Ne vous trompez pas d'ennemi!
On a cru au Grand Soir. Après un demi-siècle de glaciation, le temps était venu de nous réapproprier notre destin. On allait, enfin, élire un parlement représentatif du peuple, comme en rêvaient nos parents et grands-parents, instaurer une véritable démocratie et construire enfin une Tunisie libre, fraternelle et solidaire.
Dire aujourd’hui que les résultats sont en deçà des attentes est un euphémisme. Certes, nous avons un acquis important : la liberté d’expression, encore que sur ce point précis, il y aurait beaucoup à dire, notamment sur les tentatives de mise au pas de la presse, mais également sur l'émergence d'une presse de caniveau bien pire que celle qui existait avant la révolution.
Mais, en contrepartie, que d’échecs : la crise économique est bien là avec ses conséquences, l’inflation, le chômage, les mouvements sociaux. Alors que la situation se dégrade malgré les chiffres rassurants de l’INS, on se contente de pratiquer le pilotage à vue en parant au plus pressé, faute de feuille de route (c'est la première fois depuis le début des années 60 que le pays ne dispose pas d’un plan de développement). A quoi, il faudrait ajouter l'insécurité, la contrebande et le crime organisé. Le tout sur fond de crises politiques à répétition.
Apparemment, le parti dominant n'en a cure. En proie à une véritable paranoïa, il à la tête ailleurs. La priorité des priorités pour lui, aujourd’hui, c’est cette fameuse loi sur l’immunisation de la révolution sur laquelle Ennahdha fait, depuis plus d’un an, une véritable fixation quitte à entraîner le pays dans une guerre civile.
La raison invoquée : la révolution ferait face à des menaces graves et seule cette loi pourrait l’en prémunir. En fait, Ennahdha est mue par le seul instinct de conservation. Il s’agit pour elle d’un combat existentiel et le projet de loi quoi qu'elle en dise est bien destiné à éliminer un adversaire qui ne cesse de monter dans les sondages, si possible à la loyale, par les urnes, mais aussi en mettant tous les atouts de son côté pour éviter les mauvaises surprises..D’où le noyautage de l’administration, des organisations nationales (l’UTAP vient tout juste de tomber dans l’escarcelle d’Ennahdha), d’où aussi, ce texte qui restera dans l’histoire comme un bel exemple d’aberration juridique.
« Seuls 20 mille personnes seront concernées par cette loi », a tenu à nous rassurer Ameur Larayedh, un des ultras d’Ennahdha, l’autre soir sur Attounissia, tout en nous promettant d’autres charrettes dans le cadre de la justice transitionnelle. Ni« les rcdites ordinaires », ni les « hauts fonctionnaires » du temps de Ben Ali, ni même « les éradicateurs, ennemis de l’identité arabo-islamique » ne seront épargnés.Tout à leur souci de conforter leur mainmise sur l’appareil de l’Etat et d’ostraciser leurs adversaires, les dirigeants d’Ennahdha ont oublié les vrais problèmes du pays qui se sont accumulés depuis la révolution.
Mais on n’a rien dit, si on n’a pas relevé le résultat le plus dramatique de ce malgoverno, le délitement de l’Etat. La Tunisie est une vieille nation aux traditions étatiques bien ancrées. Deux ans et demi de règne d'Ennahdha ont suffi pour passer d’un Etat omnipotent, un « Leviathan »comme dirait Hobbes, à un non-Etat où le citoyen est revenu à «l’état de nature», où règne « la guerre de tous contre tous».
La voie la plus sûre pour restaurer l'autorité de l'Etat est de s'attaquer aux vrais problèmes des Tunisiens. Encore faut-il qu’on s'y emploie. Pour le moment, rien n'est moins sûr. La divine surprise nous viendra probablement des rives du Nil. Les responsables nous disent aujourd'hui que la Tunisie n'est pas l"Egypte. C'est exactement le raisonnement qui tenaient Kadhafi et Moubarak au lendemain du 14 janvier 2011 quand ils affirmaient que leurs pays respectifs ne se trouvaient pas dans la même situation que la Tunisie. On connait la suite.
Hédi Béhi
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Les révolutions laissent toujours des traces : certaines ont tout fait pour anéantir les anciens du pouvoir , d'autres ont préféré le pardon mais sous surveillance . Les problèmes urgents qui intéressent nos concitoyens sont , pour cause de crise mondiale ou pour cause de prise de positions malheureuses , mises de coté . Qui pourra sauver la TUNISIE ? Si cette personne existe qu'elle vienne vite car notre pays est mal en point
Justement tout le problème est là.Tant qu'un parti,En l'occurance ici Ennahdha,s#entête à vouloir garder le pouvoir et règner sur le pays,rien ne changera,ni n'avancera.Au contraire lá Situation s'aggrave de jour en jour.L'immunisatio de la Revolution est bel et bien une Farce,un Camouflage dont Ennahdha veut se servir pour tromper les citoyens et avoir ainsi le chemin libre pour garder le pouvoir et gouverner le pays(cf."Le Califat").
