Béchir Ben Yahmed : «Que faire des islamistes?»
Dans sa rubrique « Ce que je crois » à paraître dans la prochaine livraison de Jeune Afrique*, Béchir Ben Yahmed répond à la question « Que faire des Islamistes ? » Analysant la situation dans les trois pays du printemps arabe, la Tunisie, l’Egypte et la Libye, il en déduit que les islamistes hissés au pouvoir « n’ont rien appris et rien oublié ». Il écrit notamment :
« Les "Frères musulmans" d’Égypte et les "Nahdhaoui" de Tunisie sont encore, pour la plupart d’entre eux, à un niveau d’évolution politique infra-moderne et infra-démocratique.
Ils se disent démocrates et modérés par simple habileté tactique, pour se faire admettre des modernistes et des démocrates de leurs pays et de l’extérieur.
En fait, ils n’ont guère évolué : islamistes ils étaient, islamistes ils demeurent : tournés vers le passé et plus fidèles à leurs formations respectives qu’à leur pays ; la discipline de parti prévaut chez eux sur l’intérêt national comme sur les accords avec d’éventuels partenaires.
Leur proximité avec les salafistes leur importe davantage que leurs liens avec les modernistes ; islamiciser la société dans laquelle ils vivent est pour eux plus important que de procéder à une lecture éclairée de l’islam.
Leurs soutiens moyen-orientaux – auxquels ils sont inféodés – sont les intégristes wahhabites du Qatar et d’Arabie saoudite ».
Et d’ajouter : « Les partenaires extérieurs de la Tunisie, de l’Égypte, le camp des démocrates euro-américains devraient, de leur côté, se souvenir de l’erreur qu’ils ont faite en soutenant trop longtemps, sans leur faire de remontrances, les dictatures africaines et arabes.
Nous les voyons aujourd’hui prodiguer un soutien presque inconditionnel aux islamistes : ils devraient garder leurs distances, éviter toute connivence avec eux, n’accepter ni leur double langage, ni, a fortiori, les libertés qu’ils prennent avec les règles de la démocratie.
Les islamistes tunisiens et égyptiens ne sont pas de bonne compagnie ! »
Une analyse édifiante à lire intégralement.
(*) JA No 2718 du10 au 16 février 2013
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Analyse édifiante?! Loin de là. Il s'agit plutôt d'une opinion fondée sur des préjugés et d'un parti pris; opinion qui rejoint celle des toutes les classes politiques occidentales et pro-occidentales qui essayent de montrer coûte que coûte les islamistes comme des rétrogrades ennemis de la démocratie et de la libre expression . Or, après un an de pouvoir en Tunisie,Ennahdha n'a pas procédé à faire taire les voix libres , toutes tendances confondues; encore plus, les organes de presse publiques sont parfois plus critiques à l'égard du Gouvernement, que les organes dits indépendants ou de l'opposition. En outre, les gens n'ont rien changé de leur comportement individuel: chacun a continué à mener sa vie de tous les jours comme il le voulait: boire un verre dans un bar, se rendre dans les hôtels et les plages sans contraintes aucune, chacun est libre de porter les tenues qu'il veut, mini-jupes entre autres, alors?
Pour la partie connivence avec les islamiste , les occidentaux s'en tiennent aux résultats des votes , ils sont légalistes .Toutefois Manuel Valls a pris ses distances avec les nahdhaouis , décision qui en appelle d'autres , vu le discrédit qu'on les islamistes. Dire que les occidentaux prodiguent un soutien presque inconditionnel aux islamistes me parait exagéré ( ingérence ? pas ingérence ?).
''Regardez Ennahdha elle est bien démocrate puisqu'elle ne touche ni au petit verre de vin ni à la mini jupe'' Si la politique se résume à cela c'est bien petit Mr Mohamed Ahmed!! il y a eu assassinat que même l'autocrate ripoux n'a pas osé.Cela devrait vous suffire pour décréter la faillite du système quataro/nahdhaoui
Monsieur Karim, l'assassinat de feu Chokri Belaid ne saurait être le fait d'Ennahdha; un peu de logique et d'objectivité vous conduiront à cette conclusion sans qu'il y ait besoin de m'étaler sur la question. A mon avis une chose est certaine : l'implication de services de renseignements étrangers.En effet, l'assassinat politique n'a jamais été utilisé par les hommes politiques tunisiens, toutes tendances confondues y compris les nahdhaouis. Je voudrais signaler enfin que la liberté d'expression et l'égalité entre les hommes et les femmes,font partie du vécu des tunisiens et ne nécessitent pas une démonstration pour le prouver.A bon entendeur salut.
