Une Ministre Burundaise s'installe à Tunis
Mais que faisait Mme Antoinette Batumubwira, ministre burundaise des Relations extérieures et de la coopération, à Tunis ces dernières semaines sans qu’elle soit en visite officielle ? Sa superbe silhouette et son charisme légendaire ne pouvaient passer inaperçus dans ce grand hôtel de la capitale ou ce restaurant huppé. « En visite privée », murmure un proche. En fait, et "Leaders" est heureuse de l’annoncer en exclusivité, elle s’apprête à prendre ses nouvelles fonctions à la tête de la Direction des Relations Extérieures et de la Communication, au sein de la BAD. Reçue au siège pour les rituels entretiens préliminaires, elle a été cooptée à ce poste, son expérience et ses talents étant fort éloquents.
Si aucun communiqué n’est encore publié, l’annonce officielle en a été faite par le président de la BAD, le Dr Kaberuka, lors de la dernière session du Conseil, mentionnant tout juste que « She will be here around january 20th ». She, c’est Antoinette Batumubwira. Confirmation enchantée à Bujumbura, fière de cette désignation, mais regrettant quelque part son départ du pays.
Ce jour-là, 20 janvier 2009, Barack Obama ne sera pas le seul à prendre ses nouvelles fonctions. Toutes proportions gardées, une grande dame d’Afrique, accède elle aussi à de hautes charges. Le personnage est haut en couleurs. Son parcours, également, est exceptionnel. Antoinette Batumubwira, ministre des affaires étrangères depuis le 30 août 2005, poste jadis occupé par son mari Jean-Marie Ngendahayo, de 1993 à 1995, est une figure de proue du mouvement associatif africain (Ligue des Droits de l'Homme, mouvement anti-apartheid). Née à Ngozi le 23 mai 1956, dans une famille Tutsie, elle est diplômée en techniques de l’information et de la communication. Journaliste à la radio nationale entre 1979 et 1981, elle fut aussi chargée de communication pour les Nations unies. Elle est membre du parti CNDD-FDD.
« Candidate royale », en janvier 2008, à la succession d’Alpha Omar Konaté à la tête de l’Union Africaine, elle avait toutes les chances, mais des raisons d’équilibre géopolitique ont incité le Burundi à se désister en faveur du Gabonais Jean Ping. Depuis lors, Antoinette était déjà sur le départ, malgré les supplications de toutes parties.
Ceux qui la connaissent de près parmi les Chefs d’Etat et Ministres d’affaires étrangères du monde entier (et elle est très célèbre) évoquent son intelligence, sa grande capacité de persuasion et son acharnement au travail. Le charme en prime. Elle est partout à sillonner le monde, de New-York à Pékin, de Pretoria à Bruxelles, de Dakar à Beyrouth. Dans le bilatéral comme dans le multilatéral auprès de grandes organisations et agences spécialisées, elle est toujours à l’aise avec ses interlocuteurs, profondément imprégnée de ses dossiers, bien préparée à défendre ses idées, à rebondir, convaincre, et rallier à sa cause. Sa connaissance de l’univers des médias et sa pratique des journalistes sont pour elle des atouts additionnels non négligeables.
Dans ces nouvelles fonctions à la BAD, Antoinette Batumubwira succède à Eric Chinge, parti à Washington en janvier 2008, s’occuper de la communication de la Banque Mondiale pour l’Afrique. Il faut le reconnaître, le déficit de communication de la BAD s’est creusé ces derniers temps, malgré l'excellente action de la Banque et tous les efforts fournis par les troupes de l’Unité Communication. Se sont ainsi multipliées les fausses manœuvres et les maladresses, telles que ce fameux sommet africain de la communication, au printemps dernier, qui s’est avéré un grand bide, ou encore les journées portes ouvertes de la famille de la BAD, jamais organisées, et d’autres bourdes. Heureusement que non seulement un nouveau patron est maintenant désigné, mais en en plus il s’agit de l’une des plus grosses pointures du Continent. Un excellent choix, vivement salué.
La BAD gagne en Mme Antoinette Batumubwira, une éminente diplomate doublée d'une talentueuse communicatrice. La Tunisie sera heureuse de l’accueillir en hôte de marque.
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bienvenue Mme Antoinette Batumubwira,mais peu importe sa nouvelle fonction en tunisie on sera toujours appelee MADAME LA MINISTRE protocole oblige .