Le peuple Tunisiens a mis le gouvernement en place pour un an pour rédiger la constitution et préparer les élections. On constate à ce jour qu’Ennahdha a pris le pouvoir sans le lâcher. Regarder le gouvernement actuel il fait pire que l'ancien régime: - mettre les Nahdhaouis par tout et en force dans tous les rouages de l'état, - les mosquées sont occupées par eux - les municipalités sont occupées par force par eux. Que des magouilles et des magouilles. Moi j'estime que Ennahdha a volé la révolution Tunisienne et la détourner à des fin autres souhaités pat le peuple Tunisien.
va-t-il falloir une nouvelle révolution comme au Caire. il semble que les démocrates, qui mènent un combat digne de leurs aspirations pour la Tunisie, soient dans l'obligation de "changer de braquet" et radicaliser le combat contre l'ANC qui n'est plus qu'un outil de discrémination dirigé contre une partie du peuple, et surtout l'outil qui par son immobilisme donne le temps à la pieuvre Nahdhaouiste d'infiltrer tous les appareils de l'administration en plus de l'intérieur et la justice.
Mon cher petit ami, Les cavaliers blancs de vos rêves, Echoueront en Egypte, et seront bientôt dévoilés. A Toi et à tous ceux qui espèrent voir ce mouvement transposé en Tunisie, tous; vous suscitez vraiment de la pitié.
Le vrai problème des tunisiens est avant toute chose, celui d'arrêter de croire au père noël. S’ils ne bougent pas, tout se fera sans eux. Si l’opposition ne bronche pas pour dénoncer ces manœuvres partisanes, nous sommes en droit de demander à quoi elle sert. Où sont, que sont devenus les vrais patriotes, nos pères, nos grands-pères et grands-mères, ceux qui ont renvoyé les français dans leurs foyers, mais aussi ceux qui ont chassé Ben Ali et son entourage de mafieux, avides de richesses facilement extorquées et volées ? L’exemple égyptien devrait nous servir de leçon et éveiller en nous l’instinct patriotique, pour dire clairement et avec force aux nahdhaouis et à l’ANC ce que nous voulons et ce que nous n’accepteront jamais. Le temps de l’espoir d’une vie meilleure est terminé. Le temps des illusions également. J’espère que chacun aura compris que le changement tant désiré est encore à notre portée, à la seule condition, celle de le vouloir réellement et de l’affirmer haut et fort. Sans ces conditions réunies, les nahdhaouis ont gagné la partie et c’est ainsi que la Tunisie aura perdu son âme. Après tout, tout compte fait, la charia ne semble pas si mal venue pour des dévots qui manifestent un zèle extrême pour la religion et ses pratiques religieuses. Il n’est pas si mal non plus que la femme retourne à la place qu’elle n’aurait jamais du quitter, devant ses fourneaux à attendre le retour du mâle. Conséquences immédiates, moins de chômage et plus d’excuses pour le fainéant. Ils vont enfin savoir ce qu’endurent les femmes chaque jour en travaillant. Le 6ème califat, n’est pas pour demain. Ce n’est pour l’instant qu’une vue de l’esprit. Quand on regarde de près ce qu’ont été capables de faire les amis de la Syrie, pour aider son «peuple », combattants du djihad venus de partout, on a tout compris. Quant à l’islamisation de l’occident rien n’est encore gagné. Le plan des frères musulmans, sur ce point, ne sera jamais mis en œuvre. Ce sont des rêveurs. Ils seront les premières victimes d’un retour de bâton bien mérité. L’agitation, où qu’elle se situe n’a jamais fait bon ménage avec l’économie. Si personne n’a encore compris que c’est l’économie qui dirige le monde, il faut vite revoir ses classiques. L’occident ne laissera pas faire sans une réplique foudroyante, quelles que soient les conséquences. Nous sommes proches de l’apocalypse à cause d’une bande d’illuminés qu’il faut s’empresser d’éteindre.
Que se passé t-il actuellement en Tunisie? Moi je vois toujours une transition, c´est à dire qu´il faut d´abord mettre en place des institutions pour gouverner. Ca a l´air facile oui mais c´est la même chose qu´a apprendre à un enfant à marcher.Le critiquer tout le temps parce qu´il ne peut pas marcher c´est pas juste, il doit apprendre à marcher d´abord.C´est comme ca que je vois les institutions, de même que la construction de ruisseaux de donne pas l´assurance que les jardiniers n´arríveraient pas au pugilat quand ils se mettent à arroser leurs jardins; mais les ruisseaux sont absolument necessaires et qu´ils précèdent l´arrosage.Pour habiter dans une ville faut-il la construire d´abord?Et c´est les elections qui servent de base. J´ai aussi une idée des Tunisiens en general, et je vois qu´il faut un apprentissage surtout dans cette fase transitoire. Quand je dis Tunisiens je veux dire sans exception.Regardons les USA avec leurs armes, et pourtant on voit leur président solliciter l´accord du Congrés sur la question de la syrie. Les armes oui mais pourquoi faire et comment, ca c´est la question.Je ne dis pas qu´il n y ait pas de gens compétents en Tunisie, moi je parle de l experience de la transition vers la democratie, là tout le monde a beaucoup à apprendre.