Opinions - 30.11.2014

Second tour de l'élection présidentielle: Le faux débat ou la confrontation inutile

La sphère politico médiatique s’est prise d’un intérêt grandissant pour un débat de second tour entre les deux candidats à l’élection au suffrage universel de la présidentielle.

La ritournelle étonnante, selon ceux nombreux qui sollicitent sa tenue  est que cet exercice permettrait de départager les deux derniers candidats, sur la base de leurs programmes respectifs, qu’il est un maillon incontournable de la vie démocratique, et que des pays comme par exemple les USA et La France en font  une étape de vérité, un des grands moments, un moment décisif,   de la course à la plus haute instance de l’Etat, et tutti quanti.

Que nenni !  Tout cela  serait juste  si les évènements de référence sont classés en perspective, avec moult explications sur les différents régimes et pratiques  politiques y afférents, sachant que de plus comparaison n’est  pas raison. 

Tout d’abord ce genre de débat n’a commencé à voir le jour, dans des pays hautement démocratiques, à l’instar des USA et de La France, que depuis environ un demi-siècle.

Les deux débats qui marquent encore les esprits sont ceux ayant opposé,  Richard Nixon à Kennedy  (1960) et Le Général de Gaulle à Francois Mitterrand (1965).

Ils sont intéressants à deux titres : tout d’abord il s’agit de joutes oratoires qui s’inscrivent dans une épreuve qui concourt à une élection dans un régime politique de type présidentiel.

Elles ont, selon les analystes d’opinion, changé de manière significative mais de façon différente, l’état des forces politiques en présence.

En effet Nixon,  suintant devant la caméra, a été surclassé par la présence et l’aisance de Kennedy,  alors que  l’éloquence pugnace de Mitterrand a mis le grand favori en ballotage, le conduisant à se soumettre à un deuxième tour, légèrement désobligeant pour sa stature.

En dehors de ces deux grands débats historiques, aucun autre n’a eu, selon tous les spécialistes des statistiques électorales, un impact décisif  (plus de deux points) sur une élection.

Le monde politique  s’est habitué  à ces combats - pardon débats-  qui sont plus de l’ordre du spectacle médiatique  que de l’influence électorale.

Ceci étant dit, si nos deux protagonistes acceptent de s’adonner à un tel exercice, ils ne feraient que participer à un faux débat, en raison des prérogatives constitutionnelles qui sont dévolues au futur président tunisien.

Le faux débat

La nouvelle constitution de notre pays est de type hybride : Elle n’est pas tout à  fait présidentielle, et  nous ne pouvons pas la qualifier de parlementaire.

Ainsi le président de la République est élu au suffrage universel ce qui est de l’ordre du présidentialisme, mais il ne nomme pas le premier ministre qui est désigné par le chef du parti dominant à la chambre des députés, ce qui est de celui du parlementarisme.

Par ailleurs,  il aura certes une autorité morale réelle du fait de son élection au suffrage universel, mais ne disposera  que des prérogatives limitées aux affaires étrangères et à la défense nationale, ce qui ne sera pas négligeable mais loin d’être,  les taches dévolues à un Chef d’Etat dans un régime présidentiel.

Ainsi ne seront pas de ses attributions directes la conduite de la politique économique,  celles de la santé, de l’éducation, de l’équipement, de l’énergie, des affaires sociales, de l’industrie, du commerce etc.

Que restera-il donc à discuter ? De quoi les deux candidats vont-ils échanger leurs idées, leurs ambitions, leurs préférences, quand tout cet espace de l’activité et des défis est une ligne rouge qu’ils ne pourront pas franchir ?
Ou s’ils la franchissaient, ils feraient preuve d’un déni constitutionnel et d’une tromperie vis-à-vis de l’électeur tunisien.

De quels échanges s’agira t-il, dés lors qu’ils ne porteront que sur  une portion congrue des activités de notre pays ?