bravo mr ben yahmed j'adhere totalement a votre analyse.nous avons vu le defilé d 'imams d 'un aute age proposer l 'excision; des filles ; le voile des ptites filles ; des creches ou des enfants de 3 ans reciter mécaniquement le coran;etc....l 'insecurité le drapeau national remplacé par le drapeau salafiste les mausolées saccagées etc....l occident leur accorde des credits il ne peut fermer les yeux sur leurs exactions comm il l a fait pour l ancien regime.nous voulons etre un pays emergent comme la Corée et non une monarchie comme l Arabie ou le quatar nous n avons ni leur gaz ni leur petrole ni leur mentalité ni leur histoire ni ni
Les islamistes assassinèrent Omar et Ali dans la mosquée.Quant à Othman, il fut assassiné chez lui alors qu'ilpsalmodiait le Coran.Le mouvement islamiste d'Orient et d'Occident demeure fidèle à lui-même.Béchir ben Iahmed en a croqué un portrait d'une main qui sait manier la plume àl'instar d'un peintre qui sait faire usage de la palette et du pinceau
Monsieur Mohamed Ahmed, il est clair que vous appartenez à la "secte" nahdhaoui : vous répétez les mêmes affirmations infondées, colportez les mêmes mensonges et pratiquez les mêmes manipulations de l'histoire.
Comme d'habitude on trouve de tout sur ces forums, chacun vient y faire son marché et y débiter ses sornettes pour tenter de convaincre l’honnête homme. C'est à MOHAMEDAHMED 2013-02-10 23:37:39 que je m'adresse particulièrement. Il prend ses désirs pour des réalités. On se demande vraiment ce que viennent faire les services de renseignement étrangers, dans les affaires internes du gouvernement provisoire. Il est inutile de le déstabiliser par quel que moyen que ce soit. Ces composants, ceux que l'on appelle TROIKA sont capables de le faire eux même et mieux que quiconque. Chaque jour en donne la preuve. Refuser le débat d’une manière aussi grotesque pour ne rien dire est contre productif. Dire que l’assassinat politique en Tunisie n’a jamais été utilisé, c’est faire preuve de sénilité et donner aux lecteurs l’assurance d’une mémoire défaillante. Cette « belle démonstration à la gloire, bien terne, des salafistes» sera insuffisante pour cacher leur volonté d’accaparer les rennes d’un pouvoir qui ne leur a pas été donné par les urnes et les exonérer de leurs malversations. Ce n’est pas une opinion, c’est un juste constat de la société tunisienne, mais aussi celui de la communauté internationale. Le salafisme est la plaie béante de notre société. Il vaut mieux se taire que de dire tant de contre vérité en si peu de mots.
je vais brève et claire : jamais un pouvoir voilé de religion n'a été démocratique,ouvert ou tolérent(la turquie est protégée par sa laicité constitutionnelle) ceux qui ont fait semblant d'y croire ici,en tunisie ou à l'extérieur-europe usa- c'est naiveté pour les uns,,calculs pour les autres ou encore opportunisme ;nous sommes en majorité modérés,tolérents et nous refusons ces débats oiseux,inutiles et rétrogrades qui nous font perdre temps et energie au profit de l'hégémonie du qatar et de l'arabie via ennahdha !
Monsieur Béchir ben Yahmad, voilà une bonne question vous dites "Que faire de ces Islamistes" Voilà la réponse Monsieur béchir quand on a fait confiance à ces islamistes avant les dernières élections nous avons pensé que ces gens craignent Dieu et ils vont rétablir, la paix,la sécurité, relever le niveau de vie des Tunisiens. et établir une démocratie, on c'est rendu compte que maintenant la Tunisie est au bord de l'âbime, alors il faut que le peuple Tunisien échaudé choisira un bon capitaine de navire qui s'appelle TUNISIE aux prochaines élections.
on demande aux islamistes, gentiment, sans violence, ni contrainte de ne pas se proclamer seuls détenir la vérité, de ne pas prétendre nous inculquer l'islamisme, nous rejetons leur discours apocryphe pour la simple raison que l'islam modéré que nous vivons, l'islam de nos aïeuls, l'islam que nous reconnaissons, celui dont on est convaincu ne peut être comparé à l'islamisme wahabite, tout un monde nous sépare de l'arabie-saoudite et du gatar, prétendre nous convaincre du contraire serait peine perdue
Monsieur Ben Yahmed n'avance jamais des pronostics fortuits. Comme je le donnais via Jeune Afrique, sa vision des choses est vraiment pertinente et ses déductions se sont presque toujours avérées bien fondées. Come un aigle, il voit tout (vue panoramique) mais il préfère ne pas s'engager et rester neutre.
