Agressé à Jammel, Abdelfattah Mourou, paratonnerre d'Ennahdha?
Cheikh Abdelfattah Mourou s’est fait de nouveau fait agresser, encore une fois violemment et avec la même hargne que lors du premier incident dont il avait fait les frais à Kairouan, début août dernier, lors d’une conférence dédiée à la tolérance en Islam. Cette fois, le vice-président d’Ennahdha qui incarne la facette lisse, avenante, enjouée de ce parti (d’aucuns disent qu’il a été choisi à ce titre pour des considérations d’image), a été violenté à Jammel. Non seulement il a reçu des coups à sa sortie de la mosquée El-Mekki en cette veille de la fête du Mouled, mais il a même été traité d’apostat (Kefer).
A Kairouan comme à Jemmel, ses agresseurs font partie de la mouvance des extémistes religieux comme l'indiquent de nombreux témoignages et indices évidents qui circulent sur les réseaux sociaux. La victime elle-même le confirme dans sa première déclaration à chaud, dans laquelle elle parle de « haine aveugle des fanatiques ».
Abdelfattah Mourou s’était déjà fait expulser sous la menace, en mars dernier, d’une mosquée de Kalaa Kébira, où un imam l’avait déclaré «étranger à l’Islam et à ce titre bon à immoler».
La question qui se pose et s’impose est de savoir pourquoi Mourou et pas un autre, fait l'objet d’agressions de ce type alors qu’il passe pour un avocat sans histoires, certes, mais surtout pour un théologien avisé au discours attrayant et apprécié du grand public, ce qui en fait, d’ailleurs un invité fréquent des plateaux de télévision. C’est aussi un homme, officiellement du moins, qui tient le haut du pavé dans la hiérarchie d’Ennahdha dont il est vice-président. Or, il y a toujours eu, peu ou prou, une sorte de gentleman's agreement entre les cadres de ce parti et ceux des autres composantes de la galaxie islamiste.
Abdelfattah Mourou cristallise-t-il à ce point les ressentiments des uns et des autres envers sa famille politique ou paie-t-il les frais de sa bonhomie et de sa convivialité coutumières toujours aux antipodes des thèses ultraconservatrices et des tenants de l’intolérance?
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A mon sens ce n'est pas annahdha qui represente un danger pour les corrompus de l'ancien regime mais c'est bien cet homme symbolise l'islam en synbiose avec les aspirations du peuple pour la justice, l'egalite et la democratie. Je crois que ceux qui ont attaque le cheikh mourou sont des mercenaires de l'ancien regime qui eux ont vu que le gouvernement d'ennahdha ne les a pas ennuye du tout.
Pas de considération pour les partisans de la Nahdha! Que personne ne cherche dans les motivations des agresseurs, leur appartenance à l'ancien régime. Il y a maintenant suffisamment de tunisiens qui en veulent à ces bons à rien et qui le revendiquent clairement.
Va t il falloir que le bon peuple tunisien crée une "Milice de Défense": - de ses Imams tolérants en ligne avec ses aspirations ancestrales, - de ses Mausolées et de son patrimoine religieux menacé par une bande de déviants infiltrés et affiliés à la planète "Moyen Orient" déphasée dans le monde d'aujourd'hui.
On ne badine pas avec le Sacré dans l'Univers politique, autrement, ça détonne et alors quels dégâts! A ce propos, Michel Montaigne, dans ses fameux Essais, dut écrire, il y a quatre siècle: "Dans une régions où Catholiques et protestants se sont heurtés avec une particulière violence: Je fus pelaudé à toutes mains; au Gibelin j'étais Guelfe, au Guelfe Gibelin."