Bassem Belhaj Yayha: mutilé au Chaambi, il se prépare en France pour reprendre le combat
Paris- De notre envoyé spécial – «J’ai hâte à terminer mes soins et réadaptations en France, pour retourner en Tunisie, reprendre le combat contre le terrorisme et m’investir dans la formation». Le lieutenant Bassem Belhaj Yahya, des commandos de la Garde nationale, mutilé d’une jambe, il y a un an, jour pour jour au Chaambi, affiche un moral d’acier. Il avait sauté, le deuxième jour de l’attaque au Chaambi, sur une mine qui lui a fait perdre sa jambe gauche et touché sa jambe droite. Après des soins intensifs en Tunisie, il est admis depuis deux mois à l’hôpital Percy à Clamart, pour la pose d’une prothèse et des soins de réadaptation.
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Relecture de la Solution de Camus pour le terrorisme, remplacez l'Algérie par la Tunisie . Camus militait pour une solution politique et demanda des réformes urgentes Dans l’Express Camus examine la question du terrorisme, qui le préoccupe depuis plusieurs années (il l’a déjà abordé dans la pièce Les Justes ; qui date de 1949, et dans son essai ‘l’homme révolté’, publié deux ans plus tard. En Algérie, explique-t-il, le terrorisme n’est pas né ex nihilo. Il est le fruit de la misère, du désespoir et de l’humiliation qui frappent la population. Pour autant, dit Camus c’est un moyen de lutte condamnable en lui-même, car il tend, par la force des choses, à devenir raciste à son tour et, débordant ses inspirateurs mêmes, à cesser d’être l’instrument contrôlé d’une politique pour devenir l’arme folle d’une haine élémentaire. la répression qu’il génère, doit, selon lui, être condamnée plus fortement encore, tant elle entraîne l’Algérie dans un cycle infernal de violence : les attentats sont réprimés de manière aveugle et imbécile ce qui incite les candidats au terrorisme à de nouveaux massacres, qui provoquent à leur tour une répression toujours brutale… chacun s’autorise du crime de l’autre pour aller plus avant. Des lors, il faut tout faire pour empêcher que se perpétuent ce qu’il nomme, dans une formule souvent citée : les noces sanglantes du terrorisme et de la répression. Oui j’ose rêver d’une Tunisie multiculturelle Déchirement face à une situation qui nous échappe. Le journal le Monde 14 Décembre 1957 : « j’ai toujours condamné la terreur. Je dois condamner aussi un terrorisme qui s’exerce aveuglément, dans les rues d’Alger par exemple, et qui un jour peut frapper ma mère ou ma famille, Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice. » Après Jean Daniel qui est revenu sur cette phrase dans son ouvrage Avec Camus, l’écrivain aurait voulu dire : En ce moment, on lance des bombes dans les tramways d’Alger, MA mère peut se trouver dans un de ces tramways. Si c’est cela, je préfère ma mère à la Justice. Le rôle des intellectuels : Il faut avoir cette chaleur fraternelle de Camus, qui se moque éperdument des effets et des formes. Pour avoir la même position sur les événements, rien de plus humain. Sa pitié est immense pour ceux qui souffrent, mais il sait hélas que la pitié et l’amour n’ont plus aucun pouvoir sur le mal qui tue, qui démolit, qui voudrait faire table rase et créer un monde nouveau d’où seraient bannis les timorés, les sceptiques et tous les lâches ennemis de la vérité nouvelle ou l’ancienne. Vérité rénovée Par les mitraillettes, le mépris et la haine. Des mots qui sonnent d’une manière claire et percutante, sa double condamnation du terrorisme et de la torture, deux faces du même terrible miroir. Lorsque la violence répond à la violence dans un délire qui s’exaspère et rend impossible le simple langage de raison, le rôle des intellectuels ne peut être, comme on le lit tous les jours, d’excuser de loin l’une des violences et de condamner l’autre, ce qui a pour double effet d’indigner jusqu’à la fureur le violent condamné et d’encourager à plus de violence le violent innocenté. S’ils ne rejoignent pas les combattants eux-mêmes, leur rôle doit être seulement de travailler dans le sens de l’apaisement pour que la raison retrouve ses chances. Mais le camp de la raison a perdu c’est pourquoi, dans l’impossibilité de rejoindre aucun des camps extrêmes, devant la disparition progressive de ce troisième camp ou l’on pouvait garder la tète froide, persuadé que la véritable cause réside dans les mœurs et le fonctionnement de notre société intellectuelle et politique empoisonnée par les haines. Je ne veux pas par mes dénonciations de la brutalité des représentants de l’ordre, donner une mortelle bonne conscience à la solution sécuritaire et à ceux qui conduisent la répression, et donner un alibi, au fou criminel qui jettera sa bombe sur une foule ou se trouve les miens. Je ne dirai jamais que tout est fichu
Face à ce déchirement bien traité dans cette réponse de Ridha L. je ne peux que sonner l’alarme et rêver d’une Tunisie multiculturelle et même multiconfessionnelle, , je crois en la fraternité de tous les tunisiens quelques soit leur confession, même salafiste,, vous ne mesurez pas à quel point pour un grand nombre de monaqubets et de barbus, la question de l’égalité sociale et politique est primordiale car elle est absente même entre les citoyens de la même famille , des employés de la même administration et des étudiants de la même faculté. Je suis déçu par l’absence de cette troisième voix qui nous évite la confrontation et qui chercherait une solution à l’Anglaise, ces derniers ont préparé un programme de recyclage et de prise en charge des combattants en anglais en Syrie dès leur retour. Malheureusement nous continuons à tomber dans le piège de la vengeance par la violence et cet article n’est qu’un exemple.