Success Story - 17.08.2013

Mohamed Amamou, le diplomate militant

M. Mohamed Amamou, 80 ans, né et élevé à Kairouan, est une figure de proue de la diplomatie tunisienne. Il peut se  prévaloir d’une carrière exemplaire. Recruté en 1959,  il a été ambassadeur d’abord à Kinshasa en 1972 à 39 ans à peine, puis  à Beyrouth en 1974 où il a vécu au jour le jour la guerre civile libanaise.

En 1978, il est directeur du monde arabe avant d’être promu aux fonctions de chef de cabinet en 1981, En1985, il est nommé ambassadeur auprès du Roi du Maroc, Hassan II ; puis à Damas auprès de Hafedh Al-Assad. Après le 7 novembre 1987, il a connu une courte traversée du désert. Mais quand l’Union du Maghreb arabe a été créée en février 1989, son profil s’est imposé. Il était désigné secrétaire d’Etat chargé des Affaires maghrébines et c’est tout naturellement qu’il est devenu le premier secrétaire général de l’organisation naissante. Il y restera jusqu’en 2002. Il quittera ce poste en 2002 en démissionnant pour raisons de santé.

M. Amamou s’est trouvé associé à des événements majeurs qu’il raconte avec nostalgie : d’abord en Afrique où, affecté en 1960 à Accra, capitale du Ghana, il a vécu les phases ayant précédé et favorisé la constitution de l’Organisation de l’unité africaine en mai 1963. Puis à Léopoldville, l’ancien nom de Kinshasa, quand, en 1962, il  se retrouve dans une  ambassade pleine à craquer d’armes et de munitions laissées par le contingent tunisien de Casques bleus de l’ONU pour être remises au Front national de libération de l’Angola(FNLA) de Roberto Holden. Mais c’est l’épopée des événements de Septembre noir en 1970 à Amman où il était en poste en qualité de chargé d’affaires chef de mission qui l’a profondément marqué. C’est grâce à sa présence d’esprit que Yasser Arafat a quitté Amman à bord de l’avion de la mission de conciliation de  la Ligue arabe dirigée par le Premier ministre tunisien de l’époque, Si Béhi Ladgham, à destination du Caire.

La vocation diplomatique

M. Mohamed Amamou a découvert sa vocation diplomatique bien avant de rejoindre le ministère des Affaires étrangères. En effet, en 1956, alors qu’il était encore étudiant, il a été dépêché à Prague pour représenter l’UGET au congrès de l’Union internationale des étudiants (UIE). Il s’y retrouvera avec MM. Ahmed Chtourou, Ali Hili et Mohamed Belhaj Amor qui, eux, représentaient l’Association des étudiants musulmans d’Afrique du Nord(AEMNA). C’est alors qu’il avait été abordé par trois étudiants palestiniens qui venaient du Koweït. Deux d’entre eux sont devenus célèbres: Abderraouf Kedwa, connu plus tard sous le nom de Yasser Arafat, et Salah Khalaf, devenu Abou Iyad. Ils fonderont en 1965 le mouvement  Fatah, composante essentielle de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Ayant approché la délégation tunisienne pour lui demander de soutenir leur démarche, l’UGET assurant à l’époque la vice-présidence de l’UIE, les trois jeunes Palestiniens avaient mis tous leurs espoirs  dans l’appui tunisien qui était pour eux incontournable. Leurs espoirs ne seront pas déçus. Ayant mis le président tchécoslovaque de leur côté, les représentants de l’UGET, Mohamed Amamou en tête, étaient à la recherche du compromis qui allait permettre aux Palestiniens de rejoindre l’UIE. Sur proposition tunisienne, Yasser Arafat et ses camarades avaient fait la concession de faire appeler leur organisation, l’Union des étudiants arabes palestiniens.  Rien ne pouvait dès lors s’opposer à leur admission qui allait se faire en grande pompe lors de la cérémonie de clôture du congrès tenue sous la présidence d’un autre tunisien, M. Ahmed Chtourou. Les associations estudiantines israéliennes avaient dû quitter le congrès et se retirer de l’UIE après ce cinglant  échec. Ce succès retentissant allait marquer M. Amamou et être le déclencheur de sa vocation diplomatique

L’Afrique d’abord

Ayant rejoint le ministère des Affaires étrangères en 1959, il n’a pas tardé  à être affecté à l’étranger. Après Londres, il est nommé au Ghana nouvellement indépendant. Là-bas, c’était Kwame Nkrumah, le père de l’indépendance ghanéenne, qui dirigeait le pays. Nkrumah était un proche ami du président Bourguiba qu’il avait d’ailleurs invité en mars 1957 aux cérémonies du  premier anniversaire de l’indépendance tunisienne. De la capitale du Ghana, il allait se retrouver aux premières loges pour l’observation des premiers actes dans le processus  de l’unité africaine en gestation. Avec un autre grand leader africain, le Guinéen Ahmed Sékou Touré, Bourguiba et Nkrumah allaient être les initiateurs de la Conférence des peuples africains  tenue dans la capitale ghanéenne et au terme de laquelle avait été constitué le Rassemblement des partis africains en lutte pour l’indépendance. Cette organisation allait être le premier noyau de l’unité africaine.

