Caïd Essebsi non concerné par la loi d'immunisation de la révolution ?
« Le projet de loi relatif à l’immunisation de la révolution qui sera discuté en séance plénière dans les prochains jours, ne concernera pas les personnes ayant pris part aux gouvernements d’après le 14 janvier 2011 », croit savoir le quotidien Assabah. Cette disposition devra être mentionnée dans le projet qui sera soumis aux élus , précise le journal qui cite « les cercles restreints du pouvoir ».«Cette information confirme, ajoute Assabah, les dernières déclarations des dirigeants d’Ennahdha selon lesquelles le projet ne visait pas spécialement Béji Caïd Essebsi». Pour expliquer ce revirement de dernière minute, les mêmes sources, soulignent qu’il est dû à « des pressions de partis étrangères influentes en Tunisie».On peut y ajouter les tiraillements qui se sont fait jour au sein même du parti islamiste à propos de cette loi. Des dirigeants importants comme Hamadi Jebali, secrétaire général d'Ennahdha et Cheikh Mourou, vice-président et cofondateur de ce mouvement se sont clairement prononcés contre toute exclusion qui doit être selon eux du ressort de la justice transitionnelle On rappelle que Samia Abbou du Courant démocratique avait fait une proposition similaire lors de l'examen de projet en commission, mais elle a été rejetée par ses collègues nahdhaouis.
Le président de Nidaa Tounès a toujours affirmé que son hostilité à ce projet de loi n'était pas motivée par le fait qu’il le visait directement, mais parce qu'il s'agissait pour lui d'une position de principe contre un texte qu’il estimait injuste et illégal.
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"Des pressions de parties étrangères influentes en Tunisie"! Il faudrait reformuler l'expression pour quelle soit compréhensible sans ambiguïté. Cama voudrait il dire que des pressions venant de l'étranger ont été exercée sur les instances dirigeantes ? Si c'était le cas, cela va dans le sens d'une plus grande éthique électorale et une grande victoire pour une démocratie naissante en Tunisie.
Avant même la tenue des prochaines élections législatives, présidentielles et municipales, on a l'impression que des dirigeants appartenant à certaines formations politiques du pays se partagent déjà le pouvoir comme une farce (Zarda!)! Certains pseudos hommes politiques ignorent déjà la "puissance / souveraineté du peuple" ("demos kratos") qui est la définition étymologique de la notion démocratie !! On ignore aussi et on met de côté le CNC, la plus haute instance juridictionnelle du pays, qui n'a pas encore dit son dernier mot sur la question de l’immunisation de la Révolution !! Et on ignore enfin la justice transitionnelle que certains « affairistes » de la politique essaient d'étouffer par tous les moyens. Ce paternalisme politique d'une élite trop vieille et trop inexpérimentée - surtout en matière d’exercice du pouvoir démocratique - est voué à l'échec, car il se contredit avec les principes les plus élémentaires de la démocratie en tant que système de gouvernance guidé par la volonté du peuple, le pouvoir des urnes et la justice! Pauvre démocratie!!