Recevant samedi François Goueytte, l’ambassadeur de France à Tunis, le ministre des Affaires étrangères Mongi Hamdi, n’a pas manqué de lui faire part de la vive indignation suscitée en Tunisie par les récentes déclarations du président français François Hollande au sujet des attaques israéliennes sur les populations palestiniennes. Message bien transmis à Paris. Dès le dimanche matin Hollande s'est entretenu avec le président provisoire Moncef Marzouki au sujet "de la grave situation à Gaza", annonce un communiqué commun publié par l’Elysée et Carthage. « L'augmentation du nombre de victimes civiles palestiniennes, indiaue le communiqué, et les risques de développement d'intervention au sol appellent à l'établissement d'un cessez-le-feu sans délai. Dans ce moment décisif, la France et la Tunisie sont convenues de conjuguer leurs efforts et d'utiliser toutes les possibilités de médiation avec d'autres partenaires pour y parvenir.
Partout en Tunisie comme dans de nombreuses capitales du monde, des manifestations de solidarité avec le peuple palestinien et de condamnation de l’Etat d’Israël se poursuivent intensivement.
Paris - Correspondance spéciale de Mohamed Larbi Bouguerra
Imposante et magnifique manifestation pour la Palestine et pour Gaza, ce dimanche après-midi à Paris. Une véritable marée humaine qui prouve que les Palestiniens ne sont pas seuls. Une foule immense qui crie son indignation face au massacre technologique israélien de femmes et d’enfants à Gaza… et au silence honteux de certaines « grandes » consciences parisiennes.
Une véritable forêt de drapeaux palestiniens, tunisiens, turcs, mauritaniens, marocains, algériens, du Front de Gauche… claquant au vent… même sur le majestueux lion de la place de la République.
Ils étaient tous là, Français, Arabes du Maghreb et du Machrek, Africains. Ils étaient tous là, les partisans de la paix, les amis de la Palestine, tous ceux qui ont un cœur qui bat pour la justice et la solidarité, tous ceux qui luttent pour la liberté et que révulsent les attaques sionistes avec les avions supersoniques F-16 américains lâchés contre la population martyre de Gaza, contre les mosquées, contre les écoles, contre les hôpitaux et contre même – comble de l’horreur - un centre pour handicapés.
Ils étaient tous là, « bouche des malheurs qui n’ont point de bouche » (Aimé Césaire).
Jeunes, moins jeunes, mères chargées d’enfants, ils ont tous, bravant la pluie drue, battu le pavé parisien pour une bonne et juste Cause : les voilà marchant de la populaire station de métro Barbès à la Bastille, en passant par le boulevard Magenta, l’immense place de la République pour aboutir à la très symbolique place de la Bastille, là où les révolutionnaires de 1789 ont démoli la sinistre prison symbole de l’arbitraire et du pouvoir absolu, un certain 14 juillet.
Ils étaient tous là pour fustiger les complicités des Grands du monde occidental – dont ils brandissaient les portraits - avec Israël. D’énormes photos des dégâts infligés aux Gazaouis étaient proposées au regard des Parisiens.
Hauts parleurs, instruments de musique, chants de combat… tout était bon pour crier haut et fort leurs messages et leur colère face aux crimes sionistes : « Nous sommes tous des Palestiniens », « Stop à la collaboration avec Israël» «Israël assassin, l’Occident complice», « Pas un sou pour Israël », «Israël, Etat terroriste et raciste »….
Il est clair que les partisans de la paix et les amis du peuple palestinien à Paris n’ont pas oublié le fort soutien du président français au gouvernement israélien et que les toute récentes déclarations – un rétropédalage pour Le Monde - de MM. François Hollande, Jean-Yves Le Drian (Ministre de la Défense Nationale) ou Laurent Fabius (Ministre des Affaires Etrangères) ne les ont guère convaincus. Il est clair aussi que l’entretien entre MM. Hollande et Marzouki les laissent de marbre. Pour eux, comme pour Aimé Césaire, « il n’est pas question de livrer le monde aux assassins d’aube.»
A la veille du 14 Juillet, avec cette imposante manifestation pour la Palestine occupée et pour Gaza martyrisée, Paris aura vécu une journée digne des enseignements de la Révolution de 1789, cette Révolution dont Jean Jaurès disait qu’elle était « un fait immense et d’une admirable fécondité » dans sa monumentale « Histoire socialiste de la Révolution Française ».
**Les 20 heures de ce soir des télés évoquent très brièvement cette manifestation et une autre ayant eu pour cadre Lille, la grande métropole du nord.