Nidaa vole en éclats !

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Lorsque Nidaa Tounès a remporté les élections législatives et présidentielles, des voix se sont élevées pour mettre en garde contre les tentations hégémoniques de ce parti. Aujourd'hui, ce qu'il faudrait craindre, c'est son atomisation. Car le premier parti tunisien est en train de voler en éclats. 64 députés (sur 86), 60 membres du Bureau exécutif et 24 coordinateurs régionaux auxquels s'étaient joints des ministres (on parle de Saïd El Aydi et de Naji Jalloul) ont décidé de boycotter la commission constitutive et de ne plus reconnaître ses décisions.

Cette initiative fait suite à la décision de la commission de reporter sine die les élections qui devaient de tenir ce dimanche au sein du parti et au départ de trois de ses membres. Les ambitions personnelles, l'absence de structures élues et le vide abyssal laissé par le départ de Béji Caïd Essebsi sont à l'origine de cette énième crise. On peut regretter que le débat de Nessma de dimanche soir consacré à cette crise, loin de contribuer à éclairer notre lanterne, nous a donné une vision partielle de la situation en la limitant à un conflit entre pro et anti  Hafedh Caïd Essebsi.En tout cas, il s'agit d'une bien mauvaise nouvelle pour le million d’électeurs qui ont voté pour ce parti et y ont placé tous leurs espoirs, pour les dizaines de milliers de Tunisiens anonymes qui n'ont jamais adhéré au parti, mais qui ont fait du porte-à-porte pour convaincre les Tunisiens de voter Nidaa, pour la Tunisie qui n’avait pas besoin de cela au moment où elle est confrontée à de nombreux défis. Seule une intervention du président de la République pourrait sauver ce parti. Malheureusement,  pour l'instant, il donne l'impression de s'en laver les mains, à moins qu'il ne pense qu'il n'existe pas un problème qu'une absence prolongée de solution ne puisse résoudre.