Et pourtant, il faudra bien que les deux candidats remplissent leur temps de parole.
 Ils ne pourront le faire, dans ce climat délétère, de ce long trajet électoral, qu’en recourant à l’invective, à la langue de bois, et à la rhétorique électoraliste, dont nous sommes repus, et qui ne grandira aucun d’entre eux.

La confrontation inutile

Nous vivons depuis quelques années un combat acharné entre les différents belligérants.
Ainsi, dans la dernière assemblée élue, nous avons assisté à un excès de violence verbale, indigne de représentants du peuple,  démocratiquement élus.

Cette situation, de piètre spectacle, n’a pas été sans effet  sur les débordements, les incivilités, les atteintes à l’ordre public et à l’outil de production de notre pays.

Les confrontations sont devenues monnaie courante et les plaies   ne sont pas encore pansées entre les différentes catégories de nos concitoyens que nous voici en face  d’un risque supplémentaire de débordement, celui-ci tragique car il touche à l’unité de notre pays et à notre ciment national.

Un discours haineux fabriqué de toutes pièces voudrait porter  atteinte à l’unité séculaire de notre Tunisie,  que rien ni personne n’a pu ébranler.

Le débat politique entre les différentes composantes de notre pays est un droit que nous venons d’acquérir pour conforter notre cohésion nationale et non pour l’ébranler, pour des intérêts catégoriels et électoralistes.
Ce discours est trop présent pour ne pas échapper à l’attente des citoyens et le risque de le voir s’inviter à un éventuel débat de deuxième tour existe.

Certes les deux candidats sont des gens de raison et certainement sensibilisés au fait que recourir à des glissades ou insinuations verbales sur un sujet de ce type serait contreproductif.

Mais  emportés par la meute de  partisans euphorisants et dans le feu de l’action, un dérapage verbal n’est pas à exclure.

Ce qui serait tragique pour la qualité du discours et pour ses retombées sur nos concitoyens.
Et c’est bien pour toutes les considérations précédemment mentionnées, qu’il serait d’une grande sagesse de faire l’impasse sur ce débat inutile  et cette confrontation hasardeuse.

MG

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54 Commentaires
Les Commentaires
A Ben Mansour - 30-11-2014 18:26

Enfin un texte sérieux, loin du sarcasme des uns et de l'allégeance d'autres. Oui nous pouvons le comprendre et faire sien son contenu: sérieux, raisonnable et convaincant. A Ben Mansour

Jamil Oussama Kéfi - 30-11-2014 18:31

Je comprends les propos élégants et toujours dans l'intérêt supérieur du pays et j'y souscrits des deux mains. Ce débat n'apporterait rien d'utile au pays, en dehors des divergences et des discordances. BRAVO!

Mohsen T Hajali - 30-11-2014 18:34

Si Mourad Guellaty parle d’or. Pourquoi ajouter de l’huile sur le feu ?

Hayet Jammoussi - 30-11-2014 18:38

Ce sont les medias qui veulent à tout prix de ce débat, pour augmenter leurs recettes publicitaires au détriment d’un peu de sagesse dans le pays.HJ

J Pychelin - 30-11-2014 18:41

Sans trop connaître de ce qui se passe dans le pays du jasmin, je ne peux que faire confiance à l’argumentaire convaincant de mon maître Mourad Guellaty. Jennifer PYCHELIN

BILAL HOUCINE - 30-11-2014 18:44

Bravo à l’auteur de ce texte saisissant de références historiques et plein de sagesse.Bilal

Manel SOUHABI - 30-11-2014 18:46

Je pensais que l’auteur était un économiste- financier au talent incontesté. Le voici qu’il se transforme en constitutionnaliste et en moraliste convaincant. BRAVO et merci pour l’élégance du propos. MS

Abdesslam Rahmouni - 30-11-2014 18:48

Nous ne voulons pas d’un combat de coqs. Nous voulons des candidats qui ne cherchent pas le choc frontal. Il n’y a pas de raisons, et l’auteur le dit brillamment à un choc d’égos. Qu’ils nous parlent séparément et le peuple tunisien est assez adulte pour choisir l’homme qui saura mériter sa préférence. A Rahmouni