A l’époque, les Etats africains indépendants étaient partagés entre le groupe de Monrovia, du nom de la capitale du Liberia, qui réunissait  les Etats conservateurs et le groupe de Casablanca, qui rassemblait les Etats progressistes. Avec leurs pairs, dont le Sénégalais Léopold Sédar Senghor et l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny, Bourguiba et Nkrumah allaient réussir à réunir les deux groupes antagonistes. Ce qui allait aboutir à la naissance de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), ancêtre de l’Union africaine, dont le sommet fondateur s’était tenu en mai 1963 à Addis-Abeba. D’Accra, M. Amamou devait rejoindre Léopoldville, l’ancien nom de la capitale congolaise, où il devait retrouver le contingent tunisien travaillant sous le drapeau des forces de la paix de l’ONU.

C’est en sa présence que la mission de 3 000 hommes avait pris fin. Avant de partir, l’officier supérieur chef de la mission tunisienne lui avait confié une quantité d’armes et de munitions, de quoi remplir trois grandes salles de la chancellerie, se rappelle-t-il, à charge pour lui de les remettre à Roberto Holden, le chef du Front national de libération de l’Angola (FNLA). Il était, alors, entré en contact avec le chef d’état- major de l’armée congolaise, un certain général Mobutu, pour qu’il mette des camions militaires à sa disposition en vue   du transport de cette cargaison à destination du FNLA. Ces armes et munitions serviront à tirer les premiers coups de feu pour la libération de l’Angola. Au même moment, se remémore M.Amamou, un bateau rempli d’armes était convoyé par un officier de l’armée tunisienne et un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères à destination du Mozambique où il devait être remis aux combattants du Front de libération de ce pays, le FRELIMO. Pour mémoire, Nelson Mandela, le grand leader sud-africain, avait confié que les premières armes utilisées par les combattants de son mouvement, le Congrès national africain (ANC), contre le régime d’apartheid de Pretoria avaient été acquises grâce au soutien financier de la Tunisie de Bourguiba.

En 1972, après un passage à Paris, puis à Amman où il avait dirigé l’ambassade  de Tunisie en qualité de chargé d’affaires chef de mission, M. Amamou avait retrouvé l’Afrique, plus précisément Kinshasa, capitale du Congo devenu Zaïre sous le leadership de Mobutu. Mais cette fois-ci en tant qu’ambassadeur, son premier poste en cette  qualité. C’était en 1972, il avait alors 39 ans à peine. Signe de l’excellent climat des relations bilatérales, il avait remis une copie figurée de ses lettres de créance au ministre des Affaires étrangères le lendemain de son arrivée à Kinshasa et avait été reçu par Mobutu pour lui présenter ses lettres de créance dans la semaine qui avait suivi. Avec le Zaïre, il devait asseoir une  coopération fort fructueuse qui s était traduite par la constitution  d’entreprises en joint-venture entre les deux pays.

Le monde arabe : de Septembre noir à la guerre civile libanaise

Le premier contact avec le monde arabe dans sa carrière diplomatique, M. Amamou devait l’avoir en Jordanie  où il avait été nommé en qualité de chargé d’affaires, chef de mission en septembre 1969 à la veille de la tentative d’incendie de la Mosquée Al-Aqsa de Jérusalem par un juif ultra. Une année plus tard, ce furent les événements de Septembre noir. Exaspéré par les détournements d’avion par les factions palestiniennes, notamment le FPLP de Georges Habache, le souverain jordanien décida une offensive contre les forces palestiniennes qui « violaient » la souveraineté de son pays. Une opération de nettoyage était déclenchée. Un Sommet arabe avait été convoqué alors au Caire pour mettre fin à cette confrontation fratricide. Bourguiba étant malade, ce fut M. Béhi Ladgham, le Premier  ministre, qui le représenta. Le sommet décida de dépêcher une mission de bons offices à Amman  sous la conduite de M.Ladgham pour rencontrer les deux belligérants, le Roi Hussein et Yasser Arafat, absents du Sommet. Après avoir soumis un rapport préliminaire et devant l’aggravation du conflit, la mission était retournée dans la capitale jordanienne. Sous couvre-feu et alors que l’artillerie  déclenchait à l’arme lourde son offensive contre les forces palestiniennes, le souverain jordanien avait tenté de minimiser la situation afin de pouvoir achever son action de nettoyage. Informé par M. Amamou de la gravité de la situation, Béhi Ladgham  avait eu des mots très durs envers le souverain jordanien qui avait dû faire cesser le bombardement des positions palestiniennes.

