Les assureurs : des psychiatres qui s'ignorent ?

Dr Sofiane Zribi, psychiatre comportementalitse, part d’une constatation: les assurances qui ont pour mission fondamentale d’évaluer, d’anticiper et de gérer les risques sur le court et le long termes, répondent à un besoin inné chez l’homme et même chez l’animal. Avant de s’engager dans une action quelconque, l’homme a besoin de s’entourer du maximum de garanties, de succès en se prémunissant au maximum des risques éventuels. Intervenant lors du Colloque international organisé par la STAR, vendredi 21 novembre 2008 à Tunis, à l'occasion de son 50ème anniversaire, il nous livre une reflexion pertinente.

N’oublions pas que l’homme est le fruit d’une lente évolution. Son histoire nous apprend que sa vie est rythmée par les peurs et ses comportements motivés en grande partie par son besoin en sécurité. Né dans un milieu fait de prédateurs et de tueurs cannibales, il en a conçu un sentiment de persécution. D’où cette angoisse permanente, qui a traversé les âges,  et cette volonté d’y mettre un terme en y apportant des réponses rassurantes perceptibles jusque chez l’homme moderne. Cette réponse s’est traduite à l’échelle du groupe par un rôle accru de l’Etat : défense, police, sécurité sociale, santé publique et à l’échelle individuelle par les sociétés d’assurance. 

L’assurance permet l’action. Elle répond à l’aspiration de l’homme de pouvoir de conjurer l’échec, la maladie, la mort. Tant que l’homme sera mortel, il aura besoin de médecine.Tant que l’homme agira, il aura besoin d’assurance. L’assurance est, in fine, un sentiment de sécurité dégagé par l’évaluation anticipatoire de l’action et elle présente l’inhibition des processus provoquant l’angoisse.