Mansar met les pieds dans le plat
En déclarant dans une interview à un journal jordanien «Addoustour» que Mohamed Bouazizi qui, en s’immolant par le feu a allumé l’étincelle de la révolution du 17 décembre 2010- 14 janvier 2011, était l’oppresseur et non l’opprimé, que son histoire est un mensonge grossier et que sa famille a profité de lui en amassant de l’argent à ses dépens, Adnane Mansar, le directeur du cabinet présidentiel a littéralement mis les pieds dans le plat.
La famille du 1er martyr de la révolution a dénoncé ses déclarations et a décidé de le traîner Mansar en justice.
Le premier collaborateur du président provisoire et second personnage du parti présidentiel, le CPR, qui aurait parlé en tant qu’historien selon un autre responsable de ce parti, Tarek Kahlaoui, s’est illustré ces derniers temps par des déclarations intempestives comme celles où il annonçait sans preuves tangibles que la présidence avait déjoué l’été dernier un complot visant à renverser le régime.
M. Mansar, l’historien et l’universitaire semble n’avoir pas bien lu son illustre compatriote Ibn Khaldoun qui disait dans ses «Prolégomènes» (Al Muqaddima) que «l’histoire, ce n’est pas la relation des événements mais constitue dans sa substance une analyse et une explication des faits et des raisons qui en sont à l’origine». De plus en affirmant que Bouazizi est devenu un mythe, ce qui est vrai, il n’a pas l’air de comprendre l’étendue de ce terme. Ce n’est pas à la mythologie, c'est-à-dire à un récit mettant en action des forces ou des êtres surnaturels qu’il renvoie mais bien plutôt à une représentation idéalisée autour d’un personnage ou d’un événement. Tous les grands événements de l’histoire ont été construits autour de mythes vrais ou faux.
La révolution française du 14 juillet 1789 serait-elle arrivée si Marie Antoinette, la femme de Louis XVI n’avait pas dit lorsqu’on lui rapportait que les Parisiens se révoltaient parce qu’ils ne trouvaient pas de pain, «qu’ils mangent des brioches». Vrai ou faux, allez savoir !!!
Adnane Mansar semble minimiser aussi la force du symbole. Les hommes et les femmes qui ont construit l’Histoire ont été d’abord et surtout des symboles. Symbole de la non violence, Ghandi, symbole de la l’unité turque, Ataturk, symbole de la modernité tunisienne, Bourguiba, symbole de la réconciliation en Afrique du Sud, Mandela, symbole de la libération en Indochine, Ho Chi Minh que sais-je encore. Des personnages qui ont rassemblé autour de leur nom les aspirations d’un moment de l’histoire. Bouazizi que Mnasar le veuille ou non est déjà inscrit dans les manuels d’histoire. Il est et restera le symbole de l’aspiration à la dignité et à la liberté dans les pays du Printemps arabe.
En faisant de telles déclarations que personne ne pouvait trouver opportunes, M. Mnasar ne paraît être mû que par le désir de se venger de Sidi Bouzid et, de sa population qui avait chahuté et lancé des projectiles contre son président, et le président de l’ANC du reste, venus commémorer en décembre 2012 le second anniversaire de la révolution dans cette ville. Le troisième anniversaire en 2013 n’a pas été célébré à Sidi Bouzid de crainte de manifestations hostiles.
R.B.R.
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Bravo Si Raouf pour cette excellente analyse sur l'exegese et la comprehension des faits historiques ainsi que la dynamique des symboles dans les evenements et le devenir des Nations.Ces pseudo-politiciens semblent,non seulement ignorer l'origine et la portee des changements intervenus dans notre pays,mais vouloir les denaturer.Allah yehdi.
ce que dit monsieur mnasser est une vérité irréfutable , c'est vrai que mohamed bouazizi a été à l'origine des manifestations , mais soyons logique , la vérité est connue , Ben Ali a faillit calmer les esprits , il a commis une faute qui lui était fatale .il s'est réconcilié avec la famille et avec toute la ville et a recruté des chômeurs dans la fonction publique et il a envoyé ces jeunes recrutés a des régions défavorisées sous-estimant la réaction de la population locale surtout dans la région de thala . les vrais héros sont ceux qui ont participé aux manifestations , est-ce-que bouazizi aurait participé au soulèvement s'il était vivant .sans parler de notre religion Bouazizi ne doit pas être un mythe car beaucoup l'ont pris comme exemple .cette révolution est celle de tout le peuple tunisien
Tout de même des clarifications sont exigées ici. Chez moi j´ai accroché au mur la photo de M.Bouazzi, alors qu´on ne peut dire que la revolution est une réalité en Tunisie de tels propos peuvent avoir des effets negatifs, cela va sans dire.L´histoire doit nous expliquer les évènemnts et non produire de la sensation.
Adnène Manser est un personnage sinistre, imbu de sa personne, Ceci dit, je me demande si ce "Gaston Lagaffe", ne nous balance pas tout haut, ce que certains pensent tout bas, quelques vérités dérangeantes, voire plus, contraires aux idées "formatées"reçues, on se croit dans l'obligation de se dresser contre lui ! Il y a du vrai dans ce qu'il dit, c'est mon sentiment, et je le partage !
attendons de voir ce que l'histoire ecrira et voir comment sera l'avenir de la tunisie. d'ici là, nous verrons ce que que bouaziz est un mhyte ou un objet utilisé pour mettre la tunisie entre les mains de personnes malveillantes
Mr. Mansar a certainement oublié pour un tout petit moment qu'il est aussi politicien. La raison se compose de vérités qu'il faut dire et de vérités qu'il faut taire. (Rivarol)
Le secret de polichinelle De l’argent à flots,ça va permettre à cette famille –(bouazizi)que le hasard avait mis sur le podium,d’engager un contingent d’avocats qui seront sûrement déboutés par la justrice,car Manser n’a pas dit des informations fausses ni diffamatoires…il n’a rien dit que la vérité..Cette vérité que tout le monde connait déjà…
C'est choquant de s'attaquer à un jeune Tunisien mort de désespoir dans les conditions que l'on sait, devenu héros malgré lui, symbole de fierté et de dignité pour tous les Tunisiens. Les révolutions dit un historien sont faites pour être trahies. Je crains que cela n'ait commencé très tôt chez nous. Les Tchèques eux sont fiers de leur printemps de Prague et Jan Palach est loin d'être si décrié.