Pour le retour de l’avion, le chargé d’affaires tunisien avait eu l’idée de faire évacuer les femmes et enfants des membres de l’ambassade. Cela devait, en fait, servir de couverture pour l’évacuation de Yasser Arafat, soi-même. Accueilli à l’ambassade, fraîchement rasé, nu-tête et accoutré dans un habit blanc ample, il n’était pas reconnaissable. Il devait se servir de la pénombre pour glisser dans l’avion de la Ligue arabe. Ce fut un sauvetage rocambolesque, le leader palestinien n’a jamais oublié cet épisode puisqu’il avait eu la vie sauve grâce à la présence d’esprit du chargé d’affaires tunisien. Ce fut la surprise au Caire, lorsqu’Abou Ammar a gagné le Sommet arabe, ce qui avait obligé le Roi jordanien de se rendre dans la capitale égyptienne dans le même but. L’aura dont avait joui M.Béhi Ladgham à la faveur de cette mission réussie avait rendu Bourguiba jaloux de son bras droit et avait accéléré son limogeage et son remplacement par M.Hédi Nouira en novembre 1970. Une fois le sommet achevé, et après avoir salué le dernier chef d’état présent, le président Gamal Abdel Nasser, dépité par les différends interarabes et déjà mal en point depuis la défaite de juin 1967, avait ressenti les premières douleurs de la crise cardiaque qui devait lui être fatale.

En janvier 1974, M. Amamou devait retrouver le monde arabe à la suite de sa nomination en qualité d’ambassadeur de Tunisie à Beyrouth. Il avait été reçu très rapidement par le président Souleymane Frangieh à qui il avait présenté ses lettres de créance. Le nouvel ambassadeur avait assisté, bien malgré lui, au déclenchement de la guerre civile libanaise le 15 avril 1975. Il avait vécu au quotidien cette guerre fratricide puisque sa résidence était dans la partie chrétienne de la ville alors que la chancellerie se trouvait dans les quartiers musulmans. M. Amamou entretenait les meilleures relations des deux côtés de la ligne verte qui coupait la capitale en deux et était reçu avec la même chaleur d’un côté comme de l’autre. Il devait quitter le Liban et fermer l’ambassade après le dynamitage de la chancellerie par les forces de dissuasion arabes, en fait syriennes, venues pacifier le pays.

La vocation maghrébine : de Rabat comme ambassadeur à Rabat comme secrétaire général de l’UMA

Après trois ans en tant que directeur du monde arabe à l’administration centrale et quatre années en qualité de chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères, à l’époque M. Béji Caïd Essebsi, M. Amamou a été désigné en 1985 ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès du Roi du Maroc, feu S.M. Hassan II. C’était à Marrakech qu’il avait remis ses lettres de créance au souverain alaouite. Malgré un cérémonial très précis qui interdisait de s’adresser au Roi, M. Amamou avait pu dire tout l’honneur qu’il ressentait de représenter le président Bourguiba  auprès de Sa Majesté, ce qui avait été fort apprécié par le souverain. En sus du poste de Rabat, il était accrédité en tant qu’ambassadeur non résident à Lisbonne. Bien que sa mission au Maroc n’ait duré que moins de deux ans, c’est là-bas qu’il avait acquis sa vocation maghrébine qui devait lui servir dans ses prochaines fonctions en tant que secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe (UMA) à la fondation de cette entité..

En 1986, il était muté à Damas où il se rappelle les longues discussions qu’il avait eues avec le défunt président Hafedh Al-Assad , féru d’histoire et de géostratégie et analyste hors pair de la situation régionale et  internationale.

A la suite du 7 novembre 1987, il avait été mis fin à ses fonctions et il s’était retrouvé smigard à Tunis (c’est-à-dire qu’il ne percevait que le traitement de son grade  à l’exclusion de toutes les autres indemnités). Cette traversée du désert ne durera pas longtemps. La compétence de l’homme et sa connaissance des dossiers brûlants avaient fini par s’imposer.

