On commence à perdre patience
Le « quartet » s’est bien acquitté de sa noble mission de réunir enfin,autour de la même table, après d’âpres et de longues discussions, 21 partis politiques décidés, après une longue et grave crise politique, à convenir, par concertation, de la manière d’en sortir, à peu de frais.
Plus d’un s’attendait, après l’acceptation de la feuille de route établie dans ce cadre par le « quartet » contraignant les « frères ennemis » à respecter certains délais, que le bon sens et l’intérêt national prévaudra et que le pays allait enfin respirer.
Il semble que cette acceptation de la feuille de route n’ait été faite, par certains, que du bout des lèvres et qu’il y a eu même des partis qui ont préféré rester, à dessein, en dehors du processus.
Les uns et les autres, chacun à sa façon, ont tenu à le torpiller de l’intérieur pour Ennahdha et Ettakatol et de l’extérieur pour le CPR.
Ils ont été aidés, dans leur tâche destructrice, par d’autres partis tels que le parti wafa, quelques « indépendants » et, curieusement, El Joumhouri qui a osé, pour une raison que nous devrions établir, se démarquer de la position du front du salut.
Les uns ont défendu l’indéfendable en tenant à ce que le prochain chef du Gouvernement soit un octogénaire, que nous respectons par ailleurs, alors que le pays foisonne de jeunes compétences pleines d’énergie. Ils ont même menacé de recourir à l’ANC pour imposer leur candidat, balayant d’un revers de main les règles du consensus.
Les autres ont fait, en parallèle, le ménage à l’ANC en amendant, à leur façon, des articles du règlement intérieur sans rapport avec la nécessité d’activer le vote du projet de constitution prôné par le « Quartet » mettant définitivement ainsi sous leur coupe l’ANC.
Tous les détracteurs du processus mis en place, avec grand peine, par le « Quartet » semblent avoir uni leurs efforts pour défendre une « légitimité électorale » érodée par le temps. Nous revoilà revenus à la même case de départ.
Les amendements votés en force l’ont été par 109 voix dont probablement les 90 d’Ennahdha qui sont connus pour leur assiduité.
Ennahdha et le CPR principalement, semblent être les ardents défenseurs du maintien de l’ANC et des pouvoirs exorbitants dont elle dispose ignorant délibérément le rapport actuel des forces politiques.
L’opposition réduite à une cinquante de députés ne pourra rien contre ce raz de marée d’autant plus qu’elle ne pourra pas compter sur les voix de ceux qui brillent par leur absence( 217-109 environ) alors que le pays croule.
Certes, le « Quartet » s’engage à modifier les règles du jeu pour désigner le futur chef de Gouvernement, mais ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel est à faire au niveau de l’ANC.
Ou l’ANC disparait par une baguette magique ou c’est à Ennahdha, parti majoritaire, de se résoudre par un moyen ou un autre, à revenir à une position réaliste.
Une loi initiée par l’opposition et ayant l’appui d’Ennahdha devra légitimer le processus engagé par le « Quartet » et en accepter toutes les conséquences, pour mettre un frein à tout éventuel processus de blocage.
Sans cette loi, peine perdue, les efforts du « Quartet » seraient réduits à néant.
En attendant, plutôt que de recommencer par proposer une nouvelle liste de candidats, il y aurait lieu de procéder inversement, en arrêtant d’un commun accord avec les partis politiques un programme sécuritaire et économique comportant des actions à court et à moyen terme, à exécuter par le prochain Gouvernement.
Les candidats à la Présidence du Gouvernement et les compétences bénévoles devraient participer à son élaboration.
Une fois le programme, ou du moins, ses grands axes définis, et publié, c’est au « Quartet » d’ouvrir la voie aux candidatures au poste de Chef de Gouvernement.
Il faudrait que les personnes intéressées acceptent cette mission difficile et ne soient pas désignées à leur insu.Les candidats à ce poste devraient, au préalable, accompagner leur candidature par la structure du Gouvernement et la liste de leurs futurs collaborateurs.
Dans une seconde étape le « Quartet » et les partis politiques pourront, à mon sens, s’entendre moins difficilement sur le choix de la personne.
Pendant tout ce temps perdu, l’économie peine à se redresser, mais certains partis politiques ne semblent pas s’en préoccuper outre mesure.
Ul faut noter que les sondages révèlent un nombre très important de personnes n’ayant pas encore choisi la personnalité à élire. Selon les sondages, environ 50% de la base électorale s’abstiendraient ou n’iraient pas voter !
Aux politiciens je dis que vos tergiversations, vos calculs politiques, vos querelles d’égo ne feront qu’accentuer cette tendance et ne feront qu’attiser l’impatience de plus d’un tunisien à voir le bout du tunnel.
Vous devez savoir qu’une bonne partie de ce peuple vous suit et vous juge et commence à perdre patience. Ressaisissez-vous !
Mokhtar El Khlifi
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J'espère que c'est le début de la fin et non pas le contraire car dans ce cas, on va attendre encore quelques annéées
Alexis de Tocqueville, bien qu´il soit lui meme issu de l´aristocratie, a chosie la democratie parce que celle-ci c´est le systeme du temps. Alors la societe n´est pas une ferme ou un jardin, ou comme disent les pachas Egyptiens (al izba). NOn la realite est que la democratie est une question de notre temps.Alors pourquoi faire perdre du temps au people puisque ca va venir.