De quoi faire toute une chaîne TV au Qatar

Doha - De l’Envoyé Spécial de Leaders –
Véritable phénomène qui mérite d'être relevé, près d’une centaine de communicateurs tunisiens sont installés à Qatar. A tous les niveaux, dans toutes les spécialités. Ils sont patrons de médias, top star des news, journalistes, présentateurs, mais aussi réalisateurs, monteurs, cameramen, agenciers, et enseignants universitaires en journalisme et sciences de l’information.

Les téléspectateurs connaissent surtout ces visages et voix, de la première génération, devenus célèbres sur Al Jazeera, Arriadhia, et Al Kass Sports Channel. Une nouvelle vague commence à se faire sa place au soleil. Faisons plus ample connaissance avec nos stars à Doha.

C’est Si Mahmoud Bouneb, qui occupe le poste le plus élevé. Il est, en effet, le Directeur général de la Chaine TV Al Jazeera Childrens, lancée en septembre 2005, à l’initiative de son Altesse Cheikha Mozah Bint Nasser Al Missned, Première dame du Qatar. Très investi dans l’ancrage de ce nouveau concept éducatif et ludique, il réédite l’exploit, en janvier 2009, à travers le lancement d’une nouvelle chaîne Baraem, dédiée aux 3-6 ans. « Nos enfants, souligne-t-il, sont exposés, devant la profusion des chaines, à pas moins de 4000 scènes de violence par semaine. Nous nous devons de les en prémunir et  leur offrir un contenu attractif et enrichissant. » Parti, très jeune, poursuivre ses études au Canada, il exercera dans nombre de médias en Amérique du Nord, puis en Suisse, avant de prendre la route de Doha, piloter, sous l’attention personnelle de la Première Dame de Qatar, ces grands projets.

Toujours dans la télé, nous retrouvons d’illustres noms à Al Jazeera , Al Jazeera Sport et les autres chaines, de part et d’autre des studios. Parmi eux figurent notamment, Mhammed Krichen Habib Gheribi,  Leila Chaieb, Fayçal Ben Chaabane et son épouse Hadhami Ladjimi, Hichem Khalsi (basé en Italie), Noureddine Hafsi, Sahbi Brahem, Anis Khemissi, Ahmed El Ouadi, Mohamed Chérif, Sonia Atfi et d’autres comme Haykel Chaari, un ingénieur en pétrole sous lequel se cache un phénomène médiatique exceptionnel. Des monteurs comme Moez Hassine et Ridha Mimouni sont cités parmi les orfèvres.

Un réalisateur tunisien mérite une mention spéciale. Il s’agit de Sabri Announ, peu connu en Tunisie mais bien apprécié à l’étranger. Il avait fait ses preuves en Italie, avant de séduire sur LBC, Al Jazeera Childrens, Al Jazeera Sport.

De la 2ème génération aussi !

Côté agences de presse, Fayçal Baatout, Chef du Bureau de l’AFP à Doha, est un cas emblématique. Quasiment le doyen des communicateurs tunisiens à Doha où il est installé depuis 14 ans, ce « grand Dandy » toujours la mise bien soignée, courtois et, constamment, en verve, a ses entrées partout.. Après 17 ans de journalisme intensif et novateur en Tunisie (Dar Al Anwar), il est sollicité par le quotidien qatari Al Watan. Il croyait son expédition se limiter à quelques mois ou quelques années, mais le voilà comme un poisson dans l’eau, dans ce merveilleux émirat. L’Agence France-Presse a fini par  lui confier son bureau. Avec tous ces sommets qui se tiennent à Doha et cette intense activité, sa tâche n’est guère de tout repos. Mais avec le flegme qu’on lui connaît et son professionnalisme, il parvient, plus qu’à assurer une anodine couverture, à aligner les scoops.

Un autre agencier tunisien gagne à être connu. C’est Mohamed Hédi Karmous, 31 ans, Senior Reporter à la Qatar News Agency. Lui, c’est un Tunisien de la deuxième génération au Qatar. Son père, un ancien de la raffinerie de pétrole de la STIR à Zarzouna (Bizerte), faisait partie des premiers techniciens envoyés dans la cadre de la  coopération technique. Mohamed Hédi l’y accompagné à 13 ans et a fait toutes ses études à Doha. Après le bac, il se dirigea vers la Faculté de Journalisme, qui lui ouvra la voie de l’agence de presse.

Du talent et de la compétence à networker

Dans les journaux de Qatar, on retrouve nombre de signatures : Mohamed Ammar (ex-Réalités), Aicha Ben Mahmoud (ex-Assabah) qui vient de coopter son confrère Nébil Gharbi, à peine arrivé à Doha, et d’autres plumes qui réussissent bien. Des techniciens, maquettistes et secrétaires de rédaction aussi.

Sans nul doute, d’autres confrères sont dans la presse électronique qui commence à fleurir, mais aus dans la publicité, les relations publiques et le conseil en communication. Dans l'enseignement juornalistique aussi, comme Taoufik Yaacoubi, enseignant à l'IPSI, en coopération technique auprès de la Faculté de Journalisme. Doha devient, ainsi, le réceptacle de nos talentueux communicateurs. A voir toutes ces compétences, on mesure le talent des Tunisiens capables, à eux seuls de faire tourner avec succès une chaine TV, une agence de presse ou un journal.

Un seul regret, cependant, ils sont, tous, très pris, chacun dans son coin, sans d'opportunités régulières de rencontres. N’était l’école tunisienne qui réunit les parents (pour ceux qui sont mariés et y ont des enfants), ils n'ont que  très rarement l'occasion de se voir. L’Ambassade ne manque guère de les convier lors des manifestations officielles. Ils se rappellent souvent la délicate attention dont les avaient entourés les ambassadeurs Mohamed Saad, Mohamed Ballagi, Mustapha Tlili et à présent Mahmoud Karoui, mais aspirent tous à plus de retrouvailles conviviales. Quitte à s’organiser en amicale.

Lire: Sonia Atfi, Notre Sport Star TV à Doha