Le prochain Bill Gates viendra-t-il de Gafsa ?
*Qui l’aurait imaginé? L’Université de Gafsa compte pas moins de 17. 000 étudiants. Rien qu’à la faculté des Sciences, ils sont déjà 5238 dont plus de 200 en mastères! Ce jeune pôle universitaire ne manque pas d’impressionner et de promettre de grandes réussites, comme Leaders en a fait l’expérience, mardi, à la faveur de la visite de M. Walid Abu Hudba, Corporate Vice Président de Microsoft.
«Toutes les grandes compagnies, Microsoft, Google, Yahoo, Apple et autres avaient commencé par une idée, un rêve. Aujourd’hui, grâce aux TIC, ces idées et ces rêves ne sont plus l’apanage exclusif des grandes puissances et deviennent le droit de tout un chacun. Ici en Tunisie, ici-même à Gafsa.
C’est ce que Microsoft entend confirmer à travers son nouveau programme BizSpark. » En vrai gourou de la puissance technologique, Walid Abu Hudba dait preuve d'un talent sans pareil pour expliquer les nouvelles opportunités offertes aux jeunes et aux startups. Devant des centaines d’étudiants réunis dans l’amphithéâtre de la faculté des sciences de Gafsa, il rappelle, ce mardi après-midi, que toutes les crises économiques n’ont été surmontées à travers les âges que par l’innovation technologique, l’émergence d’une nouvelle économie ; celle des temps modernes est bien l’économie numérique, fondée sur les technologies.
«Le point de départ dans cette relance, sont les étudiants qui constituent le capital le plus précieux, martèle-t-il.» Sa conviction est ferme : « Oui, de futurs Bill Gates peuvent naître ici. Ils sont peut-être déjà nés, parmi vous ! Et nous devons tous les aider à faire éclore leurs talents !»
«Je suis agréablement surpris, poursuit-il, de voir la Tunisie regorger de compétences et de talents et se prévaloir de pas moins de 350 000 étudiants. Ce qui m’a le plus frappé, à cet égard, dit-il, c’est le fait de mettre à la disposition de chaque étudiant une adresse e-mail gratuite. Ayant été pendant de longues années au Japon et au Sud-est Asiatique, je n’ai pas vu pareille initiative. C’est dire la valeur de l’engagement effectif de la Tunisie sur la voie numérique.»
BizSpark, tout en Un
L’amphi est suspendu à ses lèvres. « Je ne viens pas vous parler en tant que Senior Vice-président, mais comme l’un des vôtres, proche de vos soucis et préoccupations, concerné par votre avenir, soucieux de partager avec vous ma modeste expérience et surtout déterminé à vous aider. Les mêmes modules technologiques que vous étudiez ici à Gafsa, comme partout en Tunisie, sont les mêmes que ceux enseignés à Harvard, au MIT ou au Japon. Il n’y a plus d’inhibition, plus d’obstacles. Tout ce dont les jeunes ont besoin pour concrétiser leurs rêves, c’est d’obtenir des logiciels, gracieusement, pour développer des applications innovantes. Mais ce n’est pas suffisant. Il faudrait leur fournir aussi l’accompagnement, l’assistance, l’orientation, et le conseil, en ligne au bout du fil. Tout cela permet de faire aboutir la mise au point des applications, mais encore faut-il les vendre. C’est pourquoi, il faudrait assurer la visibilité, le marketing, la commercialisation. Voila l’essence du programme BizSpark : logiciels, soutien et visibilité. Le tout sans bourse délier, sans la moindre contrepartie pour tout jeune, tout étudiant, toute startup. La voie de l’excellence est alors ouverte. »
Le message est clair et va droit à l’esprit de ces jeunes qui piaffent d’impatience, à la recherche de leur voie, d’un modèle, d’une référence. Il faut le reconnaître, Walid, par son propre parcours illustre parfaitement ses propos. « La réussite est à votre portée, souligne-t-il, de sa voix percutante. » La rage aux tripes, ce Palestinien condamné depuis son enfance à Beit Lahm, à l’errance dans les pays arabes, avait décroché en premières positions son baccalauréat à Koweït City, puis aux Etats Unis, une série de diplômes spécialisés. Ses performances, lui ont permis d'être sélectionné parmi les premières recrues de Bill Gates, en 1992. Toute sa carrière, il la fera au sein de Microsoft, se hissant, par son intelligence, son ardeur et sa persévérance, au top management mondial. Jamais il n’a refusé d’assumer une mission, aussi risquée puisse-t-elle être et s’y est toujours investi à fond, mesurant l’ampleur des enjeux, détectant les périls, et trouvant les bonnes solutions.
