News - 04.09.2013

Port de Radès : qui pourra débloquer l'intenable situation ?

Combien de navires sont en rade du port de Radès dans l'attente de pouvoir y accoster et décharger leurs marchandises ? Cinq, dix, quinze, plus ? Quand on connaît le coût des surestaries, ces indemnités à payer au propriétaire du navire, qui s’élèvent à plusieurs milliers de dollars par jour, on devine l’ampleur des dégâts. Mais, ce n’est pas tout. Le retard accusé dans l’arrivée des matières premières et emballages nécessaires aux usines tunisiennes est également pénalisant. « Après trois semaines d’attente en rade, se plaint à Leaders un capitaine d’industrie, le navire censé nous apporter une marchandise indispensable pour notre production, a dû rebrousser chemin, sur ordre de l’armateur. Je m’en trouve doublement pénalisé, contraint de payer les coûts imprévus et voyant la production arrêtée ». On garde encore en mémoire la grève de cinq jours qui a paralysé le port de Radès en juillet, créant un précédent inédit dans les annales mondiales des ports commerciaux.

Une fois le navire à quai, il doit faire face à un traitement kafkaien pour ce qui est de l’acconage et de la manutention. Le débarquement de la marchandise ne peut être garanti dans les délais. Et la chaîne se poursuit. Lorsque, enfin le débarquement est effectué, l’importateur tunisien n’est pas au bout de ses peines : les risques d’effraction du container et de vol des marchandises sont élevés.

Pour toutes solutions immédiates, Harouni compte sur le plan de réforme de la STAM…

Hamadi Jebali s’y est intéressé par deux fois en 2012 et début 2013. En vain. Ces jours-ci, au moment où le gouvernement Laarayedh touche à sa fin, le ministre du Transport, Abdelkérim Harouni, se résout finalement à chercher une solution à cette intenable situation. Alors que de solutions urgentes sont attendues, il estime que tout doit reposer sur le plan de réforme de la société Tunisienne d'Acconage et de Manutention (STAM) qui jouit du monopole d’opération au port de Radès. Restructuration, nouvel organigramme, renforcement en engins et équipements, mais aussi augmentation des tarifs. En contrepartie, la société s’engage à travailler 24h/7 alors qu'un nouveau système de trafic doit être adopté à partir de mi-octobre prochain.

Combien de temps cela prendrait en fait, surtout pour restructurer la STA, renflouer ses finances et faire redémarrer ses engins ? Harouni évoque aussi une nouvelle stratégie de sécurisation du port de Radès contre les risques de terrorisme et de contrebande « à travers l'accélération de l'installation de caméras de surveillance et d'éclairage et la réactivation des patrouilles mixtes tout en mettant à leur disposition le matériel nécessaire ».

L’impératif de cette sécurisation, même si l’efficience de l’approche adoptée reste à discuter, n’est plus à démontrer, tout comme son urgence. Mais, aucun délai n’est fixé. Tel est aussi le cas du développement du port avec ce qu’il nécessite comme démolition de vieux entrepôts, meilleure gestion des flux de circulation des camions et engins d’acconage et de manutention et renouvellement de certains quais.

Multiplicité des intervenants (STAM, Office des Ports, Douanes, police, etc.), contexte général difficile, convoitise des marchandises avec risques élevés de vol et de contrebande et absence d’une détermination politique au plus haut niveau pour résoudre définitivement ces maux profonds qui plombent le port de Radès : la situation devient intenable. Alors qu’il y a urgence.

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Tags : Hamadi Jebali  
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1 Commentaire
Les Commentaires
Ben Abdelaziz - 05-09-2013 15:58

Ca devient vraiment insupportable et enfantin! Il faut confier dorénavant la gestion des ports et des mines à l'armée nationale seule capable de mettre fin à la provocation, aux enchères, aux grèves sauvages et aux sit-in politisés. Seuls les gens qui veulent travailler et gagner leur vie pourront avoir accès à ces institutions publiques, les autres..., les voyous doivent restés dehors. Actuellement, c'est l'anarchie et le saignement de notre économie que nous vivons au quotidien, comme spectateurs passifs!! L'économie nationale et les intérêts supérieurs de la Tunisie doivent être placés au dessus de toute autre considération! Arrêtez l’hémorragie, bande d’ignares et d’incompétents… !

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