Couscous contre Harissa
Le verdict vient d'être rendu: une société tunisienne qui a essayé d’usurper la célèbre marque Diari des Couscousseries du Sud, pour lancer son Harissa, est condamnée pour contrefaçon. L’affaire qui avait été jugée en première instance devant le tribunal de Ben Arous, en mars 2001, a connu un long cheminement entre appel et cassation jusqu’aux derniers recours, devant la cours de cassation de Tunis qui a rendu son arrêt et ordonné sa publication.
Cette affaire n'est pas la première du genre. Elle ne sera pas, probablement, la dernière. Elle nous remet, en tout cas, en mémoire l’ampleur des dégâts subis par nombre d’entreprises tunisiennes, pour cause de contrefaçon et de piratage. Telle marque de coutellerie n’avait-elle pas eu la surprise de voir ses produits contrefaits en Chine et ...réintroduits en Tunisie. Sans parler des produits cosmétiques, détergents, et autres. Au Ministère du Commerce dont la vigilance ne cesse de redoubler, la collection des produits contrefaits saisi a de quoi garnir tout un musée de la contrefaçon. La batterie règlementaire est bien fournie, mais c’est la sensibilisation qui gagne à se renforcer.
Les risques sont multiples. D’abord, pour les entreprises, en termes de concurrence déloyale ce qui les mettrait en face de graves difficultés financières pouvant aller jusqu’au dépôt de bilan. Pour les salariés, ce sont leurs emplois qui sont en jeu. Quant aux consommateurs, les dégâts peuvent se révéler lourds de conséquences tant pour leur sécurité que pour leur santé. Une cocotte qui explose, un appareil électrique non-sécurisé, un produit cosmétique dégradant peau et cheveux, un produit alimentaire avarié… autant de risques majeurs.
Les services du Commerce y accordent une attention toute particulière. Une exposition consacrée à cette question avait été organisée il y a quelques années à la Foire de Gabès et avait rencontré un vif intérêt. L’idée d'organiser des expositions ou des séminaires à Tunis et à l'intérieur du pays a été envisagée. Tout comme, d’ailleurs, la création d’une association spécialisée formée de juristes – et la Tunisie en a d’excellents – d’industriels, d’importateurs et de commerçants, ainsi que des représentants des consommateurs.
Faut-il le rappeler, la Tunisie a toujours été respectueuse de la propriété intellectuelle, se dotant d’instruments juridiques et d’organismes appropriés. L’appui des professionnels, directement concernés et du mouvement associatif seront précieux pour réduire, sinon éliminer ce fléau.
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"Faut-il le rappeler, la Tunisie a toujours été respectueuse de la propriété intellectuelle". Merci pour le rappel :-)
@zied : Mais oui bien sûr surtout pour ce qui est des logiciels et des films