Abdelwahab Ladjimi - 30-11-2014 18:59

Un texte qui élève le débat, sur un sujet délicat et controversé, au niveau de son intelligence brillante et qui nous réconcilie avec les hommes quand il passe leur sagesse avant le souci de plaire au plus grand nombre. Bravo à cet économiste talentueux et qui ne cherche aucune gloire que celle de tenir un discours de sagesse et de concorde. A Ladjimi

Aida Damergy - 30-11-2014 19:07

L'auteur, universitaire brillant et polyvalent, et expert multidisciplinaire est un amoureux du beau. Il devrait se relire souvent, car il trouvera dans sa plume matière à sa propre satisfaction: Comme toujours un texte lucide, remarquable de sagesse et de raison. A Damergy

Zyed Bouhichi - 30-11-2014 19:19

Si Mourad GUELLATY, qui a la modestie de faire passer le contenu de son message en oubliant délibérément de le signer, je le crois, fait taire par une argumentation cartésienne et d'une parfaite limpidité, tous ceux qui commencent à s'intéresser plus au spectacle que du fond de cette dernière ligne de la campagne électorale. Il nous invite à comprendre le sens de cette campagne qui est de convaincre et non de contraindre. Bravo à l'écrivain élégant, au critique percutant et à l'homme de raison.Zyed Bouhichi

LJ Ben Amor - 30-11-2014 19:28

Magnifique texte de Si Guellaty, concernant un nouveau sujet de discorde qui commence à fleurir. Magnifique parce que comme toujours avec lui, sa modération, sa neutralité, il avance des arguments infaillibles qui sont de l'intérêt de tous et surtout de notre pays. Son intelligence est de s'attaquer au fond du débat et non aux périphériques de la discorde et c'est en cela qu'il se distingue à chaque écrit, d'un brio, d'une plume, et d'une grâce admirable.LJ Ben Amor

Xavier Petrucelli - 30-11-2014 19:43

C'est un très beau texte avec des exemples concrets et une connaissance profonde du droit constitutionnel et des spécificités des différents régimes. Mourad ne s'exprime que quand il a quelque chose de plus à ajouter aux discussions politico médiatiques, nombreuses actuellement en Tunisie et dans lesquelles chacun apporte un lot de contre vérités. Il est en quelque sorte un curseur d'autant plus parlant que son honnêteté intellectuelle l'empêche d'aller dans les chemins tortueux de la connivence et de la partialité. Un ami comme on aimerait en avoir beaucoup. Xavier Petrucelli (Londres)

Omrane ben Mami - 30-11-2014 20:01

Excellent, excellent, Excellent! Nous voulons un pays fidèle a ses origines à sa grandeur passée , celle de ses élites de ses masses de son peuple. On ne veut plus de ses discours qui conduisent à la discorde. Ces discours d'une autre planète que la planète Tunisie. Nous voulons la fidélité à nos anciens, les sages, les cultives et les savants. Nous voulons un pays de jasmin et non de sang et de pleurs. Merci mr Guellaty pour la beauté de votre texte et pour la vérité de son contenu. Omrane ben Mami

le justicier de la revolution - 30-11-2014 20:05

La voie de la Sagesse. Voila ce que l'on devrait écouter et lire un peu plus souvent. Il faut des Mourad Guellaty à la puissance 'Z' pour faire comprendre à tout ce ''beau''monde ,qu'il faut raison garder, et ne pas se lancer à travers des champs de mines aux résultats incertains ,comme cet acharnement pour un débat ,qui ne pourra ,à 100/100, que tourner aux propos haineux et aux vexations de la part d'un des deux candidats (suivez mon regard) ,qui en fait sa stratégie ,car sachant que son adversaire n'ira pas rasé les pâquerettes pour lui répondre, et rallié à lui les partisans de la bassesse, de la médiocrité et de la traîtrise ,ce dont nous n'en avons nullement besoin actuellement.

