Nidaa vs Nidaa

Depuis les élections, Nidaa Tounès doit faire face à une fronde qui a pris de l’ampleur ces derniers jours au point de susciter bien des interrogations quant à l’avenir de ce parti. Beaucoup de ses militants et même de ses dirigeants semblent confondre liberté d’expression et indiscipline. Aucun parti aussi démocratique soit-il ne peut tolérer que ses débats internes soient portés sur la place publique, que ses militants s’invectivent, que l’honneur de ses dirigeants soit livré à la meute sous couvert de liberté d’expression.

Le comble est que certains internautes font leurs délices de ces querelles subalternes et s’empressent de les relayer sur les réseaux sociaux. Peut-être ce parti subit-il les conséquences de son péché originel. Parti attrape-tout, il a cru que la force d’une formation politique se mesurait à l’aune du nombre de ses adhérents,et non à leurs qualités intrinsèques. Le parti radical  a fourni à la France  ses  meilleurs ministres (pensez à Mendès-France) pendant la première moitié du XXe siècle sans avoir jamais compté plus que quelques centaines d’adhérents. Mais ils étaient tous triés sur le volet. Compétents, intègres, désintéressés, attachés à leur parti, disciplinés, en un mot des militants  responsables. Ce qui n’exclut pas l’ambition. C'est  loin d'être le cas de Nidaa. Il compterait une centaine de milliers d'adhérents, mais combien d'entre eux répondent à ces critères. Quelques milliers au plus. Les autres ressemblent à ceux qui se répandent aujourd'hui en déclarations malveillantes sur leur parti rien que parce ce que leurs ambitions ont  été contrariées. Ilsdécrédibilisent leur parti. Mais au fond, ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis.

Hédi