D’abord, on ne peut qu’être satisfait d’avoir un ministre ayant le profil de madame Lakhdar que plus d’un d’entre nous a eu le plaisir d’entendre sur « Nessma », plus d’une fois, dans l’émission «MAGHRIBOUNA FEL TAHRIR WAL TANWIR ».
On ne peut que lui souhaiter plein succès dans sa délicate mission.
Madame la ministre sait que le terrorisme a de multiples fondements ;économiques, éducationnels et culturels, que sais-je encore et qui frappe même des personnes « instruites ».
Laissons à l’armée et aux services de sécurité le soin de circonscrire, sur le terrain, l’action des terroristes et aux autres services de l’Etat de combler les lacunes au niveau de l’économique, du social et de l’éducationnel.
Au niveau du culturel, je pense que le ministère de la culture a un rôle à jouer.
Madame, j’ai pensé au lancement d’une chaîne de télévision culturelle qui pourrait recevoir le soutien matériel, outre celui de l’Etat tunisien, celui des pays concernés par le combat en profondeur du terrorisme devenu un phénomène mondial.(Mais,soyons clairs, je ne suis pas concerné par cette entreprise ).
J’ai pensé à l’Algérie, au Maroc, à notre pays bien évidemment, à l’Egypte, à la Libye et à certains pays du Nord de la Méditerranée ; la France, l’Espagne et l’Italie devenus conscients, aujourd’hui plus qu’hier, que le terrorisme peut aussi les frapper de plein fouet…
Si le soutien financier et technique ne pourrait pas constituer un véritable problème pourvu que la volonté politique existe, reste à définir le programme d’activité et la constitution de l’équipe chargée de diriger cette chaîne satellitaire dont la mission est autant nécessaire que délicate.
Mon idée est de faire de cette chaîne le porte-parole d’un islam modéré et ouvert sur le monde mais sans idée de prosélytisme religieux.
Cette chaîne est destinée à contrebalancer, en toute objectivité, et loin de toute démagogie, la propagande terroriste satellitaire qui frappe la jeunesse musulmane et qui ne trouve actuellement que quelques contradicteurs qu’il faudrait savoir dénicher dans les mosquées, sur les ondes ou dans quelques livres, ce qui est très peu.
Elle aurait pour but aussi de faire revivre, le plus objectivement possible, la civilisation arabo islamique dans ses aspects les plus adaptés au xxi siècle et dont nos jeunes pourraient être fiers et s’en enorgueillir.
Le nœud du problème à résoudre est de pouvoir trier sur le volet l’équipe dirigeante et la définition de son programme d’actions.
Ce programme pourrait revêtir des analyses historiques, une lecture exacte de certains versets coraniques, sortis le plus souvent de leur contexte, des débats contradictoires avec d’éminents spécialistes du monde entier connus pour le sérieux de leurs parcours et particulièrement ceux dont le Maghreb regorge, ainsi que des reportages sur notre histoire que plus d’un d’entre nous a perçue à travers des données travesties à dessein ou communiquées vaguement par leurs aïeux.
C’est ce travail en profondeur et de longue haleine, à entreprendre après tout ce temps perdu, qui serait en mesure de défricher certains esprits et de limiter l’effet néfaste de la propagande wahabite qui fait des ravages dans le monde.
Puisse ma suggestion ne pas tomber, encore une fois, dans l’oreille d’un sourd.
Mokhtar el khlifi
08 /02/2015