La portée stratégique de la visite de Sergei Lavrov en Tunisie?
Après les développements du conflit entre la Russie et l’Ukraine et ses ramifications concernant la «crise aigue» dans les rapports de Moscou avec les USA et l’Union Européenne, les observateurs ont pronostiqué le report de la visite du chef de la diplomatie russe, Sergei Lavrov une visite envisagée depuis longtemps et maintes fois ajournée.
En maintenant sa visite dans les circonstances actuelles, le ministre des affaires étrangères de la Fédération Russe, fin diplomate, donne une «portée stratégique» à son premier déplacement à Tunis, souligne une source diplomatique tunisienne au fait des affaires russes.
Sur le plan bilatéral d’abord, Moscou entend développer ses concertations et sa coopération avec la Tunisie qui bien que n’ayant jamais été proche de Moscou ne peut être ignorée par le pays de Poutine. La Fédération russe soucieuse de reprendre sa place comme grande puissance dans le concert des nations ne veut pas voir perpétuer le «tête-à-tête» de la Tunisie avec le monde occidental. En mettant l’accent sur l’expansion de la langue russe et sur la promotion du tourisme tunisien auprès d’une classe russe de plus en plus fortunée, M. Lavrov veut que son pays gagne sa place parmi les grands pays soutenant la transition démocratique de la Tunisie, selon notre source.
Sur le plan régional ensuite, la Tunisie est le pays voisin de deux pays, l’Algérie et la Libye qui tous deux ont été de tout temps des «partenaires stratégiques privilégiés» de Moscou. M. Lavrov est venu selon notre source recueillir les appréciations des dirigeants tunisiens sur les développements graves en Libye en raison de l’anarchie qui règne dans ce pays et de l’expansion du terrorisme et du trafic d’armes en majorité de fabrication russe ou ex-soviétique.
Concernant l’Algérie, le dirigeant russe est venu s’informer de la coopération tuniso-algérienne en matière de lutte antiterroriste et incidemment des «vues» de la direction tunisienne sur la situation dans le pays voisin à la veille des élections présidentielles du 17 avril prochain auxquelles prend part le Président Abdelaziz Bouteflika malgré son état de santé précaire.
Pour notre source, les dirigeants tunisiens n’ont pas manqué à cette occasion d’évoquer la situation en Syrie et ce en dépit de la divergence totale des approches des deux pays sur ce dossier, Moscou étant le plus solide allié du régime syrien alors que Tunis a été parmi les premiers pays à avoir rompu ses relations avec Damas. Tunis qui souhaite disposer très rapidement d’une «antenne consulaire» en Syrie pour pouvoir dispenser ses prestations aux milliers de ressortissants tunisiens installés dans ce pays sans pour autant reprendre ses liens diplomatiques avec Damas veut que Moscou soutient sa démarche.
Pour toutes ces raisons réunies, la visite de M.Sergei Lavrov une première dans les annales des relations entre les deux pays, pour « brève » qu’elle fut revêt « une grande importance », résume enfin notre source.
R.B.R.
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Il est tout a fait normal que nous ayons des bonnes relations avec les russes, en dehors du régime autoritaire, les russes sont en majorité contents de leur président, et ce n'est pas à nous de nous mêler des affaires internationales qui nous dépassent comme par exemple, les maladresses et l'arrogance de notre président provisoire, vis à vis de l'Egypte, de la Syrie , Ce président impopulaire n'est pas à sa place, il a intérêt à se mettre à la retraite (une retraite juteuse ) qui sera payée par nos dettes . Ce supposé démocrate apprenti sorcier des années 60, sans expérience, a mis à mal notre politique extérieure et intérieure ,
Nous devons être les amis de tous les pays et avoir le courage de leur dire notre position sur tel ou tel probléme.