Sfax: regards croisés de 30 photographes
Quels regards peuvent porter 30 photographes de 21 nationalités, provenant des pays du Maghreb et d’Europe, sur la ville de Sfax, sa médina et ses autres quartiers ? C’est ce que nous découvrirons à travers une série d’expositions qui démarreront à Sfax le 13 novembre 2013 pour se poursuivre à Tunis à partir du 15 janvier 2014, avant de parcourir l’Europe.
L’initiative en revient à la Délégation de l’Union européenne en Tunisie, sous le nom de « Le projet Sfax, comme l’explique Mme Laura Baeza, Ambassadeur, chef de la Délégation. « Ce projet, dit-elle, prend ses origines dans la volonté d’encourager la candidature de la Médina de Sfax au Patrimoine Mondial de l’UNESCO et de faire connaître l’héritage culturel et les traditions sfaxiennes, héritées des nombreuses civilisations qui y ont séjourné, un reflet de l’histoire méditerranéenne et un trait d’union entre l’Orient, l’Afrique et l’Occident. Aujourd’hui, avoir encore le bonheur de passer sous les remparts et se promener au hasard des ruelles étroites de la Médina, exemple d’urbanisme arabo-musulman qui est resté intacte depuis sa construction au 9e siècle, est un privilège. En visitant les maisons traditionnelles qui, malgré les intempéries et aléas de l’histoire, ont survécu et ont été réaménagées au fil des époques, on ne peut que se demander comment faire pour que cet héritage et ce patrimoine puissent être préservés?
Organisé sous forme de Première Résidence Euromaghrébine de Photographes, célébrée du 20 au 23 mai 2013 à Sfax, ce projet a rapidement démontré son grand intérêt. « Nous avons eu une extraordinaire variété de points de vues, souligne Juan Angel de Corral, Commissaire du projet. Ces photographes sont devenus les bâtisseurs d’un pont sur la Méditerranée, un pont construit sur les fondements de la perception artistique, un pont de compréhension, posé sur un objectif commun. Le défi était de produire un important corpus de travaux en seulement quatre jours, soit la durée de la Résidence. Compte tenu du fait que la plupart des participants n’avaient jamais visité Sfax ni même une autre Médina, cela présentait un réel défi. La solution la plus simple aurait été de se limiter à l’aspect purement anecdotique, superficiel, «exotique», «folklorique» et coloré, sans chercher à aller plus loin. C’est la meilleure manière de produire une “photo sympathique”. Mais, une “photo sympathique “ n’est pas de l’art. Ca ne représente aucune ambition artistique. Il est difficile de gratter la croûte de la réalité apparente et de transpercer la futilité afin de trouver un cœur de significations.
Parmi les 30 photographes participants figurent trois tunisiennes qui se sont livrées à loisir à leur passion. Ons Abid, Héla Ammar et Sabrina Belkhodja, ont, en effet, chacune selon sa sensibilité, figé des expressions exceptionnelles d’une ville dont elles ont tombées amoureuses. Leurs regards se croisent avec ceux des autres participants et restituent ainsi au-delà des scènes, des émotions palpitantes.
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