Ghannouchi se démarque des frères musulmans
Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha a dit sur NessmaTv qu’il n’était pas «content» de la demande de Hamadi Jebali d’être déchargé de ses fonctions de Secrétaire général du mouvement. Le terme est d’ailleurs recherché en arabe châtié comme pour éviter de parler de démission qui donne à penser qu’il s’agit d’une mise à l’écart volontaire.
La question n’a pas été tranchée par les instances du parti islamiste occupé qu’il était par le référendum interne concernant la tenue du Congrès en 2014. Il a affirmé que lui et les autres dirigeants du mouvement tenteront de persuader Jebali de demeurer à son poste, sinon «on lui proposera d’autres fonctions», «Hamadi Jebali est un important dirigeant d’Ennahdha et il peut être utile le cas échéant dans d’autres responsabilités»a-t-il soutenu.
Il a rejeté d’un revers de main toute interprétation qu’il s’agit d’une manœuvre pour permettre à Jebali de se présenter comme candidat indépendant à l’élection présidentielle. «Nous n’avons pas encore décidé qui sera notre candidat» laissant entendre que son parti peut s’abstenir de présenter un candidat au prochain scrutin présidentiel. «Nous n’avons pas l’intention de monopoliser tous les postes».
La leçon à tirer des années 2012 et 2013 au cours desquelles la Troïka conduite par le parti islamiste avait dirigé le gouvernement, c’est selon lui que la transition démocratique ne supporte pas le schéma classique pouvoir/opposition. Il s’est dit favorable après les élections «qui doivent se tenir en 2014, c’est une obligation constitutionnelle», à un gouvernement «d’union nationale».
Concernant le référendum interne qui s’est soldé par le choix de reporter le congrès à l’année prochaine à plus de 70% des voix, il a observé que le résultat constituait une confirmation de la légitimité de la direction actuelle. Pour la première fois le président du parti islamiste a donné un chiffre des effectifs de son mouvement qui seraient «80000». Selon les décomptes officiels, quelque 38000 militants ont participé au référendum.
Rached Ghannouchi a nié tout lien entre Ennahdha et la Confrérie des «Frères musulmans», une organisation égyptienne selon ses dires. «Nous sommes un parti tunisien soumis à la loi tunisienne» et rien d’autre, en se montrant reconnaissant au président de Nidaa Tounes Béji Caid Essebsi d’avoir tenu le même discours dans une précédente interview sur la même chaîne. Quant aux rumeurs concernant la possibilité pour lui de prendre des responsabilités de premier plan au sein du mouvement international des Frères musulmans, il a dit qu’il ne pouvait «prétendre à l’honneur de devenir le Guide suprême» du mouvement tout en insistant sur le fait que son parti « n'avait rien à voir avec les frères musulmans».
R.B.R.
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