News - 24.07.2014

Il y a un an, disparaissait Mohamed Brahmi

 Il y a un an et alors que ses collègues célébraient le 57e anniversaire de la proclamation de la république au siège de l’Assemblée Nationale Constituante, Mohamed Brahmi, président du Courant populaire, l’une des composantes du Front populaire, était assassiné devant son domicile. Brahmi ne bénéficiait d’aucune protection policière bien que les services du ministère de l'intérieur aient été avisés par les Américains quelques jours avant le drame de l’imminence d’un attentat contre lui et avaient même avancé la date du 25 juillet 2013. 

Six mois auparavant, le février 2013, une autre grande figure de la gauche tunisienne, Chokri Belaïd tombait sous les balles d’un groupe de tueurs appartenant comme les auteurs de l’assassinat de Brahmi à la mouvance jihadiste. Si le premier assassinat a entraîné la démission du chef du gouvernement de l’époque, Hamadi Jebali et son remplacement par Ali Laarayedh,  le second a provoqué la démission de tout le gouvernement et son remplacement par un gouvernement de compétences sous la présidence de Mehdi Jomaa qui occupait le poste de ministre de l’industrie dans le cabinet sortant.

Pour la première fois, depuis les élections d’octobre 2011, Ennahdha acceptait de quitter le gouvernement. La thèse officielle d'Ennahdha est qu'elle avait pris cette décision de son propre chef sans y être contrainte. En réalité, elle n'avait pas le choix. Pendant tout l'été, l'opposition avait occupé la rue réclamant la démission du parti islamiste, tandis qu'un Front du Salut était créé groupant un large spectre qui allait de Nidaa Tounès au Front Populaire en passant  par le centre gauche (El Massar et El Joumhoury).

La situation était devenue intenable pour la troika, d'autant plus que les élus de l'opposition avaient décidé de boycotter l'ANC. On était au bord de l'affrontement. Rached Ghannouchi a dû même faire un voyage à Paris pour y recontrer Béji Caïd Essebsi, qu'il qualifait quelques mois plus tôt «d'homme plus dangereux que les salafistes». C'est à la suite de cette réunion qui a fait couler beaucoup d'encre que le mouvement Ennahdha a accepté de quitter le gouvernement, ce qui ne voulait pas dire quitter le pouvoir comme Rached Ghannouchi ne manquait pas de le rappeler puisque son parti était majoritaire à l'ANC. Des tractations interminables s'ensuivirent dans le cadre du Dialogue national qui aboutirent à la surprise générale à la désignation de Mehdi Jomaa puis à la formation du  gouvernement, le 25 janvier 2014.

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1 Commentaire
Les Commentaires
Chérif - 25-07-2014 14:28

Ils ont réussi à coller à jamais à ce jour de fête nationale un souvenir sombre noir et triste ! Vive La Tunisie et on abondonnera jamais !

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