abdellatif el Atlassi - 30-11-2014 20:21

Un texte confondant de vérité et de sobriété. A lui seul il met fin par une rhétorique excellente de vérité à un début de querelles intestines sur l'indispensable débat qui n'a aucune raison d'être puisque il oppose deux candidats à une présidence de la quatrième république française.ne confondant pas tous messieurs et mesdames les candidats belligérants et faites preuve d'un peu de sagesse et de compréhension des règles du jeu démocratique auxquelles vous faite toujours référence sans trop savoir ce qu'elles englobent. A El Atlassi

youssef jazouli - 01-12-2014 07:06

Le texte est limpide, la démonstration infaillible et compréhensible pour des gens qui sont comme moi à des milliers de kms de Tunis. Le bonheur de le lire cet homme raffiné et juste, je le partage avec tous les tunisiens qui veulent suivre la voix d'un maître. Youssef Jazouli

BILAL HOUCINE - 01-12-2014 07:22

Mourad Guellaty adore ce qu'il fait . Et quand il écrit m'a t-il avoué une fois au détour d'une correspondance dans un aéroport européen, c'est quand il éprouve le besoin, qu'il existe pour lui une urgence d'écrire et c'est dans cette urgence qu'il écrit des textes admirables dans l'expression et le discours. Le fond est infaillible et les exemples données et les références avancées exactes, qui font de sa rhétorique une démonstration d'une forte puissance. Bilal Houcine

nacef nakbi - 01-12-2014 10:24

Une analyse fine et pertinente. En effet,pour débattre il faut que les deux interlocuteurs aient la volonté (ne fusse qu' "un chouîa ")de dialoguer; ce qui ne semble pas être le cas.

Désiré Lefort - 01-12-2014 11:17

Excellente tribune de Mourad Guellaty, dont les gens ne savent peut être qu'il a été et l'est probablement encore un tribun formidable, les amphis de sciences Po et d'Assas raisonnent encore de ses formidables discours. Quand il m'arrive de le rencontrer et de lui demander s'il est toujours ce grand orateur, il me répond qu'en Tunisie il y a dix millions de tribuns olus forts que lui. Excellent pour l'écrit comme pour l'oral!

Mohamed Obey - 01-12-2014 11:48

M. MG, mes salutations et mon grand respect à votre aimable personne. Voici une bonne explication qui saurait peut-être ramener les hystériques_ qui prônent le débat ou plutôt le duel médiéval_ à la raison. Le débat lancé en défit à M. Béji Caid Essebsi n'est innocent et ne vise pas le fait de se révéler au peuple pour qu'il fasse le tri entre le bon et le con, le noble et l'ignoble...Mais le challenger veut seulement humilier son adversaire (d'ailleurs rien n'est garanti pour le challenger); il pourrait se trouver objet de ridicule comme il a tendance à l'être. M. Béji Caïd Essebsi ne va pas se rabaisser au niveau des béliers en échange de coups de cornes ou des politiciens qui voient la démocratie comme un exercice de pugilat.

Ali Bouazza - 01-12-2014 12:11

Si Mourad, que voulez vous dire par là que le débat ne devrait pas avoir lieu. Tout en respectant votre point de vue le peuple a besoin d'écouter les un et les autres et décidera en fin de compte en connaissance de cause. on peut faire une courte émission et écouter les points de vue des deux candidats sur la question de la défense et des affaires étrangères. Merci. Ali Bouazza

Ouajdi TRABELSI - 01-12-2014 12:22

d'accord avec Si Mourad arrêtons la parlotte et allons directement au boulot. Nous sommes fatigués des discours et on les connait les candidats, pas besoin de les écouter d'avantage. Nous voulons passé aux choses sérieuses, au boulot maintenant, les tunisiens attendent que ca. Ouajdi trabelsi

Ali Toumi - 01-12-2014 14:18

Excellente tribune, qui brille par la vérité des propos et le fait d'etre loin des accusations partisanes . Et qui contribue à l'apaisement de la situation du pays. C'est le propre et la beauté de l'intellectuel de ne pas être partisan mais comme si Mourad d'avoir le plus beau des engagement celui en faveur de son pays.

