Béji Caïd Essebsi juge la situation actuelle «incompatible» avec les élections
«Les élections ne se dérouleront pas dans de bonnes conditions, mais on n’a pas d’autre choix». Ce constat sans appel a été fait par le président de Nidaa Tounés et son candidat à l’élection présidentielle, Béji Caid Essebsi dans une émission à la chaîne nationale de télévision «Wataniya 1» diffusée jeudi soir. Selon lui, les circonstances sécuritaires ne sont pas compatibles avec une consultation électorale. Il déplore en outre le «chevauchement» entre les élections législatives et présidentielles qui est le fait du calendrier fixé par l’Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE).
Pour lui, Nidaa Tounés vit une crise de croissance due à sa rapide montée en puissance en un court laps de temps et à la diversité des référents des adhérents de ce mouvement entre syndicalistes, gauchistes, destouriens et indépendants. Egrénant les noms des candidats à la présidentielle, l'intervieweuse a cité son nom puis ceux de Abderraouf Ayadi et Ayachi Ajroudi. Ce qui lui a valu cette apostrophe du président de Nidaa Tounès :« ne me mêlez pas à ces deux-là...Je voudrais être en meilleure compagnie», citant les noms de Mustapha Ben Jaafar et Moncef Marzouki.
«Nous sommes favorables au rassemblement des forces démocratiques pour ne pas reproduire les erreurs des élections du 23 octobre 2011» a-t-il ajouté tout en confirmant que les listes de Nidaa Tounés restaient ouvertes aux membres des partis formant l’Union pour la Tunisie (UPT). Il a fait remarquer que «Nidaa Tounés» était l'un des garants du succès aux prochaines élections. Il a estimé possible un rapprochement entre son parti et le parti de l’Initiative nationale destourienne et n’a pas tari d’éloges sur Kamel Morjane le président de ce parti, un bon ministre des affaires étrangères, tout en ajoutant : « je verrai avec M. Morjane les possibilités de coopération entre nos deux formations». Il a en revanche, il a exclu toute alliance avec le mouvement Destourien, le parti de Hamed Karoui.
R.B.R.
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"Rassemblement des forces démocratiques" : c'est une excellente définition de l'alliance électorale qui doit faire barrage à Ennhada aux prochaines élections présidentielle et législatives. Le programme unique de ce Rassemblement doit être de battre Ennahda pour baliser solidement et définitivement la voie à un état civil, géré selon le principe de la souveraineté populaire, dans le respect des libertés publiques individuelles et collectives. Il sera alors temps de discuter du volet suivant du projet de société tunisien: économie solidaire ou économie libérale. L'avantage de la priorité ainsi définie est que pendant la seconde phase du développement du projet, toutes les parties auront le droit au débat sans crainte et sans restrictions. Car, il est tout à fait à craindre que si Ennahda par quelque stratagème que ce soit sorte victorieuse du prochain scrutin, elle ne crispe et ferme le jeu, pour ne plus tenir compte que de son projet, lequel nous fera faire un formidable bond en arrière aux points de vue politique, économique, culturel, social et sociétal. Le moment est très grave pour qu'on le laisse au jeu des egos partisans. La Tunisie est à un carrefour. Elle doit réussir sa progression dans la modernité dans le respect de son identité arabo-islamique si elle veut vraiment, comme l'écrit le Dr Bouhadiba dans votre site, devenir le phase d'une résurrection de cette civilisation menacé d'effondrement sous les coups de boutoirs conjugués d'un impérialisme économique et culturel qui l'a toujours attendue au tournant, et d'un jihadisme obscurantiste dont la progression se fait de plus en plus menaçante pour nos libertés. Oui pour le Rassemblement des forces démocratiques tunisiennes, qui forment la majorité de notre peuple malgré les années de dictature. Elles seront le socle de notre véritable renaissance.