Le premier secrétaire général de l’UMA

Le sommet maghrébin de Zéralda dans la banlieue d’Alger, en juin 1988 en marge du Sommet arabe, avait décidé la création effective de l’ensemble maghrébin, ce qui devait devenir réalité à la faveur du Sommet constitutif de Marrakech en février 1989. Ce sommet décida la mise en application de la charte de l’UMA qui prévoyait, entre autres, la nomination de secrétaire d’Etat chargés des Affaires maghrébines dans chacun des cinq pays. C’est ainsi que M. Amamou avait été nommé en avril 1989 dans les fonctions de secrétaires d’Etat chargé des Affaires maghrébines. Il se murmurait alors que c’était lui qui allait devenir le premier secrétaire  général de l’UMA. C’est dans cette perspective qu’il avait été choisi pour représenter les cinq pays maghrébins à la Conférence de Madrid pour la paix au Moyen-Orient tenue en 1991.

Pour autant, rien n’était définitivement acquis quand s’était tenu le Sommet où on devait répartir les tâches entre les cinq capitales. Tunis et Rabat étaient candidates pour abriter  le siège de l’UMA. Chacun des deux pays s’accrochait à sa position. Un compromis de dernière minute emporta l’adhésion de tous : le siège à Rabat et le secrétaire général tunisien. Mais si le premier a été annoncé dans le communiqué final, il n’en fut rien pour le second. Ce qui a déclenché la colère des Tunisiens. Le ministre marocain des Affaires étrangères se reprit à deux fois dans la lecture du passage du communiqué final concerné, mais point de Tunisie. C’est alors que le souverain marocain était intervenu pour annoncer le compromis.

Sur proposition tunisienne, M. Mohamed Amamou avait été nommé premier secrétaire général de l’UMA. Il se mit à l’ouvrage, tout de suite, multipliant les réunions pour mettre en place les assises juridiques de l’organisation et dessiner ses structures afin de lui conférer de la substance. En peu de temps et avec le précieux concours de collaborateurs de valeur dont le Tunisien Zouhair Merchaoui, un travail colossal avait été réalisé et un calendrier précis avait été fixé. Malheureusement, les vicissitudes de l’histoire et de la géographie étaient venues perturber le bel édifice fraîchement bâti. L’ensemble maghrébin avait été rattrapé par  le conflit sur le Sahara occidental qui envenime depuis le milieu des années 1970 les relations entre le Maroc et l’Algérie et qui avait été mis entre parenthèses lors de la fondation de l’Union maghrébine. A la faveur d’une aggravation du conflit latent entre les deux pays, le Roi Hassan II demanda officiellement le gel de l’UMA. Depuis lors, elle était quasiment en mort clinique.

Dépité, fort déçu que le travail titanesque accompli sous sa conduite ne servirait  à rien, dans l’immédiat du moins, mais aussi victime d’une crise cardiaque qui avait nécessité une opération lourde, M. Amamou devait rendre son tablier en 2002 avec, cependant, la conscience tranquille du devoir accompli

Au terme de sa mission, il avait été  décoré, sur instructions du Roi Mohamed VI, du Wissam Alaouite, la plus haute décoration marocaine qui lui avait été remise  par le ministre des Affaires étrangères de l’époque, M. Mohamed Benaissa. Il avait aussi reçu une lettre fort chaleureuse écrite par le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Le chef de l’Etat algérien y  faisait l’éloge des qualités de l’homme et exprimait ses regrets de le voir quitter l’organisation. Depuis, M.Amamou coule entre Tunis et Kairouan, sa ville natale, une retraite paisible méritée, entouré de l’amour de son épouse et de sa famille, de l’affection de ses nombreux amis et  de la bienveillante sollicitude de ses collègues de tous âges à  qui il ne manque jamais de prodiguer ses conseils et ses encouragements.

Raouf Ben Rejeb
                                                                                                                                       

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2 Commentaires
Les Commentaires
NAJI BEN HAMIDA - 02-09-2013 07:50

bref, ce personnage inconnu, s'est distingué par l'inaction, cet article est de la publicité ou de la propagande privée, Garder votre diplomate, il est bon à la retraite. Cela me rapelle nos ambassadeurs et nos consuls en Eureope, inactifs, incompétents, occupés à gerer les affaires privées ou il retirent des interets . Quand au tunisiens résident à l'étranger, sont délaissés à leur sorts, un adminisration bananiere, et inefficace, ou la corruption et le piston sont la pratique mafieuse d'un régime corrompue, et déloyal envers ses citoyens. Alors pitié , pas d'articles polluants pour mettre en orbite des etres inertes.

lamine - 21-01-2015 22:17

très désolée moi-même que l'UMA n'a jamais réellement vue le jour . toutefois que peut un secrétaire général devant les décisions de chefs d’État ? Donc Neji votre jugement est dur et fait l'amalgame entre de bons diplomates comme M. Amamou et beaucoup d'autres qui,certes, n'ont pas fait d'excès de zèle notamment dans le développement des relations commerciales de part le monde

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