Les quatre revendications d'Ettakatol pour ne pas quitter la Troïka
Le parti de Mustapha Ben Jaafar est peut-être long à la détente mais parvient souvent à arrêter une position claire et ferme. C’est le sentiment qui se dégage des travaux de son conseil national réuni dimanche à Sousse. Quatre revendications sont fermement présentées par Ettakatol à ses deux autres partenaires au pouvoir, à savoir le CPR, mais essentiellement Ennahda. Il s’agit de :
- La formation d’un gouvernement non-partisan : (pour Ettakaol, non-partisan ne veut pas dire technocrate ou non-politque, on peut recourir à des compétences politisées mais qui n’appartiennent à aucun parti)
- La dissolution des Ligues de Protection de la Révolution, et de toute autre association du même genre
- La garantie de la neutralité de l’Administration en révisant les nominations décidées
- La reprise en main des mosquées et la garantie de la neutralité de tous les lieux de culte.
"En choisissant cette ligne, au milieu de tant de positions en discussion au sein de la Troïka, Ettakatol, note un dirigeant de ce parti, marque nettement son territoire et met ses partenaires au défi d’élargir la base de la coalition au pouvoir. Sans brandir la moindre menace de quitter la Troïka, poursuit-il, il fixe des lignes de démarcation qui sont à ses yeux des décisions aussi sages que salutaires. Mustapha Ben Jaafar et les dirigeants de son parti se soucient de garantir la transparence des urnes lors des prochaines élections. Edifiés par les contestations et tiraillements actuels, ils estiment que le salut de la transition démocratique ne viendra pas uniquement de la qualité de la Constitution qui sera adoptée, mais aussi et surtout les bonnes conditions de déroulement des élections devant aboutir à des résultats qu’aucune formation politique ne saurait contester".
La pression des jeunes
Un peu à l’instar du Majlis Echoura d’Ennahdha (150 membres) qui a donné plein pouvoir au bureau exécutif de poursuivre les concertations afin de désamorcer la grave crise qui secoue actuellement la Tunisie, le conseil national d’Ettakatol (160 membres) a mandaté son bureau politique dans le même sens, lui laissant une bonne marge de manœuvre, au-delà des quatre points fixés. Dans les coulisses de la session, divers échos font part d’un style dynamique et participatif imprimé par la nouvelle présidence du conseil national formée par le duo Wahbi Jomaa (président) et Thouraya Hammami Bekri (vice-présidente).
La montée au conseil national et au bureau politiques de nombreux quadra et d’autres plus jeunes, lors des récentes élections, introduit un sang neuf mais aussi des exigences plus fermes quant aux positions à tenir. L’objectif essentiel est sans doute de rééditer l’exploit remporté lors des élections du 23 octobre 2011. Ses hauts dirigeants affichent beaucoup d’assurances. Mais, au sein des instances, comme dans les autres structures, le sentiment général est plus réservé, l’ampleur de l’effort à fournir pour y parvenir est bien grande.
Ettakatol entend se revigorer. Il se met d’ores et déjà en mode élections et commence à prendre ses distances vis-à-vis des positions d’Ennahdha et du CPR. Sa reconstruction d’image ne sera pas facile et rapide à réussir.
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Aux exigences d'Ettakatol, j'ajouterais la garantie de croyance et la liberté de pratiquer la religion de son choix mais en insistant sur la nécessité pour l'Etat d'inscrire dans la Constitution, la séparation de l'église et de l'Etat.Vous n'échapperai pas à une dictature reliqieuse si vous accepter de lier politique et religion.
heureusement pour vous les taks qu'y a du sang neuf ! il est temps que vous vous réveillez ..vous avez perdu toute crédibilité
Qu'elle confiance et quel mandat donner à un parti et son chef qui ont attendu la pression de la rue pour annoncer 4 points tant attendus depuis plus d'un an?