Déjà la 1ère Bill Gates tunisienne
En charge du Groupe de développement, il est actuellement en tournée mondiale pour le lancement de BizSpark. Salwa Smaoui, Directeur général de Microsoft Tunisien est aux anges et ne le cache pas. Elle est fière de voir un Corporate Vice-président de sa compagnie choisir la Tunisie (avec un seul autre pays arabe, la Jordanie) pour le lancement d’un projet aussi avantageux que BizSpark. Mais encore, que ce lancement se fasse à partir de sa ville natale, Gafsa. La symbolique est profonde et l’émotion forte.
« Comme vous, rappelle-t-elle humblement aux étudiants, mon parcours est parti d’ici. Mon père travaillait à la compagnie des Phosphates, et j’ai été au lycée Houcine Bouziane à Gafsa. Dès mon jeune âge, j’avais compris que mon unique voie était celle de la réussite dans mes études et c’est ainsi que je me suis accrochée à toutes les disciplines, les mathématiques en tête. Partie aux Etats-Unis pour mes études universitaires, avec comme unique viatique scientifique ce qu’on m’a enseigné dans mon lycée, et persévérant avec la même ardeur, j’ai toujours été première en mathématiques. Cela m’a été précieux dans ma carrière, et m’a permis de rejoindre Microsoft. » Réplique immédiate de Walid : « Salwa est déjà la 1ère Bill Gates tunisienne… et de Gafsa ! » Success story d’une nouvelle génération de leaders numériques.
Il faut le dire, Salwa (soutenue par son équipe) a bien préparé ce lancement à Gafsa. Elle y a attiré avec elle une pléiade de figures emblématiques. A ses côtes se trouvaient en effet, MM. Férid Ben Tanfous, PDG de l’ATB, acquis à la cause des jeunes promoteurs avec notamment l’ATB challenge pour l’Innovation Technologique, Ridha Ben Mosbah, PDG de la Compagnie des Phosphates de Gafsa et du Groupe Chimique Tunisien, Tahar Hfaiedh, PDG du CNI, Ahmed Smaoui, ancien Ministre, Badreddine Ouaili, patron de BFI, Sami Smaoui, patron de HP en Tunisie, Afif Benyahia, PDG de la Sages Capital, Karim Ahres, Ali Babou, et autres. Marquant tout leur appui, les départements ministériels concernés ont, de leur côté, délégué des représentants de haut niveau et incité les dirigeants des technopoles, centres d’affaires et incubateurs d’entreprises à faire le déplacement à Gafsa.
A vos idées, à vos projets
Le programme était bien concocté : lancement officiel le matin en présence des autorités régionales, des institutionnels et des chefs d’entreprises et des startups, alors que l’après-midi était réservé aux étudiants, sur le campus.
