Chedly Ayari: La dette de la Tunisie n'a rien d'inquiétant
La dette extérieure de la Tunisie n'a rien d'inquiétant et reste sous contrôle, affirme Chedly Ayari. Le Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie s’exprimait lors d’une conférence de presse destinée à annoncer la finalisation, à quelques détails près, de l’accord de confirmation négocié avec succès avec le Fonds monétaire international. Il a indiqué que cet accord d’un montant de 2,7 milliards de dinars conclu « uniquement à titre de précaution », n’est assorti d’aucune condition particulière, encore moins de l’obligation d’engager un Plan d’ajustement structurel.
Montant : 2,7 milliards de dinars
Durée : 12-24 mois, mais pas de 36 mois, étant destiné à régler des problèmes de balance des paiements à court terme
Accès à titre d’emprunt : utilisé (depuis 1952) lorsqu’un pays n’a pas l’intention de faire des tirages (DTS : droits de tirage spéciaux) sur les montants approuvés mais conserve l’option d’y recourir en cas de besoins ;
Remboursement : chaque montant décaissé est remboursé sur 5 ans avec une période de grâce de 3 ans et demi ;
Taux du prêt : 1,1 %
M. Ayari qui était entouré, lors de cette conférence de presse, du ministre des Finances Elyès Fakhfakh, et du négociateur du FMI Amine Mati, a répété plusieurs fois que ce nouvel accord n’aura pas d’impact sur l’endettement du pays parce qu’il n’y sera fait recours qu’en cas d’absolue nécessité.
En tout état de cause, a-t-il expliqué, la situation de la dette de la Tunisie n’est pas du tout alarmante, pour trois principales raisons :
- Son volume, 46,1 % (43 % pour le ministre des Finances présent à la même rencontre) reste en deçà du seuil fatidique des 50 % du PIB et même davantage s’il s’agit d’endettement pour créer de la valeur ajoutée, quand c’est le cas, même à 70 % du PIB, la dette est supportable.
- Le service reste encore à un seul chiffre (ça fluctue entre 7 et 9%) : Là encore, l’essentiel est de savoir si l’endettement crée de la richesse ;
- Le recours à des ressources extérieures est incontournable pour faire face aux besoins dans un pays où l’épargne ne représente encore que 16 % du PIB alors que les investissements sont à 23 %.
Mission de 15 jours du FMI en Tunisie
M. Chedli Ayari a rappelé, concernant ce point précis, qu’en vertu du Partenariat de Dauville décidé par le G8, l’accès aux financements des institutions internationales (BIRD, BAD, BERD, etc) passe obligatoirement par le FMI, d’où la négociation en cours avec cette instance, et pas seulement au sujet de l’accord de confirmation.
Une mission de 15 jours de l’institution de Washington, conduite par M. Amine Mati, est en effet sur le point de s’achever en Tunisie et de finaliser l’accord en question qui, normalement devrait être validé sous peu en Conseil des ministres, et par le conseil d’administration du FMI, en mars prochain. D’ici là, quelques questions de détails restent à régler.
- Ecrire un commentaire
- Commenter
Dans le code d'Hammourabi, il y a des articles relatifs à l'esclavage pour dettes.Mais désormais l'esclavage revêt d'autres manfestations et dispose d'un lexique qui n'est guère accessible aux non initiés.Or,la Tunisie d'aujourd'hui enregistre le déficit dans presque tous les secteurs, se trouve terrorisée par la hausse des prix,l'inflation, le spectre de la faillite de nombreuses entreprises et, pire encore, hantée par son incapacité de faire face aux compensations dues à ceux qui avaient choisi de sacrifier pour leurs propres ambitions politiques.
Je partagerais l'optimisme de Monsieur le Gouverneur de la BCT si je releverais le redéploiement de nos exportations vers de nouveaux marchés et une reprise significative des investissements d'abord locaux puis etrangers qui demeurent hélas subordonnés à une volonté nette du Pouvoir effectif d'abandonner son objectif primordial de nous imposer un nouveau modéle de société et de reléguer au second plan les problémes économiques.Cette réorientation rétablira la confiance dans nos dirigeants et nous permettra d'être optimiste mais pas avant.