JAMMALI Mustapha - 01-12-2014 15:49

Depuis la révolution les prix ont augmenté alors que la libération de la parole a rendu celle ci gratuite donc sans prix. La faute à tout cela au fait que trop de parole tue la parole. Nos politiciens sont devenus des vedettes des petits écrans et des radios. Finalement ils participent à toutes les émissions et n'ont pas compris que leur excès dans ce domaine rend leurs discours inaudible. Voilà qu'on nous propose un débat de plus entre les candidats à la présidentielle. Peu importe de quoi ils vont parler ou s'il y a une matière et un contenu pour les pauvres que nous sommes qui avalons jours après jours des discours et des discours. Alors messieurs les futurs présidents n'écoutez pas vos conseillers, mais les téléspectateurs que nous sommes saturés de vos discours et qui voulons du contenu, de la saveur et du riche qui changeront ou enrichirons notre quotidien;merci. M Jammali

Jean Marie Lefebure - 01-12-2014 16:00

C'est une tribune concise et intelligente tant dans son écriture que dans l'écriture claire et aérienne de Mourad. certes un débat n'est jamais inutile entre deux grands candidats, mais en l'occurrence il n'est pas indispensable et pourrait lasser l'auditoire si l'objet de celui ci ne se bénéficie pas d'une grande substance. Si tel est le cas et plutôt que décevoir les auditeurs il est préférable de s'abstenir et c'est en cela que je rejoins Mourad. JM Lefebure

Alya Ben Mussa - 01-12-2014 16:08

Bravo Mourad pour cette belle tribune dans un domaine où je ne pensais pas que tu allais prendre plaisir. Je sais bien que tu préfère le concret de l'économie et la finance à la politique et ses discours qui sont dans le champ de l'aléatoire et du domaine des jeux. Mais là encore ton papier excelle par ton approche méthodique et la qualité d'un raisonnement toujours d'une rigueur implacable. Alya Ben Mussa

nassir kacem - 01-12-2014 16:11

Je partage tout à fait l'opinion de l'auteur. Le moment n'est plus aux discours mais à l'action!

Fleur Desnoux - 01-12-2014 16:36

Magnifique tribune qui va dans le sens de l'apaisement et de la concorde politique que nous espérons et souhaitons tous ici en France pour la Tunisie amie. Fleur Desnoux

Moncef Ghariani - 01-12-2014 18:44

Je partage cette opinion. Je ne crois pas à l'interet de ce débat. Il ajoutera de la confusion et de l'aigreur au climat politique et social de notre pays. D'autant que nous pouvons dire que tout un chacun peut d'ores et déjà les dialogues de ce futur débat. Donc passons cette étape febrile et bavarde et retroussons nos manches et travaillons pour le bien du pays. Moncef Ghariani

Néji Bhouri - 01-12-2014 19:27

Je pense qu'il y a lieu de réfléchir aux conditions du déroulement du débat. S'il est bien préparé, que les questions et réponses se limitent aux sujet de la compétence du futur Président et que tout cela soit respecté et que les protagonistes s'engagent au respect de l'autre et de la feuille de route du débat, pourquoi pas? Dans le cas contraire passons à autre chose! Néji Bhouri

Lotfi Beji - 01-12-2014 20:01

Je suis d'accord avec le contenu de cette tribune à la fois et réaliste, car la Tunisie n'est plus en mesure de supporter les controverses inutiles et les multiples sujets de discorde. Surtout venus des personnalités qui devraient être exemplaire dans leur discours et commentaires. Ce qui risque d'etre le cas si un tel débat a lieu. Lotfi Beji

Zouheir - 01-12-2014 21:46

Effectivement "confrontation hasardeuse" pour votre candidat préféré. Pauvre élite de notre Tunisie; elle trouve le moyen de justifier l'injustifiable. Cher monsieur, si, comme vous le pensez, ce débat a rarement influencé le résultat de l'élection, pourquoi vous privez l'électeur de son droit de pouvoir comparer les deux candidats. Tout comme le sondage "sortie des urnes", ce débat fait désormais partie intégrante du "décor" de la démocratie moderne."notre élite" tout comme nos médias "neutres" se sont acharnés pour défendre le "droit de l'électeur à l'information" quant il s'agissait des sondages qui donnaient des estimations "favorables".Paradoxalement, ils sont devenus "indifférents" vis-à-vis du face-à-face entre les deux candidats. Tout ça, pour ne pas "déranger" leur candidat préféré. Pauvre Tunisie.