Interrogé par des porteurs de projets, M. Férid ben Tanfous a été encourageant: «Ce qui nous manquait il y a une décennie est désormais à votre portée : instruments de financement et ressources sont à votre disposition. Nous n’attendons que vos projets. »
Comment concrétiser mon idée de projet ? Demande, non sans hésitation, un jeune étudiant, au Vice-président de Microsoft. «Commencez par rédiger votre idée, lui recommande-t-il en grand frère. Allez sur le site www.startupzone.com, tapez business plan et vous allez vous retrouver pris en main par un formulaire à remplir qui vous permettra de faire progresser votre concept et de préparer sa mise en œuvre. Vous n’avez pas d’idée, tapez un mot clef, par exemple mobilité ou gprs ou autre, et vous allez avoir une série de suggestions pour des idées de projets. Vous trouverez aussi des programmes d’e-Learning pour apprendre directement. N’hésitez pas à visiter le Microsoft Innovation Center au Parc d’El Ghazala et à vous y ressourcer en documentation utile. »
La Tunisie : un pays numérique, attachant
Quand on demande au Corporate Vice-Président de Microsoft pourquoi il a choisi la Tunisie, sa réponse est immédiate. « D’abord, pour la qualité et l’abondance de ses talents. Depuis que j’étais à l’Université, j’ai eu l’occasion de connaître nombre d’étudiants tunisiens, très sérieux, très compétents et de haut niveau. Cette première impression n’a cessé de se confirmer tout au long de ma carrière et récemment à l’analyse des statistiques universitaires, des recherches et publications, et des projets menés. La deuxième raison, est sans nul doute, l’engagement des pouvoirs publics dans l’édification de la société du savoir. C’est fabuleux. Le Chef de l’Etat est lui-même en première ligne, ralliant à sa vision l’ensemble du gouvernement, de l’Administration et de la société. Voilà bien un pays numérique ! »
Le temps est compté, Walid a encore une longue tournée de par le monde, mais a adoré ces startups et ces jeunes de Gafsa. Il n’arrive pas à s’en détacher. « Ils sont merveilleux et m’ont posé des questions que je n’avais jamais eu ailleurs ! J’aurais tant aimé rester avec eux des semaines entières !» Doyen de la faculté, Recteur de l’Université et Gouverneur de la région (présent toute la matinée) jubilent. « Hout Alik », faillirent-ils laisser échapper ! »
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Arretez de comparer tout le monde á Bil Gates...!! et ayons notre propre identité cordialement HBT
En mon nom et au nom de tous les gafsiens qui aiment la plus belle ville du monde (GAFSA), je veux remercier madame Salwa Smaoui pour son aimable geste pour Gafsa et les Gafsiens.
Le prochain Linus Torvald viendra-t-il de Tunisie ? je voudrai voir un jour cet article posté par leaders :) Que ce soit à Gafsa Tozeur EL KEF SOUSSA SFAX ou TUNIS, la qualité et l?abondance du talent des jeunes tunisiens ne manque pas! Avec l'informatique, nous avons la possibilité d'établir et d'instaurer une véritable stratégie pour le développement du pays, si nous utilisons et nous participons activement à l'évolution du logiciel libre. Ainsi nous pourrons produire des marchandises avec une plus grande valeur ajoutée et économiser sur les paiements de redevance aux propriétaires du logiciel à propriété industrielle. Cet article me rechauffe le coeur et me remplis de fièrté en vers ma ville natale. Mais d'un autre coté je ne peux m'empecher de voir aussi en cet article, un N-ème renforcement de notre dépendance vers les pays développés, maquillé en une succès story. Vivement un article où on pourrais lire : "L'édtion du Forum International sur le logiciel libre s'est tenu a Gafsa cette année!" je pense que c'est réalisable si il y a une volonté dérrière et qu'on arrête d'encourager les déplacements "comerciaux" de les présenter comme une reussite, qu'on arrête de faire croire aux jeunes talents tunisiens qu'il n'y a qu'une source unique de réussite et qu'on n'hésite pas a dire qu'on ne voit, en réalité, en chaque talent tunisien qu'un futur client, un futur marché et donc une future source de profits. Et pour terminer, La NASA, principal participant des éditions du Forum International sur le logiciel libre, a toujours declaré que "(...) le logiciel propriétaire n'est pas utilisé par la NASA car elle nécéssite un maximum de sécurité et d'autonomie (...)" Il s'agit pourtant d'une agence nationale américaine à qui on ne pourras pas reprocher d'être nationaliste et de ne pas se tourner d'abord vers les interrets de son pays :) http://ostatic.com/blog/nasa-makes-space-for-open-source-software A méditer ;) Librement votre, Fares
Salma, vous avez prouvé que vous aimez Gafsa. Tous ceux qui aiment leur pays d'origine doivent faire de leur mieux pour l'améliorer. Vous l'avez fait. Gafsa est reconnaissante à vous. Que Dieu vous bénisse! La femme d'un Gafsien.