Hommage à ... - 21.07.2013

Alaya Sassi, l'idole de Hamadi Agrebi

Il a été l’un des grands animateurs du football tunisien des années soixante. Ali dit Alaya Sassi a quitté ce monde le 13 juin dernier au terme d’une longue maladie qui l’avait complètement déconnecté de l’actualité et du dernier sacre de son club, le CSS.

Lui-même avait goûté à ce bonheur à deux reprises (1969 et 1971) avec un concours précieux en tant que milieu de terrain reconverti par Branislav Acimovic ( ex-Yougoslavie) en 1967.

D’abord ailier, Alaya Sassi avait débuté sa carrière chez les séniors du Club Tunisien (ancêtre du CSS), en 1960 (il est né le 5 janvier 1942). C’est  l’entraîneur algérien Mokhtar Laribi qui le lança dans la passionnante compétition lui permettant de s’imposer comme  une menace pour toutes les défenses et une  attraction pour le public désireux sans doute de voir son club se frayer une place dans le gotha national avec un entraîneur emblématique, Milan Kristic dès 1961. A défaut de voir son club — devenu CSS en 1962—  rivaliser avec les autres ténors que sont le ST, l’ESS et le CA, Sassi se console de la sélection qu’il intègre dès 1963 sous la conduite du Français Alain Gérard, disputant son premier match officiel en Coupe des pays arabes à Beyrouth face à la Syrie ( 1-0). La victoire finale le comble et lui permet d’espérer la récidive deux semaines plus tard aux Jeux panafricains à Dakar, mais la finale sera perdue aux corners face au pays organisateur. 

Rapide, vif et rusé, il peut faire oublier son prédécesseur à ce poste, le grand Salah Néji. Mais c’est à Tunis que sa déception sera très grande, deux ans plus tard en finale de la CAN. Il est inconsolable d’une défaite amère devant le Ghana et qui constitue un passage de témoin à Tahar Chaibi avant de partir pour Bel Abbès  sous la recommandation du grand Hamadi Hénia  (1965-67).

La suite est une trajectoire constante qui permet au joueur de concourir à l’affirmation du CSS aux côtés du capitaine et meneur de jeu Moncef El Gaied et des autres acteurs aux répertoires variés tels Graja, Sellam, Jerbi, Delhoum avant l’avènement d’une génération qui a consolidé les assises de l’équipe : A.Trabelsi, Benghazi, Ben Barka, Melliti, Najar, Soudani,  H. Trabelsi, Ayadi, Lejmi, et plus tard Grich, Akid et autres Dhouib.

Au cours de la saison 1971-72, il décide de raccrocher et remet le témoin à Hamadi Agrebi pour poursuivre la double mission : la virtuosité et la performance. Le disciple honorera son idole et permet au public du Mhiri de vibrer aux exploits techniques quinze autres saisons.

Pendant ce temps-là, Alaya Sassi, employé à  la Protection civile,  observe et savoure les prestations de son équipe et de son successeur avant d’affronter l’adversité avec courage et patience jusqu’à ses derniers jours.
Il laisse toutefois  l’image d’un joueur exceptionnel, spectaculaire et efficace, et d’un homme loyal et bienveillant. Dans la mémoire du club, sa place demeurera grande.

Mohamed Kilani

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