Dans l'intérêt de la démocratie, ce qui reste de la troïka doit quitter le pouvoir
Il ne suffit pas que la Tunisie soit dans une situation fort délicate sur le plan économique et social, il faut qu’elle le soit aussi sur le plan politique; et d'une manière fort malsaine aussi,du point de vue d'éthique politique.
De qui s’agit-il ? De cette comédie au sommet de l’État faisant des présidents de la République et de l’Assemblée du peuple des citoyens au-dessus du commun des mortels. On se croyait, pourtant, en train de fonder une démocratie où le peuple est le souverain, et où tous les citoyens sont égaux ! Et de cela, ce sont bien les plus illustres responsables du pays qui sont comptables, en donnant l'exemple. Or il n'en est rien.
De plus, on sait qu'une des règles de base de toute démocratie qui se respecte est que tous les possibles candidats à un poste politique bénéficient d'un même traitement excluant que d'aucuns soient avantagés par rapport à d'autres. Et ce n’est pas le cas.
En effet, même s’ils s’en défendent, MM. Marzouki et Ben Jaafar sont en mesure, aujourd’hui, de profiter de leurs fonctions pour mener en douce une campagne avant tous leurs futurs adversaires. C’est non seulement illégal, mais immoral. Ils ont évidemment beau jeu de dire qu'ils ne savent pas s'ils vont se porter candidats aux futures élections, mais il ne s'agit là que d'entourloupe pour benêts. Ce que les Tunisiens ne sont pas; et le croire, c'est l'être.
Certes, l’un des deux intéressés assure être tout à fait prêt à démissionner si l’autre le fait aussi; justement, l’autre, le président Marzouki, ne le fera pas. Que prétexte-t-il? Son devoir d'éviter la vacance du pouvoir ! Quelle belle excuse pour cacher une dévorante ambition d'occuper indéfiniment Carthage où il se plaît à jouer un refrain bien connu, attribué à un général de triste mémoire, ayant été le bourreau de la Commune de Paris: J’y suis, j’y reste.
En l'occurrence, il ne s’agit même pas d'une feuille de vigne, puisque nos rois républicains sont nus depuis bien longtemps. Leur guignolesque comédie ne fait même plus rire le bon peuple. Car un tel argument est d’une prétention abyssale, laissant supposer qu’en dehors de nos actuels responsables il n’est que des irresponsables incapables de les remplacer. Comme si la Tunisie manque d'hommes et de femmes d'État, compétents et neutres, en mesure de remplacer avantageusement nos actuels responsables ! Il reste à savoir qui est, en la matière, un vrai responsable et qui est irresponsable.
Une telle attitude de la part des deux plus hauts responsables de l'État est une insulte à la démocratie et à l’intelligence des Tunisiens; aussi ne peut-ellecontinuer. Le dialogue national doit donc faire une priorité de la question de l’extension du principe des compétences aux deux têtes restantes de l’État.
En effet, il est actuellement la seule institution légitime au pays, où la légitimité consensuelle a remplacé une légitimité électorale saturée depuis longtemps. Il doit, par conséquent, achever l'œuvre commencée, carla troïka, aujourd'hui encore, continue de gouverner à travers le président de l'Assemblée et, surtout, du président de la République. Il y va de la crédibilité des parrains du dialogue et de toute la classe politique tunisienne.
Il faut savoir, en effet, si on s’affaire vraiment à fonder une démocratie véritable en Tunisie ou si, au prétexte que certaines formes caricaturales existent en Occident, on ne fait que jouer à un opéra bouffe de la politique. C'est l'avenir de tout le pays qui est en cause. Cela se vérifie chaque jour sur le terrain, le peuple en a assez de la comédie du pouvoir qu'on lui joue; bien trop mal même pour espérer le moindre satisfecit, y compris de pure complaisance.
Farhat Othman
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Article intéressant
Ben jaafar l'a bien dit que si marzougui demissionne alors lui il demissionnera. pourquoi s'attaquer aux deux em meme temps et les trraiter de tous les maux. Ou est ce qu'on veut arriver par ce manque de clarte' dans le raisonnement. D'autre part, il faut bien trouver une structure qui soit capable de proteger l'etat contre les risque de derapage lorsque tout le pouvoir se concentre entre les mains d'un seul homme dont on ne connait rien de ses convictions et de ses ambitions. Il risque d'etre encourage' par des profiteurs pour s'emparer du pouvoir et enterrer notre revolution.
Combien de fois, pourtant, l'a-t-on dit et répété, c'est que tout le monde est atteint de surdité qui gagne aussi le quartet. Mettons vite fin à cette comédie et arrêtons que l'argent du peuple finance les ambitions d'une poignée d'hommes dont la compétence n'a pas été prouvée. MERCI D'ETRE REVENU SUR CETTE QUESTION.