Nidaa Tounés: avec l'arrivée de Mohamed Ennaceur, l'aile destourienne renforcée
Le choix fait par Mohamed Ennaceur, ancien ministre des affaires sociales dans les gouvernements Nouira et Mzali sous Bourguiba et dans ceux de Mohamed Ghannouchi et Béji Caid Essebsi après le 14 janvier 2011 de répondre à l’appel de Nidaa Tounès, renforce l’aile destourienne au sein de cette formation. Béji Caid Essebsi ne pouvait trouver mieux que lui pour régler la cohabitation entre destouriens, syndicalistes et gauchistes. Ces derniers, en perte de vitesse, ne peuvent en vouloir qu’à eux-mêmes.
Sollicité par trois partis de référence destourienne, dont un voulait lui attribuer le poste de président d’honneur, l’intéressé a choisi le parti de Béji Caid Essebsi en connaissance de cause. Heureux d’avoir une recrue de cette qualité, l’ancien chef de gouvernement l’a bombardé vice président de son Parti. Passant outre au ressentiment sinon le courroux de certains de ses partisans et les remarques aigres douces de ses partenaires qui hier encore défendaient la candidature de l’homme comme président «indépendant» d’un gouvernement de compétences.
Destourien de longue date, M.Ennaceur n’a jamais caché ses préférences. Au PSD, il a grimpé les fonctions une à une, de simple adhérent à membre du Bureau Politique, la plus haute instance. Il a été aussi maire de sa ville El-Jem sur une liste PSD.
En le cooptant et en le nommant à cette haute fonction dans son parti, Béji Caid Essebsi fait une «bonne affaire» car il a désormais deux fers au feu. M.Ennaceur peut être le prochain candidat du parti à l’élection présidentielle au cas où M. Essebsi décide de ne pas être de la compétition pour une raison ou une autre. Dans le cas contraire et si comme les sondages qui placent le président de Nidaa Tounés de loin à la première place des intentions de vote le prévoient, ce dernier est élu, le nouveau promu a toutes les qualités pour tenir le parti, car le président de la République, après son élection n’a pas le droit de continuer à diriger sa formation comme le stipule la nouvelle Constitution. D’une pierre Si Béji fait deux sinon plusieurs coups. Il a désormais une «recrue de poids» pour assurer l’avenir proche de son parti. Il tire l’herbe sous le pied des autres formations «destouriennes». De plus, il renforce le rang des siens en profitant du passage à vide de la gauche.
Raouf Ben Rejeb
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