Les évènements de Siliana divisent la classe politique
La tension n’est pas près de retomber à Siliana. Au troisième jour des troubles qui secouent cette ville, des manifestants ont tenté de prendre d’assaut un poste de police, rapporte l’AFP. Les forces de l’ordre ont riposté par des tirs de gaz lacrymogènes. A Kesra distante de 40 km du chef-lieu du gouvernorat, des manifestants ont incendié un poste de police. A Gaâfour, des manifestants ont jeté des pierres sur des camions des forces de l'ordre et de l'armée qui se dirigeaient vers Siliana. Les véhicules des militaires et de la police ont dû rebrousser chemin, selon d'autres témoins.
Commentant ces évènements, le chef du gouvernement a affirmé que « ce ne sont ni le gouverneur, ni le gouvernement qui sont visés, mais l’expérience démocratique », avant d’appeler « l’UGTT à clarifier ses positions, car il y a nombre de questions auxquelles elle doit répondre ».
A l’ANC, les élus de ce gouvernorat ont souligné que « Le gouvernorat de Siliana a besoin, aujourd'hui, d'une action sérieuse pour impulser le processus de développement régional ». L'élu du parti travailliste tunisien Hattab Barakat a jugé que « la réaction du gouverneur de la région ne correspondait pas au comportement d'un responsable d'une autorité régionale » qui, a-t-il dit, « aurait dû calmer la situation au lieu de l'aggraver ». Il a, également, regretté la répression par les forces de l'ordre des mouvements de protestation des habitants de Siliana qui, a-t-il tenu à préciser, avaient été pacifiques au début, dénonçant, à ce propos, l'attaque par les forces de l'ordre des maisons et l'usage de décharges chevrotines. « Ces pratiques nous rappellent celles de l'ancien régime », a pour sa part, lancé le constituant Chokri Arfaoui. Actuellement en grève de la faim pour protester contre la situation à Siliana, l'élu du Parti Républicain Iyad Dahmani a imputé l'entière responsabilité de la dégradation de la situation, au gouvernement qui, à ses yeux, a négligé toutes les revendications des habitants de la région. A cet égard, il a proposé de dépêcher une délégation ministérielle dans le gouvernorat pour évaluer les besoins de la région et déterminer les ressources nécessaires qui lui seront allouées dans le prochain budget de l'Etat.
En attendant, des représentants de l’opposition ont rencontré jeudi M. Ai Larayedh. Ils en sont ressortis « déçus » par les réponses du ministre aux « revendications des populations »
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