Je dirais à monsieur Ben Yahmed ,vous qui étes en politique depuis bien longtemps,et vos analyses ont toujours ciblér des causes multiples ,allez vous manquer d'imagination pour ce sujet ,(Islamistes ) Aujourd'hui il y a en Tunisie des croyants des islamistes des non croyants des salafistes des athés des opposants etc etc ...c'est la nouvelle Tunisie ,il nous reste qu'à composer avec tous pour la naissance de la démocratie !!
Il y a un aspect des enjeux qui sont poser dans notre pays et certainement dans la plupart des pays arabo-musulmans, qui n'est presque jamais abordé par nos analystes politiques de tous bords. Le problème de la cohabitation entre le politique et le religieux se pose de deux manières différentes, deux manières qu'on peut rattacher à deux aires géographico-politiques occidentales: le monde anglo-saxon avec à sa tête les U.S.A., et l'Europe avec à sa tête la France. La manière anglo-saxonne n'exclue pas le religieux du politique, en particulier aux U.S.A. où la candidature d'un mormon aux élections présidentielles n'est pas un événement en soit et il peut obtenir jusqu'à 40% des voix sans problèmes particuliers. La manière française qui s'est fixé comme but de faire disparaître le religieux de l'espace politique, social, économique, culturel et éducationel et de le réduire à une activité privé et si possible le confiner entre les quatre murs du foyer familial, et s'efforcer continuellement de réduire son incidence dans tous les aspects de la vie collective et publique. Ces deux conceptions se sont incarnées dans notre pays dans le partis ennahdha pour ce qui est de la laïcité à l'américaine, et dans la gauche et la droite libérale pour ce qui est de la laïcité à la française. Ce combat a pris une tournure tragique avec l'assassinat de Mr Chokri belaïd dont les commanditaires et les acteurs ne sont toujours pas connus. Si la Tunisie ne peut opter ni pour l'un ni pour l'autre des systèmes, alors l'avenir proche est sombre, très sombre. A mon avis il semble que le système le plus approprié soit le système américain, mais ce n'est certainement pas l'avis de tout le monde. Que Dieu bénisse notre pays et qu'il nous protège et nous évite les épreuves trop violente que nous ne pourrions pas supporter.
Mr Bechir: Et que faire de la cinquieme roue francaise? Que faire de ceux qui demande une intervention francaise chez nous. Que faire de ceux qui ont avise et soutenu BenAli pour son: que faire des islamistes. Certe vous pretendez tenir la verite et la raison mais il y a une facade a chaque piece de monnaie. Vous n'en voyez qu'une. Laissz aux gens le temps de s'acclamatiser avec une eruption de liberte. Pronez la tolerence au lieu de charger les esprits de haines. Il y a trop de vos collegues francais qui s'en chargent. Apprenez a connaitre des gens qui ne vous inspirent actuellement que des pregujements.
Je rajoute au grand politique et journaliste monsieur Ben yahmed , même l'Afique n'est plus jeune , elle aussi est en train de grandir,il faut s'ouvrir aussi à ça !!
Le système anglo-saxxon repose sur des institutions démocratiques solides ainsi qu'une justice indépendante. Malheureusement je ne crois pas que c'est encore le cas actuellement en tunisie
Amis tunisiens ! Faites comme vos voisins algériens, ils se comportent le plus normalement du monde; ils savent être discrets -dans tout -.Ils acceptent les islamistes pacifiques qui s'occupent aussi bien de la religion que des affaires socio-économiques et quant il faut taper fort sur ceux qui prêchent pour la violence,ils ne se font pas prier deux fois. Ce n'est pas parce que nous luttons contre les islamawiyyines que l'on est contre notre dinina al hanif. Chez vous, vous rabbachez tout le temps; d'un rien vous en faites une montagne;l'Algérie a perdu des cenraines de sommités mais on passe " toujours " à autre chose; vous ,par contre, tellement que ça parlotte; les femmes prennent de l'ascendance et vous voyez comment elles se comportent aussi bien dans la rue que sur les plateaux télé. Incroyable !
M. Ben Yahmed, votre analyse est juste de bout en bout et montre bien le danger que représente les islamistes pour les sociétés du printemps arabe. Cependant vous ne répondez pas à la question cuisante que vous posez en titre de votre article :"Que faire des islamistes". Et pour cause, personne n'en sait rien. Un cancer qui a métastasé est quasi incurable. Même si les modernistes démocrates de notre pays gagnent les prochaines élections, les islamistes continueront à agir dans le sens de la destruction de notre pays. "QUE FAIRE d'un mal aussi dangereux et aussi enraciné ?", c'est bien là la question.
Votre courage nous remonte plien d énergie pour l Afrique et reste du monde dans les conflits majeurs merci.