Un mini Plan Marshal pour vaincre le terrorisme
Notre pays vient de vivre un drame terrible. Nous avons perdu des personnes qui nous ont fait l’honneur de visiter notre pays des Colombiens, des Polonais, des Australiens, des Italiens et des Français qui auraient pu devenir nos meilleurs ambassadeurs de leurs pays respectifs.
Venus à pieds, ils rentreront chez eux dans des cercueils. A cet égard, Il n’y a rien de pire pour un Arabe que son hôte soit maltraité, ou, pire encore, assassiné sous ses yeux !
Nous avons perdu aussi un de nos valeureux combattants parmi les forces de sécurité à qui nous rendons, encore une fois, un vibrant hommage tout en invitant ceux qui nous gouvernent pour se décarcasser et donner, enfin le jour, aux textes de lois qu’ils attendent. Leurs familles ont été trop patientes, un peu trop.
Nous avons perdu bêtement une mère de famille frappée par une balle perdue alors qu’elle vaquait à ses occupations quotidiennes.
Nous leur rendons tous, ici, un vibrant hommage posthume.
Aux familles étrangères, nous leur adressons nos sincères condoléances et invitons leurs ambassades respectives à les leur présenter en notre nom.
Pourquoi ne pas ouvrir, à cette fin, un livre de condoléances dans leurs ambassades ?
Pourquoi ne pas ériger une statue commémorative, au Bardo, là où ils ont été « descendus » par une rafale de kalachnikov, pour éterniser leurs souvenirs ?
Le terrorisme ne frappe plus au mont Sammama et au Chaanbi.
Il passe à la vitesse supérieure en tuant des civils alors que jusque-là il visait les forces de sécurité.
Nous n’avons pas peur. On ne meurt qu’une fois. On restera debout pour combattre le terrorisme et toutes les formes de violence.
Cette fois, la cible a été malheureusement bien étudiée révélant une intelligente volonté de nuisance diabolique.
C’est la capitale qui est visée cette fois. C’est un musée recélant des trésors de notre riche histoire. C’est un édifice limitrophe du siège de notre parlement qui a vécu la réussite du processus démocratique.
C’est un mercredi de vacances scolaires offrant à nos enfants une occasion de s’instruire en s'immergeant dans leur riche histoire carthaginoise, romaine et arabe et d’affluence de visites de touristes venus également contempler ce haut lieu de l’histoire de la Tunisie.
Je parie que s’ils avaient eu le temps ils auraient attaqué le siège du parlement qui s’apprête à voter la nouvelle loi sur le terrorisme et détruit le musée comme ils l’ont fait en Irak, car ils étaient bien armés (explosifs, Kalachnikov et grenades)!
Aux Tunisiens responsables de tirer les leçons de ce drame pour qu’il ne se reproduise plus en s’unissant face au danger et en se remettant au travail.
Les querelles entre partis politiques peuvent être remises dans les tiroirs car le pays est en péril.
La croissance économique doit reprendre son élan grâce à la contribution de la force du travail équitablement rémunérée et du capital conscient que le paiement d’un impôt raisonnable est une obligation incontournable.
Sur l’UGTT repose l’obligation d’adapter immédiatement ses formes de revendication qui ne doivent plus freiner la production et la productivité, car les caisses de l’Etat sont vides et qu’on ne peut distribuer que ce que nous avons produit.
Sur l’UTICA repose l’obligation d’inviter ses adhérents à avoir des comptes transparents, à s'acquitter de leurs devoirs fiscaux, à être moins réticents à investir et à faire participer les salariés à la gestion et aux fruits de la croissance en fonction de leur productivité.
Sur l’Etat repose l’obligation immédiate « d’exploiter » le drame que le pays vient de vivre pour que les pays frères et amis qui se disent prêts à nous aider,participent effectivement à la mise en place d’un mini plan Marshall, à volet économique et militaire, qui permettra de consolider le processus démocratique engagé en circonscrivant les poches de pauvreté et d’exclusion qui ont servi de terreau à l’éclosion du terrorisme sur notre sol.
C’est le moment ou jamais.
Mokhtar el khlifi
19 /03/2015
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