La cravate de Marzouki fait polémique

Depuis qu’il a accédé (provisoirement) à la magistrature suprême, Mohamed Moncef Marzouki a pris la résolution de ne pas porter de cravate, cet attribut vestimentaire qui parait-il rappelle le régime révolu. C’est seulement dimanche dernier à l’occasion de son meeting électoral au Palais des Sports d’El Menzah qu’il a accepté d’en porter une qu’une de ses supportrices est montée sur la tribune la lui mettre autour du cou avec l’aide d’une de ses camarades. Geste qui a mis en émoi les réseaux sociaux qui s’en sont donnés à coeur joie. L’intéressé s’en est sorti avec une pirouette : «C’est un geste de la contre-révolution» a-t-il fait remarquer sous les rires de ses supporters.

Ce qui paraissait un geste anodin est en fait un acte calculé. Adnane Mansar le directeur de la campagne a confirmé que le spectacle n’avait rien d’improvisé et qu’il était programmé. Avec une présence sécuritaire massive digne d’un chef d’Etat, il était impensable qu’une jeune fille puisse monter sur la tribune et mettre une cravate autour du coup du président-candidat sans que cela ait l’accord de ce dernier.

Mais le plus piquant c’est que la jeune fille en question n’est pas n’importe qui. Elle est en effet la fille de Hajer Lengliz, une des collaboratrices de Mohamed Moncef Marzouki à la présidence de la République. Reconnue par les internautes et les facebookers,  ceux-ci s’en sont donné à cœur joie. Les dénigrements sont arrivés aux oreilles de la mère qui s’est dite sur son mur facebook «scandalisée» par les remarques désobligeantes de certains. « Honte à vous, honte à ceux qui veulent démolir les droits et les libertés à son premier examen »écrit-elle. Un de ses amis sur le réseau social lui apporte son «soutien» à elle et à sa « princesse», entendez sa fille. «Bien évidemment, c’est ton droit de soutenir quiconque, tout le reste ce ne sont que des détails sans importance» ajoute-t-il.

R.B.R.