Les quatre nouveaux défis de la Banque Africaine de Développement
La Banque africaine de développement (BAD), doit s’attaquer à quatre nouveaux défis, a déclaré Dr Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD, lors du traditionnel déjeuner du nouvel offert jeudi à Tunis aux membres du corps diplomatique. Il s’agit de :
- Premièrement, soutenir une croissance inclusive et à base élargie en Afrique, tout réduisant les inégalités et en créant des emplois ;
- Deuxièmement, fournir des financements pour le développement, à un moment où la situation budgétaire des pays donateurs est étriquée, et parallèlement, trouver d’autres sources de financement ;
- Troisièmement, mettre les ressources de l’Afrique au service de son développement, qu’il s’agisse de ses ressources naturelles, de ses marchés financiers ou de ses ressources intérieures.
- Enfin, face à l’épuisement du capital naturel, adapter nos économies au changement climatique et saisir les opportunités offertes par l’économie verte.
Le président de la BAD a rappelé que la stratégie a été ancrée dans quatre domaines, à savoir : la réduction du coût de faire des affaires, la réduction des risques d’entreprise, l’accroissement de la taille et de la diversité des marchés intérieurs de l’Afrique et l’investissement dans le capital humain. Cette stratégie a été mise en œuvre à travers quatre autres domaines d’intervention étroitement liés : l’infrastructure, tant nationale que régionale, dans des secteurs tels que l’énergie, le transport et la connectivité , l’intégration économique régionale, synonyme de levée des obstacles au commerce, qu’ils soient causés par l’homme ou physiques, la promotion du développement du secteur privé et l’enseignement supérieur, technique et scientifique.
N’étant pas investie d’un mandat politique, la Bad s’est attelée à » promouvoir la bonne gouvernance économique et l’édification d’institutions saines, ou l’émergence de ce qu’on appelle parfois des « États capables » et aider les États fragiles, notamment ceux qui sortent de conflit, à reconstruire leur économie et à se stabiliser dans un laps de temps d’environ six ans », a-t-il ajouté.
L’Afrique du Nord
Evoquant la situation en Afrique du Nord qui représente 48% du portefeuille de la BAD, le président Kaberuka a déclaré : « Il s’agit d’une région dotée de ressources naturelles, avec une croissance démographique rapide, des taux de chômage élevés et un degré très limité d’intégration régionale. La région traverse aussi une transition historique délicate.
Les transitions de ce type sont fort prometteuses d’un grand avenir, mais elles ont aussi un lourd coût économique à court terme.
Les effets combinés du ralentissement de l’économie mondiale et de l’affaiblissement de la performance intérieure vicient les fortes attentes sociales, au moment où les paravents et coussins économiques internes sont déjà extrêmement érodés.
Tous les défis que j’entrevois dans cette région tournent autour d’un seul impératif : l’emploi, encore l’emploi et toujours l’emploi.
Ces défis sont : la stabilisation macroéconomique, la mise en place de filets de sécurité bien ciblés en faveur des pauvres, la définition d’une orientation stratégique à long terme cohérente, et la mise en oeuvre de réformes orientées vers la croissance. Au lendemain d’une révolution, le rétablissement de la confiance prend du temps.
C’est un défi dont nous connaissons l’ampleur dans toutes ses dimensions : politique, sociale et culturelle.
Pour le relever, il faut mettre rigoureusement en oeuvre les accords conclus avec les institutions financières internationales (IFI).
En ce moment même, le Gouvernement égyptien est en pourparlers avec les IFI, y compris la BAD.
Je me félicite des progrès réalisés dans ces négociations ainsi que de la détermination du Gouvernement égyptien à aller de l’avant.
De même, j’aimerais saluer la solide coopération entre les IFI et la Tunisie ainsi que le Maroc.
Je le sais : certaines mesures et politiques nécessaires ne sont pas faciles.
Mais, pour être probablement impopulaires sur le court terme, elles n’en sont pas moins indispensables.
L’Afrique du Nord représente 48 % de notre portefeuille total.
Il s’agit essentiellement, en l’occurrence, du Maroc, de l’Égypte, de la Tunisie et de la Mauritanie.
La Libye et l’Algérie demeurent des membres non emprunteurs de la Banque.
Nous avons accompagné cette région dans sa transition depuis le début, et nous avons fourni un appui budgétaire important à la Tunisie, et nous devrions continuer à le faire.
Au cours des trois dernières années cruciales de tourmente, nos approbations totales en faveur de cette région se sont élevées à 5,1 milliards de dollars. »
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