Ennahdha-Opposition : La confrontation est-elle inévitable ?
Lorsqu’il a débarqué quelques jours après le 14 Janvier à l’aéroport de Tunis-Carthage et a été accueilli par des « Akbala el badrou aleyna », Rached Ghannouchi croyait qu’il débarquait en pays conquis et que les militants qui avaient organisé cet accueil représentaient vraiment le peuple tunisien et qu’il allait devenir le maître spirituel -et réel- du Pays.
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Hélas la politique de la fuite en avant et du tout pour le tout d'Ennahda pour s'accrocher aux branches du pouvoir au mépris des intérêts suprême de la nation, semble le scénario qui se dessine et scelera a jamais le destin de ce mouvement, qui n'a pas su se réformer et tourner le dos a l'extrémisme et a la régression ..
Je n’ai jamais cessé de dire que pour apprécier la situation tunisienne à sa juste valeur, il faut prendre de la grandeur, sortir du contexte, quitter bocal et observer sans à priori ce qui se passe. En fait, il faut être candide et naïf, comme celui de Voltaire. Déjà, il était évident que même sans majorité absolue, uniquement par le jeu des alliances, Ennahdha sortirait grand vainqueur de ces élections et s’installerait au pouvoir, pour durer. Ensuite, lors du premier choc gouvernemental après le lâche assassinat de Chokri Belaïd et la proposition d’un gouvernement d’unité nationale faite par Jeballi, il était aussi évident que cette proposition ne ferait pas l’unanimité pour être adoptée par tous. Pourquoi ? Dans la tête de Gannouchi, c’était reconnaître une faiblesse inadmissible qui remettait en cause tous ses plans. Jeballi est parti, à mon sens, pour donner le change, certainement pour ne pas hypothéquer ses chances lors des prochaines élections. Grand homme d’état ont dit certains. Peut être ! Mais je n’arrive pas à m’en convaincre. Il y a seulement eu un mini remaniement, mais le conseil de la choura d’Ennahdha n’a lâché aucun ministère de souveraineté. De nouveaux ministres dits indépendants ont été nommés, tel ce ministre de la justice coiffé par un certain Bihri, celui qui a politisé l’affaire Sami Fehri. Aujourd’hui, conséquence d’une mauvaise analyse faite en exil, en dehors de nos frontières, ce qui est une erreur fondamentale, Ennahdha a tout perdu, mais n’a encore rien lâché. Fort de sa majorité relative obtenue lors des premières élections d’après la révolution, je doute fort qu’il ne lâche quoi que se soit pour se retirer sans contre partie. Ce sera au peuple de faire preuve d’encore plus de vigilance afin ne pas être pris au dépourvu. Comme le dit Mohamed Hedi Zaïem, la situation est préoccupante pour le peuple tunisien. Si Ennahdah se démet : tous les membres du gouvernement provisoire ne pourront pas émigrer et seront les cibles de la justice tunisiennes ; leurs ambitions politiques finies à tout jamais ; Si Ennahdah ne se démet pas : Il est fort probable, qu’il se maintiendra par la force. Il n’est pas à un coup d’état près ; Les salafistes et les LPR seront activés. Même si certains ont été découverts, les dépôts d’armes et de munitions sont partout en Tunisie et ils n’hésiteront pas à tirer sur la foule désarmée. La guerre civile est à nos portes. Mise en place d’un nouveau gouvernement cette fois ci définitif, mise en place de la charia, validation de la constitution ; En plus d’une crise politique, crise économique inévitable, plus d’entrée de devises touristiques, avec son concert de faillites, de chaumage et de disette, …etc Une situation pire que celle que nous avons rejetée il y a quelques mois. Peut être y a-t-il une autre solution, l’intelligence des nahdhaouis ! Que Dieu protège mon Pays et mes amis
Dissoudre l'ANC veut dire aussi démolir le dernier socle sur lequel repose la légitimité du pouvoir démocratique postrévolutionnaire en Tunisie ! En politique, il n’y a pas plus dangereux que le nihilisme et le vide! En plus, réclamer une politique consensuelle pour continuer à gérer les affaires de l’Etat par un comité anti-démocratiquement « rafistolé » et comparer la situation politique d'aujourd'hui avec celle de Janvier-Septembre 2011 relèverait d'un anachronisme ridicule et malsain! Aujourd'hui et en dépit de certains accidents de parcours graves et regrettables, l’infrastructure politique tunisienne est dotée d’organes constitutionnels (ANC et Gouvernement !) créés par le pouvoir des urnes et constitués par la volonté démocratique de notre peuple. L’ANC, malgré les tiraillements politiques et les retards cumulés dans l’exécution de ses tâches, s’apprête aujourd’hui à finaliser la première constitution démocratique de la Tunisie de tous les temps ! En outre, le nouveau comité d’organisation des élections est aussi presque complètement constitué et sa finalisation nécessite encore une ou deux réunions au sein de l’ANC! Dans cette perspective, la position claire et sage de l’UTICA et de l’UGTT contre la dissolution de l’ANC a déplu remarquablement à certains partis de l’opposition qui souhaiteraient gouverner la Tunisie par le pouvoir de la rue et de la politique du « lèves-toi que je m'y mette », optant ainsi pour la voie de l’affrontement, l’anarchie et la guerre civile qui ne feraient que mettre en péril nos biens et nos acquis et le présent et l’avenir de nos enfants! Cependant, cette analyse de la situation politique actuelle en Tunisie n’aspire en aucun cas à cacher l’échec cuisant du gouvernement de la Troika dans la gestion des affaires de l’Etat. Mises à part quelques rares exceptions, l’équipe gouvernementale actuelle s’est avérée inexpérimentée et mériterait, de ce fait, d’être remerciée et remplacée par des technocrates désignés sur des critères de compétence, mais pas sur des critères d’allégeance partisane ! Lesdits technocrates doivent jouir de la confiance de tous les partis politiques (y compris d’Ennahdha !) pour relever les défis de la clôture rapide de la période de transition, ainsi que les grands défis de la sécurité de notre territoire et de l’organisation des prochaines élections nationales dans la neutralité, la transparence et l’équité … !
Monsieur Zaiem est loin d'être objectif et met tout sur la seule responsabilité d'Ennahadha: c'est injuste. Parfois, je pensais qu'il ne parle pas de la Tunisie mais d'un autre pays. En tout cas, la situation se présente ainsi: 1) certaines parties n'ont jamais accepté qu'Ennahadha gouverne qu'il va falloir la "faire descendre" 2) ces mêmes parties ont applaudi le coup d'Etat en Egypte et tentent de calquer la même chose en Tunisie. Monsieur Zaiem cherche à ignorer ces vérités...dommages