Essebsi sur Europe 1 : le peuple tunisien joue son rôle et demande des comptes
«Le peuple tunisien joue pleinement son rôle et demande des comptes à ceux qui le gouvernent, n’hésitant pas à crier dégage à Ghannouchi». Interviewé vendredi matin par Jean Pierre Elkabbach sur Europe 1, Béji Caïd Essebsi a déclaré que le pays est mal gouverné par la coalition au pouvoir qui a mis tous les indicateurs économiques et sécuritaires au rouge, mais a refusé de dire que la Tunisie est dans le chaos. « Ennahdha a tenté d’islamiser le pays, a-t-il ajouté, mais le peuple joue son rôle, il faut savoir raison garder ».
Au sujet des funérailles, ce jour, de Chokri Belaïd, Essebsi a dit : « c’est de mon devoir que d’aller ce matin auprès de la famille du martyr puis d’être dans le cortège que nous voulons une manifestation d’indignation et de dignité. La foule sera aujourd’hui supérieure à celle du jour où Ben Ali avait pris la fuite ».
A la question d’Elkabbach sur la décision de Jebali de dissoudre son gouvernement, Essebsi a déclaré qu’il est « d’accord avec lui pour cette dissolution, le gouvernement ayant mal géré ». Il a cependant reconnu qu’ «à l’épreuve du pouvoir, Jebali est beaucoup plus réaliste, mais il demeure le secrétaire général d’Ennahdha et il y a conflits à l’intérieur d’Ennahdha ». L’ancien premier ministre a par ailleurs dénoncé les milices soutenues par ce parti, désignant les ligues de protection de la révolution. « Ce sont eux qui exercent la violence et mettent la pagaille », a-t-il affirmé.
S’agissant du président de la République, Moncef Marzouki, qui pourrait être perçu selon des dires mentionnés par ElKabbach comme une « marionnette » entre les mains d’Ennahdha, Essebsi a déclaré : « mon sens de l’Etat m’interdit d’accréditer ce qualificatif. Ce qui est certain, c’est que Marzouki est tributaire du vote islamiste ».
Interrogé sur les menaces qui pèsent sur lui, Essebsi a répondu qu’il a toujours été menacé, qu’il prend des précautions et bénéficie d’une protection des services de sécurité. Au sujet de la prolifération des armes dans le pays, il a indiqué qu’il s’agit là des conséquences du voisinage avec la Libye, soulignant que beaucoup d’armes transitent par la Tunisie et quantité y reste ».
Quel message entend-il adresser aux Français et plus généralement aux Européens ? A cette question d’Elkabbach, Essebsi a répondu : « nous leurs demandons d’être des partenaires, comme nous l’entendons et de mettre l’accent sur la Tunisie de la modernité et de la démocratie… même si le processus de la transition démocratique est pour le moment à l’arrêt ».
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La Tunisie est un pays islamique et elle ne peut pas être autrement y'a quelques parasites encore présent qui doivent partir et rejoindre le président échus Ben Ali pour que le pays reste tranquille .
Voilà un homme qui peut représenter dans le monde entier la Tunisie et qui fait honneur à la nation, pour sa sagesse et sa clairvoyance.