News - 10.06.2014

Face au patronat, Mehdi Jomaa est conscient du temps qu'il lui reste pour tout accélérer

«Savez-vous combien de temps vous reste-t-il, M. le Chef du Gouvernement pour accomplir l’essentiel?» «Pas plus qu’un mois» a répondu Mehdi Jomaa à ce chef d’entreprise qui l’interpellait ce mardi matin lors d’une rencontre restreinte organisée par l’UTICA. En comptant bien, en effet, avec le mois du ramadhan, les vacances et la rentrée scolaire, on va se retrouver dans les trois mois de la période pré-électorale, puis de la campagne électorale elle-même. Il va falloir alors profiter le plus possible des jours qui restent du mois de juin courant et de quelques autres jours, ici et là, avant que la trêve ramadanesque et estivale ne s’installe et que la machine électorale ne s’emballe. Chacun en est conscient.

De part et d’autre, la franchise était totale, rapporte à Leaders l’un des présents. Tour-à-tour, les chefs d’entreprise ont évoqué l’urgence des mesures à prendre, le relâchement de l’administration, le commerce parallèle et la contrebande, l’accord de libre-échange avec la Turquie, la sécurisation des entreprises mais aussi des récoltes agricoles et surtout l’attention particulière à accorder aux régions défavorisées, aux chômeurs et aux familles nécessiteuses. Moncef Sellami, Radhi Meddeb, Hédi Djilani, Nabil Triki et autres Chekib Nouira n’ont pas manqué de faire part au chef du gouvernement des préoccupations profondes de la communauté d’affaires, citant des cas concrets et formulant des recommandations utiles.
 
Ce que les participants ont le plus réclamé, c’est l’accélération des décisions. Ils n’ont pas manqué de dire qu’ils connaissent bien la sensibilité du contexte politique, la nature des rapports avec la Présidence et l’ANC, le foisonnement des foyers de tension à apaiser et des dossiers urgents à traiter. Mais, ils estiment que ce gouvernement non-partisan, doit s’adosser surtout à l’opinion publique qui, lors de sa constitution lui a accordé un préjugé favorable et misé beaucoup sur lui. Il n’a qu’à lui tenir le langage de vérité, lui présenter les comptes de la nation et solliciter son appui pour la mise en œuvre des réformes à amorcer, aussi douloureuses qu’elles puissent l’être. Laissez les politiciens faire de la politique, et décidez, M. le Chef du Gouvernement. Les Tunisiens, affranchis, souhaitent être gouvernés par des hommes libres de tout engagement partisan, sincères et compétents.
 
La réponse de Mehdi Jomaa n’a pas été moins directe. Après avoir détaillé le contexte politique, économique, social et sécuritaire dans le pays, il a pointé du doigt les nombreuses difficultés rencontrées, dans divers domaines, acquiesçant sur nombre de points évoqués par les chefs d’entreprise. De grandes décisions seront bientôt annoncées a-t-il promis et de grandes réformes lancées. Mais, pour les réussir, il a besoin du soutien effectif des chefs d’entreprise. «Investissez employez, soutenez ces réformes, contribuez à la mise en œuvre des différents programmes de développement économique et sociale, aidez les jeunes, soyez encore plus solidaires de la Tunisie», leur a-t-il lancé.
 
Ouided Bouchamaoui et Zohra Driss qui avaient modéré ce débat ne pouvaient qu’en tirer un double message croisé. Le premier: «Décidez vite, M. le Chef du Gouvernement !». Et le second: «Investissez, employez, soutenez les réformes, messieurs les chefs d’entreprise!». Chacun en est sorti satisfait. Un deuxième round est prévu.
 
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1 Commentaire
Les Commentaires
el khlifi mokhtar - 11-06-2014 14:25

"ils estiment que ce gouvernement non-partisan, doit s’adosser surtout à l’opinion publique qui, lors de sa constitution lui a accordé un préjugé favorable et misé beaucoup sur lui. Il n’a qu’à lui tenir le langage de vérité, lui présenter les comptes de la nation et solliciter son appui pour la mise en œuvre des réformes à amorcer, aussi douloureuses qu’elles puissent l’être. Laissez les politiciens faire de la politique, et décidez, M. le Chef du Gouvernement".Cette phrase à elle seule résume le dérapage de ce Gouvernement de technocrates.Je crois que ce fut une erreur de lui confier les rênes de la transition.Une autre personnalité aurait mieux fait l'affaire.Je suis déçu, profondément déçu.Nous avons perdu trop de temps et il n'y en a plus avec le risque que les élections ne seront pas transparentes!!!

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