La politique, ça sert aussi à distraire
L’appel du mouvement Ennahdha aux partis politiques à un accord sur «une personnalité consensuelle» pour la présidentielle a été suffisamment ambigu pour que le microcosme politique s’enflamme…et se perde en conjectures sur les candidats potentiels auxquels pense ce parti. Les paris sont ouverts. Cela va de Béji Caïd Essebsi à Mehdi Jomaa (qui n'est pourtant pas concerné) en passant par Marzouki, Ben Jaafar et Chabbi. Après les débats sur la concomitance des élections et leur ordre de priorité qu'elle a menés avec maestria en imposant ses vues, Ennahdha a trouvé un sujet suffisamment «clivant» pour passionner les Tunisiens et surtout donner l’impression que c’est toujours elle qui mène le jeu. Consciente d’avoir fait le buzz avec sa proposition, elle veut pousser son avantage en annonçant la tenue ce jeudi d’une conférence de presse pour «clarifier» sa position, d’autant plus que son appel a donné lieu à des «mésinterprétations».
Nul doute que nous entendrons de longues tirades sur les bienfaits du consensus et le souci du «mouvement», d’éviter «tout ce qui est de nature à diviser les Tunisiens». En revanche, il ne faudra pas s'attendre à des révélations fracassantes sur les noms. A défaut de trouver les vraies réponses aux préoccupations des Tunisiens, on les distrait au sens premier du terme : détourner leur attention des vrais problèmes.
Hedi
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Ennahda! ce mouvement "politique" peut être? En tout cas et bien que l'histoire au sens de Ibn Kaldoun est en mouvement circulaire (awdon ala badin)n'est pas juste, mais si on se projette dans notre histoire en revenant au conflit entre Ali et Mouawia, on se rend compte que ce mouvement pratique les mêmes techniques qu'avait pratiqué Omar ibn AAs pour priver le Imam Ali de tous ses privilèges pour être le Kalife des musulmans après son prédécesseur Othman. En effet, la citation qu'avait annoncé Rached Gannouchi était bien claire: nous sortirons du gouvernement, mais nous ne quitterons pas le pouvoir! Rester dans un état de gouvernance provisoire est une situation confortable pour ennahda et la troïka. Les dossiers chauds qui ont fait énormément de mal aux Tunisiens resterons fermés: les assassinats de Beliid, de Brahmi, de Sokrate et ces collègues appartenant aux différents corps (armée, police et garde nationale).En outre, les sommes d'argent évaporées sans traces d'après ce qu'ont déclaré certains de nos éminents spécialistes en finance et en comptabilité à l'exemple de Moez elJoudi. Les groupes d'entreprises de Ben Ali et de ses gendres qui ont été coulés par les mauvais choix des personnes choisies par ceux qui gouvernaient etc. Tous ces sujets resterons à jamais gelés sans aucune enquête. et bien "chikh Rached" les Tuniens ont mare du provisoire et nous souhaitons atteindre le régime permanent qui garantie la stabilité sur les plans. Et même si Ennahda gagne les élections sans fraudes aux élections et bien qu'elle nous montre ses capacités de savoir gérer le pays sans contredire le destour que les Tunisiens ont payé trop cher en sang et en argent.