News - 04.03.2009

La Tunisie dote le Maghreb du 1er Institut de la Consommation

Au-delà de la Tunisie, c’est l’ensemble du Maghreb qui se dote de la première institution du genre avec la signature, lundi par le Président de la République du décret portant création de l’Institut National de la Consommation (INC). La prise de conscience acquise par les consommateurs, d’un côté et l’attention accordée à ces enjeux par les pouvoirs publics trouvent à travers cette institution une plateforme opérationnelle qui sera d’un précieux apport. Un pas significatif pour le monde arabe et en Afrique, sur la voie des nouveaux droits reconnus au consommateur et à la préservation de leurs intérêts.

Déjà, la Tunisie a été parmi les rares pays du Sud de la Méditerranée à disposer et ce depuis 20 ans d’une  ONG dédiée à  la défense du consommateur, en l’occurrence l’Organisation de Défense du Consommateur (ODC). Implantée à travers les 24 gouvernorats du pays et comptant près de 5000 adhérents actifs, elle n’a cessé de promouvoir une gouvernance consumériste raisonnée, estiment les analystes. « Ni domination d’une revendication de dénonciation et de rupture, ni soumission à la loi du marché et du plus fort, mais un voie de juste milieu, conforme à nos spécificités, déclare à Leaders, l’un des vétérans de l’ODC. Certes précise-t-il, la Tunisie ne dispose que d’une seule organisation de consommateurs, mais ses 24 comités régionaux constituent en fait autant de foyers de diversité. D’ailleurs, tous nos congrès ont toujours été marqués par de vifs débats et de réelles compétitions électorales, quasiment uniques dans le monde arabe. »

En appui aux efforts de la société civile, la création de l’INC vient combler un vide en Tunisie. Faute de moyens humains et financiers, l’Organisation de Défense du Consommateur se limitait, jusqu’ici, au travail de terrain, notamment la sensibilisation du consommateur et, sporadiquement, à quelques analyses réalisées  avec les moyens du bord qui avaient surtout une valeur indicative parce que ne répondant pas à certains critères d’ordre scientifique.

Cela va changer avec l’INC, établissement public  disposant des moyens humains et matériels adéquats. Il sera en mesure de procéder aux essais et aux analyses comparatives  dans les règles de l’art, c'est-à-dire dans le respect des normes en vigueur dans les pays développés et notamment en France et bénéficieront de la publicité la plus large. Cet institut sera assisté dans sa tâche par un Conseil d’orientation composé de 12 membres qui représenteront les parties concernées (la société civile, certains ministères, l’ODC et des personnalités compétentes en la matière). Son  rôle consistera, notamment, à proposer  les essais et analyses à réaliser. Il n’y aura donc pas  de conflits de compétences entre l’INC et l’ODC  mais une complémentarité qui ne pourra que profiter au consommateur. C’est ce que relève  le vice président de l’ODC chargé de l’information, Habib Ladjimi  qui se réjouit à l’idée que son organisation va se consacrer désormais à sa  tâche principale et originelle, à savoir l’éducation et la sensibilisation du consommateur « en amont et en aval » tout en s’appuyant sur des études fiables  et irréfutables. Au passage, M. Ladjimi s'inscrit en faux contre ceux qui accusent l’ODC de centrer son action sur le consommateur, minorant le rôle de  l’Administration.

Pour lui « l’action en direction du consommateur n’est que la partie visible du travail réalisé par l’organisation. "Nous avons, aussi, des contacts continus avec l’administration qui ne sont pas médiatisés mais très utiles, précise t-il puisqu’ils ont permis de doter le pays d’un arsenal de lois en faveur du consommateur sans pareil dans le Tiers-Monde.»           

 

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