De la raison : une issue honorable pour tous
Notre pays est aujourd’hui, à la croisée des chemins, car il n’a jamais été autant à proximité du scénario égyptien. La nécessité est impérieuse de redresser la situation à travers des décisions rapides, propres à sortir le pays de cette crise multiforme. Mais le problème est de pouvoir y parvenir tout en sauvegardant la cohésion nationale, paradigme de toute action politique. Et ce n’est certainement pas en confisquant le pouvoir manu militari ou par l’action de « la rue » que l’on y arrivera. Répondre à la mauvaise foi par la mystification ou par la force n’aboutira qu’à dresser une moitié des tunisiens contre l’autre. Parce que notre armée est républicaine (ou qu’elle n’a pas les moyens d’imposer l’ordre), il serait insensé d’imposer au peuple de douloureuses batailles qui peuvent être évitées par le dialogue, d’autant plus que celui-ci s’inscrit aujourd’hui dans un cadre nouveau d‘équilibre des forces.
2. Le principe : négociation directe entre partis au pouvoir d’une part et partis d’opposition, syndicats, associations et société civile d’autre part. Un négociateur principal, soutenu par une délégation de trois personnes au maximum représentera chacune des deux parties, afin d’éviter la cacophonie et de pouvoir aller vite. Leur mission se terminera à la date de fin de rédaction de la Constitution.
3. La gouvernance : mise en place, dans les 15 jours, d’un gouvernement de Salut National, à caractère technique. Ses membres ne se présenteront pas aux prochaines élections et aucun parti n’aura le leadership. Missions : soutien à l’ANC pour l’organisation des élections, renforcement de la sécurité, actions de développement régional et appui accru à l’emploi, gestion des affaires courantes. Critères de nomination : compétences et non-alignement. Par ailleurs, une commission indépendante sera en place, dès le 10 août, pour l’examen des nominations indues des 15 derniers mois, dans les postes administratifs de décision et d’Autorité. Elle rendra son rapport fin septembre pour que les autorités puissent procéder aux correctifs nécessaires
4. Le contenu : accord, dès le début de la semaine du 29 Juillet 2013, sur les articles de la constitution objets de différends ; commencement des travaux de l’ISIE dès la deuxième semaine d’Août 2013 ; fixation de la date d’approbation de la Constitution au plus tard le 30 Septembre, après y avoir annexé les amendements rendus nécessaires par les impératifs de liberté et de démocratie. A défaut, celle-ci sera soumise à référendum le dimanche 12 janvier 2014 (résultats provisoires le 14). En revanche, si la Constitution est approuvée par les deux tiers des membres de l’ANC, ce sont les élections générales qui auront lieu le 12/01/2014. Un groupe d’experts, à désigner de façon consensuelle au plus tard le 10 août 2013, sera chargé de soutenir l’ANC pour la rédaction de la Constitution. Un rétro-planning devra être élaboré dès le 1er Aout 2013 en fonction de ces dates.
5. Trois choses à ne pas pas faire :
- Ecrire un commentaire
- Commenter
Enfin quelqu'un de raisonnable..... j'espère que les uns et les autres de tout bord useront de leur jugeote pour exploiter ces quelques lignes..... s'ils ont le temps de lire... bien sur.
Si Taïeb, votre proposition comporte plusieurs idées positives et des points négatifs ayant trait à des arrières pensées (exemple : l'examen des nominations décidées durant les 15 derniers mois, il est plus juste d'examiner les nominations décidées depuis le mois de mars 2011). La « Troïka » est critiquée, elle mérite certains reprochs mais aucun reproche n’a été adressé à l’opposition, à mon avis elle assume une part non négligeable de responsabilité. Cette voie de sortie devrait être étudiée et négociée par les parties concernées (partis au pouvoir et opposition) afin de l'améliorer. Merci pour cette initiative.