Vive tension à Ben Guerdane face à la paralysie du terminal de Ras Jedir
Une tension très vive était encore perceptible ce lundi à Ben Guerdane au lendemain d’une manifestation violente réprimée à coups de bombes lacrymogènes par les forces de l’ordre et de plus de deux semaines de paralysie du trafic routier entre la Tunisie et la Libye voisine, dans les deux sens.
Tout avait commencé par la verbalisation d’un automobiliste libyen par la Garde nationale tunisienne pour défaut de papiers en règle de son véhicule. En riposte à une aussi simple procédure de routine, plusieurs voitures immatriculées en Tunisie ont été séquestrés corps et bien du côté de Zaouia, en territoire libyen. Depuis et pour des raisons de sécurité de part et d’autre de la frontière, le terminal frontalier de Ras Jedir, d’habitude très animé, est totalement paralysé. Nombre de passages proche de zéro, dans un sens comme dans l’autre. Des milliers de véhicules, dont de nombreux camions chargés de marchandises, sont restés bloqués côté tunisien et côté libyen de la frontière.
La persistance de la fermeture de la frontière n’a fait qu’attiser la colère d’une partie des habitants de cette ville de Ben Guerdane qui, depuis des années, avaient fait du commerce informel, générique par ailleurs couvert d’un voile pudique, leur principale source de revenus. De nombreux « commerçants », mais aussi de citoyens ordinaires ont manifesté bruyamment leur colère dimanche. Le mouvement de protestation a dégénéré en violences lorsque la foule s’est rassemblée Place du Maghreb arabe, en plein centre-ville et qui s’est mis à caillasser le commissariat de police tout proche. Les forces de l’ordre ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène. Le même scénario s’est reproduit plusieurs fois dans la journée et jusqu’à la nuit tombée, sur fond de réclamation insistante de la réouverture de la frontière.
Des pourparlers sont en cours entre les autorités des deux pays pour débloquer la situation, mais rien de concret n’avait encore été acquis ce lundi.
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