Opinions - 14.11.2014

La subtile et incontournable profession du journaliste!

Par l’actualité  brutale  où le sang s’étale à la Une  des médias,  un  dicton tunisien  pourrait s’appliquer  largement à la profession de journaliste: «la chair  de la nuque est à la fois comestible  et on s’en rebiffe».

Posant sur la table la mission du journalisme - en connexion avec le terrorisme ambiant- l’association des anciens officiers de l’armée nationale (AAOAN) a organisé, jeudi 13 Novembre à la bibliothèque nationale  de  Tunis  un colloque sur le thème: «La communication en temps de crise  entre le devoir d’informer et l’obligation de réserve «Thème délicat, s’il en est.

Les représentants  de la Haica  et du syndicat des journalistes Tunisiens  ont brillé par leur absence ,en dépit des invitations  adressées ; faisant  planer un légitime doute sur l’intérêt   qu’ils accordent  à cette  problématique  du droit à l’information  ,dans un contexte où  la société civile et les forces de  sécurité  et de défense ( polie et armée) font face  à une déferlante «extrémiste et terroriste» dont l’objectif avoué  n’est autre que la sape des fondements de l’Etat   et le modèle sociétal  servant  des intérêts fantasmagoriques de «califes» invisibles manipulés  à leur  tour  par des forces rétrogrades et hégémoniques .

Donnant le la, le colonel-major (à la retraite) et président de l’AAOAN  a tenu à exprimer l’engagement à la liberté d’expression et d’opinion  qualifiée de «précieux acquis intangibles de la révolution 14/01». Suivent  deux exposés sur le paysage médiatique en Tunisie depuis l’indépendance à la révolution et le rôle des médias durant  de  récents conflits armés.

IL revient au  Pr. à l’Ipsi - Moncef  Ayari d’entrer dans le vif du sujet et  de traiter de la problématique  équation du devoir d’informer tout en éludant certaines indications susceptibles de porter préjudice à la «sécurité nationale».Une pratique à laquelle  ont recourt  d’ailleurs tous les pays y compris ceux se targuant du …tout  démocratique.

Bien que le journaliste  soit  tenu  à une ouverture des événements «en toute  honnêteté- précision et objectivité factuelles) «en évitant l’amalgame entre l’info et le commentaire , la profusion des sites web sociaux et  l’ouverture  du ciel des médias  satellitaires  jouent   -sans doute -de mauvais tours  par l’exagération  et la déformation des faits .Le public  non averti risque -en conséquence  de s’aliéner par la désinformation.

Mettant en relief l’impact de l’audience  et l’immédiateté du  secteur audiovisuel, le conférencier a analysé  -dans un souci -«d’équilibre » des   recommandations. Afin de pas tomber dans le panneau «des terroristes»; il serait impérieux pour tout média crédible  de:

  • Ne pas divulguer le mouvement et les stratégies des troupes de l’armée et des unités sécuritaires.
  • Ne pas dévaloriser le moral des troupes
  • Ne pas faire de  la pub gratuite des crimes terroristes  en optant  pour le buzz ou le sensationnel.
  • Eviter de mettre en danger la vie d’autrui
  • Ne pas inviter   sur le plateau du petit écran  des thuriféraires de la violence; mais  plutôt des experts ayant une vision globale  de la question dans ses dimensions (psycho- sociale - culturelle et économique).

Il reste – néanmoins-   que toute crise se gère à trois niveaux : ante – durant et post.

Habib Ofakhri

Tags : journaliste  
Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
0 Commentaires
X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.