News - 05.07.2014

Libération des deux otages tunisiens : « Cette fois-ci, c'est pour de bon ! »

A l’autre bout du fil, la voix de Mohamed Cheikh, ancien ministre libyen de l’Intérieur est joyeuse : «Hamdoullah, annonce-t-il tout de go. Ils sont sains et saufs, libres et vont nous rejoindre chez-nous». Se départissant de son calme habituel, Mongi Hamdi avait beaucoup de mal à cacher son émotion. Il tenait à la fois à s’en assurer et à en remercier son partenaire dans cette longue et quasi-impossible médiation. Les coups de fil ne n’arrêteront plus. Les deux otages ont été effectivement remis aux médiateurs qui les ont accueillis chez eux, leur réservant une généreuse hospitalité. S’ils ne pouvaient pas leur offrir en cette mi-journée, à boire et à manger, en raison du jeûne, ils les ont invités à se reposer et à se changer, avant de retenir leurs hôtes pour l’iftar.

La confirmation de cette libération, historique, n’a pas distrait le ministre des Affaires étrangères de ce qu’il devait faire. D’abord dépêcher l’ambassadeur de Tunisie à Tripoli, Ridha Boukadi auprès des otages chez les médiateurs, et, en liaison directe avec le chef du gouvernement, organiser leur rapatriement, le plus rapidement possible. L’idéal aurait été de leur permettre de rompre le jeûne, chez-eux en famille, ce qui était techniquement possible. Un avion décollant en début d’après-midi de Tunis pouvait les ramener au moins une heure avant l’heure de la rupture du jeune. Mais, c’était sans compter avec l’insistante tradition d’hospitalité libyenne. «Jamais, ils ne partiront sans avoir dîné chez-nous, ce sont nos hôtes ! » insistent les médiateurs.
Qu’à cela ne tiennent. Les familles sont avisées, elles n’en croiraient que lorsqu’elles entendent au bout du fil la voix de leur proche tout juste libéré. Leur joie sera immense à la mesure de leur impatience de retrouver les leurs.

Un avion militaire est prêt pour partir à Tripoli. A bord a pris part notamment le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Mohamed Ali Chihi. Le vol ne durera pas plus d’une heure.

Ce soir-là, le siège du ministère des Affaires étrangères, tout près du Belvédère a exceptionnellement ouvert ses portes. Au cinquième étage, celui du Cabinet, le chef du gouvernement et le ministre des Affaires étrangères, assurés que les deux otages sont dans l’avion en direction de Tunis, devaient donner une conférence de presse, pour annoncer la bonne nouvelle. Radieux, mais sans chercher à en tirer le moindre bénéfice personnel, ils se contenteront d’exprimer soulagement, remerciements aux médiateurs et félicitations aux otages libérés et à leurs familles, n’omettant pas de rendre hommage aux équipes interministérielles qui ont œuvré pour cette réussite. Gardant le succès modeste, ils sont tous deux sur le registre du devoir accompli.Les questions des journalistes pleuvent, voulant tout savoir. Les officiels seront sobres, rappelant les principes de non-échange appliqués.

Arrivés dans la capitale libyenne, l’équipage et le haut fonctionnaire des Affaires étrangères seront chaleureusement accueillis. Pendant ce temps, à Tunis, c’est l’effervescence chez les familles et les officiels. Le Chef du gouvernement, Mehdi Jomaa en a avisé le président de la République provisoire et celui de l’ANC. Ils viendront le rejoindre, à une heure du matin et quart, sur le tarmac de l’Aéroport militaire d’El Aouina pour accueillir les deux otages. A Une heure-trente, l’avion,L 410, atterrit : Vive émotion. Des retrouvailles émouvantes et des déclarations à chaud qui tiennent les Tunisiens en haleine toute la nuit.

Les otages, encore sous le choc de la libération et des retrouvailles, n’en diront que l’essentiel. Le temps de serrer entre leurs bras les membres de la famille, et les voilà embarqués pour se rendre à l’hôpital militaire afin de subir les examens médicaux nécessaires.

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Tags : Mongi Hamdi   Tunisie  
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