Grève générale: comme en 1978, ce sera aussi un... jeudi
Le mot d’ordre de grève générale a été lancé. Au terme d’un marathon de 7 heures de délibérations et comme tout le monde s’y attendait, la Commission administrative de l’UGTT en fixé la date. Ce sera un jeudi. La seule fois où la puissante organisation syndicale avait jusque là eu recours à cette décision extrême, ce fut aussi un jeudi. Le désastreux « jeudi noir » de triste mémoire comme l’histoire en produit rarement… 34 ans après, le pays en porte encore beaucoup de stigmates.
A moins d’un sursaut salvateur de dernière minute pour redonner la parole à la raison, la machine infernale égrène désormais le temps. L’UGTT a décidé de répondre à l’escalade par l’escalade. Sans surprise, puisque le ton à radicalisation dès les premières minutes qui avaient suivi l’attaque violence des miliciens des « ligues de protection de la révolution » contre le siège de l’organisation, sur l’emblématique Place M’hamed Ali. L’affront avait été perçu d’autant plus mal que l’ambiance était à la ferveur en pleine célébration du 60e anniversaire de l’assassinat de Farhat Hached.
A chaud, le porte-parole de l’UGTT Sami Tahri avait déclaré que son organisation « répondra d’une manière appropriée et fera en sorte que la riposte sera à la mesure de l’affront subi ». D’emblée aussi, le Secrétaire de l’UGTT n’a pas hésité à employer les mots les plus durs à l’encontre d’Ennahdha qu’il a nommément désignée comme étant l’instigatrice de l’attaque.
Le ton est monté d’un cran quelques heures avant la réunion de la commission administrative. Les propos tenus par le président d’Ennahdha Rached Ghannouchi n’ont pas arrangé les choses. Surtout lorsqu’il qualifie les miliciens des « ligues de protection de la révolution » de « conscience de la révolution » alors que la revendication désormais centrale de l’UGTT et d’un très large pan de la classe politique n’est autre que la dissolution pure et simple de ces milices, réputées liées au mouvement islamiste.
Le dialogue de sourds s’installe. Le propos de Mouldi Jendoubi, Secrétaire général adjoint de l’organisation syndicale, selon lequel « il n’y a pas de dialogue possible avec ceux qui ont assassiné Hached une deuxième fois » résume bien l’état d’esprit dominant.
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