Inauguration de la Place Chokri Belaïd à la Faculté des Lettres de la Manouba
La Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba a commémoré le jeudi 7 mars deux évènements qui ont eu lieu presque le même jour à 11 mois d'intervalle.
Le 6 février dernier, l'irréparable a eu lieu en Tunisie. Chokri Belaid était lâchement et froidement assassiné. Il s'est écoulé aujourd'hui un mois jour pour jour le jour après ce crime odieux. La faculté de la Manouba a rendu à cette occasion, un vibrant hommage à Chokri Belaid, emblème de notre révolution sociale et citoyenne, apôtre de la modernité et de la non- violence et grand défenseur des libertés académiques devant l'Eternel.
Par l'une de ces coïncidences troublantes et hautement symboliques , l'acte héroïque de La Marianne tunisienne, Khaoula Rachidi qui a résisté le 7 mars 2012 au profanateur du drapeau national et qui a remis l'étendard étoilé sur le fronton de la faculté en dépit de l'agression dont elle a été la victime, a été commémoré le même jour comme si le Destin voulait nous rappeler que notre martyr avait consenti l'ultime sacrifice pour le triomphe des valeurs de la république civile et démocratique dont il se considérait comme l'un des dépositaires.
Au programme de cette double commémoration, le drapeau national qui fait face, depuis la sordide profanation, dans l'enceinte de l'institution, à la sculpture baptisée " Michket El Anouar" ( lanterne du savoir ou flambeau des lumières), emblème de la faculté, comme pour protéger les Lumières, devait être déployé à 12h30 et salué en présence de la famille de Chokri Belaïd et notamment sa veuve, Basma Khalfaoui de toutes les composantes de la faculté, des universitaires et des militants de la société civile. C'est l’emplacement qui fait face à la place où trône le drapeau national et le monument dédié aux Lumières qui sera baptisée "Place Chokri Belaid". Le texte de la plaque commémorative a été révélée au public après le salut au drapeau.
A l'amphithéâtre Ibn Khaldoun, plusieurs hommages ont été rendus au grand disparu. Avec les musiciens, Molki Miled qui devait interpréter une chanson en hommage au combat du martyr, Zouhaïr Khaskhoussi, la troupe Ajrass, la musique et les chants engagés étaient à l'honneur. La poésie a été aussi au programme. Des étudiants ont déclamé leurs poèmes et la poétesse Kaouther Ben Aoun, qui vient de publier son recueil Rabii Al Wafa ( le printemps de la fidélité), devait être de la partie avec un poème à la gloire de Chokri Belaïd.
Un documentaire sur la journée de la profanation du drapeau national réalisé par le jeune Issam Saïdi, ancien étudiant de la FLAHM, devait être projeté.
Habib Mellakh
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