Crise économique: le salut viendra t-il des pays émergents?
Depuis le début de la crise économique mondiale, nombreux sont les économistes qui, sans doute désespérés par l’état de délabrement où se trouvent les économies occidentales et notamment américaine et l’immensité de la tâche à laquelle il faudrait s’atteler pour y remédier, se demandent si le salut ne viendra pas de ce qu’on appelle communément, aujourd’hui, les pays émergents, une appellation non contrôlée que tout le monde utilise à tort et à travers sans avoir jamais osé demander de quoi il retourne. C’est que l’épithète «émergent», même si elle pêche par son imprécision a l’avantage d’avoir une connotation laudative au contraire du terme, tout aussi imprécis, de «tiers monde», inventé à la fin des années 50 par l’économiste français, Alfred Sauvy et tombé en désuétude parce que, à forte connotation péjorative, puisqu’il désignait implicitement les pays sous développés.
Car faire partie des pays émergents, c’est émerger du lot, c’est entrer dans l’antichambre des pays avancés et pour les plus performants, du saint des saints, le G20. Parmi les critères retenus pour les identifier leur taux de croissance qui doit être supérieur à la moyenne mondiale et à celui des pays riches ; la capitalisation boursière; la taille du marché et des entreprises; le degré de liquidité de l’économie et le niveau de la corruption, le montant des réserves en devises.
Le dossier instruit par l’excellente revue de la Documentation Française, «problèmes économiques» sur «les pays émergents, moteur de la croissance» arrive donc à point nommé pour éclairer d’un jour nouveau un phénomène marquant de ce début de siècle. Inquiétant pour certains (on se rappelle les résistances des autorités françaises à l’Offre Publique d’Achat -réussie- de l’Indien Mittal sur le fleuron de l’industrie sidérurgique française, Arcélor en 2006). De même, les masses financières que détiennent ces pays leur donnent une influence déterminante sur les marchés financiers internationaux. Mais porteur d’espoirs pour d’autres dans la mesure où il pourrait contribuer notamment à une redistribution des richesses à l'échelle planétaire et réduirait les tensions et les facteurs de guerre.
La revue, fidèle à sa vocation ne prend pas position mais ouvre ses colonnes aux uns et aux autres. Il est remarquable que les différents auteurs, tout en s’accordant sur la « fragilité » de ces nouveaux partenaires, « des colosses aux pieds d’argile», les considèrent désormais comme "incontournables", mettant, notamment, en garde contre la tentation d’intenter des procès «trop exclusivement à charge» aux puissances émergentes dont les entreprises, à l'instar de Tata ou de Mittal, en pleine expansion, sont en mesure, par leur dynamisme, de prendre la relève des grandes entreprises occidentales et asiatiques, frappées d'anémie par la crise, et d'insuffler un sang nouveau dans l'économie mondiale.
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Le jeu chinois Les Etats Unis avant cette crise financière sont endettés de plus de 9500 milliards de dollars, ou 32000 dollars pour chaque américain. La Chine détenait environ 15% de cette dette publique américain, ce qui est énorme pour un pays qui se prend pour le plus riche pays de la planète. Ce pays pseudo communiste détient plus de 800 milliards de dollars en réserves sans oublier les 800 milliards de dollars en bons du trésor américain. Pour qu’une bonne partie du commerce chinois ait une bonne place en Amériques les autorités chinoises sont obligées d’une façon ou d’une autre à apporter du soutien au trésor américain. C’est une affaire de calcul à court terme et non à long terme. Dans la situation actuelle des choses la Chine n’a pas de d’autres solutions. Elle doit s’engager avec les USA et les soutenir pour qu’elle puisse encore exporter vers ce pays d’une part et pour qu’une bonne partie de ses entreprises puisse encore tourner à pleine capacité d’autre part. Le communisme ou plutôt le pseudo communisme est au secours du capitalisme. C’est le résultat d’un mauvais calcul des meneurs de jeu dans la trapèze capitaliste, suspendue et tendue sans piliers résistants, qui ont commencé, déjà et depuis un bon moment, à s’enfoncer de plus en plus vers le bas. La logique des intérêts souligne que l’intérêt de la Chine réside dans sa continuation du soutien de l’économie américaine sachant que 70% de ses propres réserves sont libellés en dollar. En cas où la crise actuelle s’endurcie encore et continu a escaladé la même pente, la Chine se trouverait alors dans une situation financière inconfortable, puisqu’une bonne partie de ses exportations sera sanctionnée par un manque de demande surtout de la part du marché américain, qui a commencé a manifesté déjà des symptômes de recul et de récession. L’appui de la Chine envers l’économie américaine quelque soit son importance ne peut pas trop durer du fait que le monde actuel des grandes places financières est en état d’un début d’inflastagnation