« Révolution Tunisienne et défis sécuritaires », ouvrage collectif initié par le Labo’ Démocratique

En lançant le « projet police politique » au lendemain de la chute du régime de Ben Ali, le « Labo’ démocratique », think tank constitué sous forme d’association  scientifique par des jeunes universitaires tunisiens a non seulement cherché à frapper les esprits sur un sujet resté tabou dans notre pays, mais il a surtout initié une réflexion originale et totalement inédite dans le monde arabe sur les relations entre les citoyens et les services de sécurité dans le contexte particulier de changement de régime en Tunisie après le 14 janvier 2011.

Devant aboutir à un rapport de quelques dizaines de pages, cette réflexion s’est révélée plus riche que prévu au vu des documents collectés, des consultations et des interviews réalisées et des visites effectuées à des pays étrangers. Elle a donné naissance à un ouvrage de trois volumes réuni en un coffret de plus de 450 pages. Les versions arabe et française sont publiées en même temps, ce qui constitue en soi une performance. C’est le samedi 28 février 2015 qu’aura lieu la conférence de présentation du livre à la Bibliothèque nationale de Tunis en présence du ministre de la justice Mohamed Salah Ben Aïssa  et de l’Ambassadeur de Suisse à Tunis Rita Adam.

L’équipe de recherche et de rédaction est  dirigée par Farah Hached, présidente fondatrice du Labo démocratique, diplômée de droit public  de  Panthéon-Assas (Paris ) et de droit des affaires de Chicago et Wahid Ferchichi, professeur agrégé de droit public des universités tunisiennes. Elle est composée de  Hana Ben Abda, spécialiste en droit international enseignante à la faculté des sciences juridiques de Jendouba, Khansa Ben Tarjem, historienne, journaliste et directrice des programmes du Labo’ Démocratique et Khaled Mejri, enseignant universitaire à la Faculté des sciences juridiques de Tunis. L’ouvrage est coédité par Labo’ Démocratique,  Maison Med Ali Edition et l’IRMC (Institut de Recherche sur le Maghreb contemporain) avec le soutien du gouvernement fédéral suisse, le PNUD et l’UNESCO
Traitant de sujets aussi sensibles que délicats, respectivement,  les « archives de la dictature », la « protection de la vie privée  et transparence dans le secteur de la sécurité » et « les services de renseignements, quel contrôle ? », l’ouvrage se veut comme un « état des lieux »  des services de sécurité en Tunisie et comparativement dans une trentaine de pays étrangers, mais aussi comme « une feuille de route » et un « plaidoyer pour une réforme courageuse du secteur de la sécurité » avec le souci du « nécessaire équilibre entre respect des droits humains et prise en compte des contraintes sécuritaires ».

Ce projet mené sur deux ans a été réalisé  à la suite de consultations avec les administrations publiques, dont le ministère de la justice et le ministère de l’intérieur, d’interviews de responsables des secteurs concernés et des recherches approfondies sur les questions traitées.

R.B.R.