Jebali se ralliera-t-il au consensus
Finira-t-il par réaliser un consensus autour d’une nouvelle formule qu’il aura inventée ? Hamadi Jebali fait face à son destin, devant une Tunisie impatiente d’aboutir à une sortie de crise. Deux faits nouveaux sont intervenus durant le week end : l’annonce de la démission de Mohamed Abbou du secrétariat général du CPR dont il a été le représentant aux concertations et la réaffirmation du rejet d’Ennahdha d’un gouvernement de technocrates. D’un autre côté, Ettakatol a évolué vers un gouvernement de technocrates élargi à des personnalités politiques, tout en réservant les ministères régaliens à des indépendants, ce qu’avait accepté, en cas de consensus, le parti Al Joumhouri qui soutiendra cette approche sans cependant participer au gouvernement.
Jebali devra donc prendre en considération tous ces éléments pour arrêter sa décision finale. Tout indique qu’il fera montre de plus de souplesse en privilégiant une option de consensus suscitant l’adhésion des divers partis consultés, voire même d’autres familles politiques et composantes de la société civile. Les ultimes tractations qui ont repris ce matin seront décisives pour une sortie de crise.
Ennahdha persiste
Réuni durant le weekend à Hammamet le conseil Echoura a en effet affirmé dans un communiqué signé par son président Fathi Ayadi, qu’il reste « attaché à la formation d'un gouvernement politique et de coalition qui tire sa légitimité des élections du 23 octobre 2011 et qui serait ouvert à des compétences nationales engagées à réaliser les objectifs de la révolution ». Il insiste que « le conseil estime que l'initiative d'un gouvernement de technocrates ne répond pas aux besoins de la période actuelle ». Le prochain gouvernement, poursuit-il doit travailler sur la base d’un programme politique portant sur la réalisation d'une transition, la rédaction rapide de la constitution et l'organisation d'élections démocratiques.
Dans le même communiqué, Ennahdha a réitéré sa vive condamnation de l’assassinat de Chokri Belaïd et son rejet de la violence. Il invite les parties politiques à « faire prévaloir l’intérêt national, participer à la formation du nouveau gouvernement et contribuer à sa réussite dans les plus brefs délais ».
Ettakatol et Al Joumhouri soutiennent l’élargissement du gouvernement
D’un autre côté, le parti Ettakatol qui avait réuni son conseil national dimanche à Sfax, a fait évoluer sa position d’appui à l’initiative de Jebali en marquant son accord pour un gouvernement de compétences nationales composé d'hommes politiques compétents qui doivent constituer un trait d'union entre le gouvernement et les forces politiques. "Les ministères régaliens doivent être neutres et indépendants vis-à-vis des partis politiques", a toutefois insisté son secrétaire général, Mustapha Ben Jaafar. "Le document présenté par le chef du gouvernement provisoire aux partis politiques, a-t-il dit, doit constituer une feuille de route pour la prochaine étape qui commence par la formation d'un gouvernement, puis par un dialogue national et finalement par l'examen des dossiers politiques et sociaux urgents ».
Quant à Al Joumhouri, sa position a été affirmée lors de son conseil national, samedi dernier et qui consiste à appuyer, si un consensus est formé, l’élargissement du gouvernement de technocrates à des personnalités politiques, sous réserve de confier les ministères régaliens des indépendant. Un soutien, sans cependant participation au gouvernement.
Elargissant ses consultations, Hamadi Jebali a reçu lundi matin Mohamed Jmour, secrétaire général adjoint du parti des patriotes démocrates unifié (Al Watad de feu Chokri Belaid).
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Le TROIKA a éclaté, le pays respire, ils vont certainement laisser le pouvoir sans trouver le tueur de CHOKRI.