«Gouverneurs, gouvernez !»
Quelle est réellement la marge de manœuvres des nouveaux gouverneurs dans leur région, face à une centralisation poussée de la décision, un relâchement total des différentes directions régionales, et un manque flagrant de moyens ? Leur mission certes difficile mais guère impossible comme a essayé de leur expliquer le chef du Gouvernement en les réunissant mardi. A peine rentré de sa visite lundi à Jendouba et instruit des multiples constats qu’il y a faits, Mehdi Jomaa a insisté d’abord sur l’impératif de la restauration de l’autorité de l’Etat, en faisant appliquer la loi, mais aussi se mettre au service des citoyens. La reconquête de la confiance des Tunisiens est nécessaire pour les amener à respecter l’Etat et ne pas enfreindre la loi.
Cette nouvelle relation à construire doit s’inscrire dans une dynamique de développement de croissance, sur la base du déblocage des projets à l’arrêt et l’amorce d’exécution des nouveaux projets programmés pour 2014 et disposant de crédits budgétisés. Rien que cette dynamique sera déjà créatrice d’emplois et génératrice de croissance tout en améliorant les conditions de vie des Tunisiens.
«Décidez, Messieurs les gouverneurs et n’ayez pas peur de vous tromper. Si sur 10 mesures 5 seulement sont bonnes, j’assume la responsabilité des 5 autres qui seront à réviser » leur a lancé le chef du Gouvernement. « Assez de réunions et de commissions, a-t-il, ajouté, incitez tous vos collaborateurs à assumer leurs responsabilité et agir. Celui qui ne décide pas ne pourra faire partie des responsables régionaux !».
Cette adresse bien déterminée aux gouverneurs, tous debout, s’est accompagnée d’un rappel de la mission de base du gouvernement, conformément à la feuille de route établie par le Dialogue national : réussir des élections libres et transparentes. Garantir l’indépendance de l’appareil administratif régional contre toute appartenance ou influence partisane, en remplaçant tout délégué ou Omda pouvant prêter à équivoque. Sans oublier de veiller aussi à la non-politisation des mosquées.
Une grande urgence s’impose, a souligné, Jomaa : la propreté. l'Enlèvement des ordures, le nettoyage des rues et la préservation de l’environnement doivent bénéficier d’actions soutenues avec la participation des citoyens, de la société civile et des entreprises.
La lettre de mission remise à chaque gouverneur est bien claire. Mais suffit-elle pour galvaniser leurs énergies et leur permettre de réussir ? L’appui de l’administration centrale et l’adhésion de la population locale leur seront précieux.
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C'est une tradition .Aucun dirigeant n'avait l'habitude de decider ni de gouverner en responsable , tout cela nécessitait efforts suivis et résultats. Monsieur Jomaa a décidé d'agir autrement et cela ne peut que nous rejouir !!
La parité a encore des progrès a` faire.
Expatrié depuis 2006 en Tunisie je suis effaré quand je vois (en général) la propreté des Tunisiens chez eux, où l'on pourrait manger par terre, et la saleté à l'extérieur où, parfois, il faut faire un détour pour ne pas marcher dans la m rde. J'ai vu des gens ouvrir la porte de chez eux et jeter dehors un sac plastique plein de détritus sur le trottoir.