Chabbi Mohamed Najib - 02-12-2014 06:43

"Mais emportés par la meute de partisans euphorisants et dans le feu de l’action, un dérapage verbal n’est pas à exclure." Alors vous avez Mezri qui pour désigner le peuple en colère a écris hordes barbares et nous avons maintenant grâce à MG l'autre insulte envers le peuple "MEUTE" (pourquoi ne pas utiliser foule)!Et le plus beau c'est qu'il parle de discours haineux!!!

Nour El Houda Krifa - 02-12-2014 09:34

L'article de Si Guellaty est très juste. car en ne prenant pas parti pour un candidat ou un autre, nous tunisiens ne voulons pas qu'il y ait de la casse. Et dans ce genre de débat, à la fin les médiats audiovisuels se feront un plaisir, comme cela est pratiqué partout dans le monde de donner des sondages quand a celui qui aura réalisé la meilleure performance et d'une part de le projeter en avant, et de diminuer le prétendu perdant. L'écouté par les téléspectateurs deviendra différente s'il y a un sondage et il y en aura. Elle sera justifié par l'attente du résultat du sondage post débat, comme dans un match de boxe ou les spectateurs attendent que l'arbitre lève le point du vainqueur. Cela ne serait pas digne qu'un débat entre deux personnalités charismatiques et qui concourent pour le plus haut poste de l'Etat. NE Krifa (Paris)

Asma ben Jaballah - 02-12-2014 10:49

Tout à fait d'accord; Il s'agirait d'un débat qui ne ferait qu'envenimer les choses entre deux candidat pour le moins qu'en puisse en dire est qu'ils ne s'apprécient pas beaucoup. Et effectivement de quoi vont il parler, alors que les problèmes économiques et d'éducation et de santé, c'est a dire ceux qui concerne les électeurs ne pourront pas être abordés; Et quelle est la chaine de Tv qui pourrait présenter un tel débat? Et quel est l'animateur indépendant, neutre et d'un niveau politique élevé qui pourra être l'arbitre d'un tel débat? Il s'agira comme le dit justement plus d'un spectacle que d'un débat paisible entre deux candidats respectables. Asma Ben Jaballah

Anne Marie Faure - 02-12-2014 12:26

c'est du fleuret moucheté l'analyse de Mourad. Son écriture aérienne et en l'occurrence au dessus des partis et des protagoniste est un essai indiscutable et conclusif sur les conditions nécessaires à l'instauration d'un tel débat. Comprenez que si ces conditions ne sont pas réunies, le débat perd en utilité et en nécessité. Ce qui en l'occurrence semble être le cas. C'est un plaisir que de lire de tels textes dans votre site, avec des intellectuels de belle allure qui s'intéressent à la chose publique et participent aux échanges avec une densité et une profondeur qui vous honorent. AM Faure

naoufel ben béchir - 02-12-2014 15:02

Cette tribune est remarquable de sagesse et de pertinence. Un débat dans les conditions exposées par l'auteur ne serait utile pour personne, y compris des deux possibles débateurs, et encore moins pour les téléspectateurs. Naoufel Ben Bécheur

Marie Hélène Guelfi - 02-12-2014 15:26

Je suis tout à fait d'accord que le débat dans les conditions évoquées serait stérile et infructueux pour les deux adversaires.MH Guelfi

nassir kacem - 02-12-2014 15:30

Bonne analyse qui devrait faire réfléchir la presse et les deux candidats, Nassir Kacem

Naufel Abou Fares - 03-12-2014 09:12

Les débats de ce genre n'apportent pas grand chose, sauf pour l'audience des médias. Le téléspectateur en sort déçu sauf quand il s'agit de Kennedy, Nixon De Gaulle et Mitterrand. Mais les quatre ne sont plus de ce monde!

Wajdi Elloumi - 03-12-2014 09:23

bonne analyse, mais le débat peut montrer les défauts et les qualités de l'un ou de l'autre même en l'absence de contenu. Wajdi Elloumi

abdessatar fekih - 03-12-2014 13:30

Très bonne tribune pleine d'érudition et de sagesse. Ce débat ne serait finalement ni convaincant, ni performant et tout le monde y perdra.A Fekih

Ebrahim El Goulli - 03-12-2014 15:43

Tout débat de ce type doit être prepare de longue date, ce qui ne sera pas le cas vu le manque de temps. Nous risquons de tomber dans des querelles de personnes. Ce qui ne sera pas dignes de candidats à la magistrature suprême. Le mieux c'est de ne pas l'organiser et tout le monde y gagnera.E El Goulli

Abdennaceur Gaida - 04-12-2014 09:16

Le problème avec Si Mourad est qu'est quasiment impossible de le contredire. D'abord ses avis sont difficilement contestables car plein de bon sens.De plus connaissant sa morphologie intellectuelle il ne s'aventure dans des sujets que s'il a pesé le pour et son contraire.Et pourtant ce serait tellement bien pour la démocratie qu'on ait ce genre de débats car ils révèlent la nature profonde des êtres rien que par leurs visages, leurs mimiques ou leurs réactions qui parfois peuvent échapper à la sagesse, par l'instantaneite et la spontanéité. Abdennaceur Gaida

Selima Halouani - 04-12-2014 09:41

j'aimerais ne pas partager ce point de vue car la démocratie est justement le débat.plus le débat et plus le débat. Mais nous ne sommes pas encore en démocratie. Nous faisons son apprentissage,qui nécessite beaucoup d'efforts , de sang froid et de patience. Donc patience pour ce type de débat trop solennel et qui présente des risques pour notre démocratie naissante.S Halouani

Hayet Jammoussi - 04-12-2014 09:55

Ce sont les medias qui veulent à tout prix de ce débat, pour augmenter leurs recettes publicitaires au détriment d’un peu de sagesse dans le pays. H Jammoussi

Lassaad Bouden - 04-12-2014 11:04

Il n'y a pas eu de debat au second tour de l'élection opposant Chirac a Lepen. Donc ce n'est forcément une étape incontournable.

Anne Marie Duprat - 04-12-2014 12:30

C'est très intéressant comme analyse.cela pourrait nous éviter en France un duel Sarkozy-Le Pen, ou ce qui serait un peu pareil Hollande-Le Pen.

Jean Louis Bellemomble - 04-12-2014 12:35

Une analyse qui nous conforte dans nitre conviction doivent être entre des démocrates et non des extrémistes et des dogmatique, dont l'argumentation est aveugle et ne peut être changé par aucun débat.

Mohamed Ali Wajdih - 05-12-2014 08:45

A présent plus besoin de débat, les dés sont jetés. Et elles sont plus fortes que le débat et plus conclusive.MA Wajdih

Mohamed Ali Wajdih - 05-12-2014 08:45

A présent plus besoin de débat, les dés sont jetés. Et elles sont plus fortes que le débat et plus conclusive.MA Wajdih

Essia Belaid - 05-12-2014 21:20

Texte percutant et empreint de sagesse qui met en exergue avec raison la vacuité d'un débat éventuel. Une joute oratoire ne serait en rien pertinente compte tenu du manque de temps en ce qui concerne la préparation des candidats et ne révèlerait absolument pas les aspirations, les faiblesses ou la sagacité de chacun. Très bonne analyse. Essia Belaid.

Demonatir - 07-12-2014 03:21

C'est dommage mais en 1965, aucun débat entre De Gaulle et Mitterrand n'a été offert aux Français. C"aurait eu de la classe. Malheureusement De Gaulle n'imaginait pas s'abaisser à débattre avec qui que ce soit.

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