Après une rupture de 3 ans, la Tunisie renoue avec la Syrie

La Tunisie a été le premier pays à rompre ses relations diplomatiques avec la Syrie et à déclarer l’ambassadeur syrien persona non grata en février 2012 (alors qu’il avait quitté notre pays un an auparavant), au lendemain du bombardement de la ville de Homs par l’armée syrienne. Trois ans après, le ministre des Affaires étrangères, Taïeb Baccouche vient d’annoncer «l’ouverture d’une représentation consulaire ou diplomatique avec ce pays avec un chargé d’affaires». La reprise des relations diplomatiques avec un échange d’ambassadeurs se fera de manière graduelle.  Cette représentation  permettra, selon le ministre, de suivre de près la situation des membres de la colonie tunisienne (environ 3000), ainsi que celle des nombreux jihadistes tunisiens qui constituent le premier contingent de combattants étrangers dans les rangs islamistes en Syrie. Nombre d’entre eux, sont emprisonnés dans ce pays.

La Tunisie s’était rangée dès le début de la guerre civile syrienne du côté de l’opposition syrienne dans le conflit qui l’oppose au régime, accueillant  en 2012, successivement, la conférence des amis de la Syrie et le Conseil national Syrien.Cette position dont la colonie tunisienne a beaucoup pâti avait été vivement critiquée en son temps par l'opposition. Le ministre des AE de l'époque, Rafik Abdesselem a reconnu récemment que la décision de rompre les relations diplomatiques avec la Syrie a été prise par le président de la République de l'époque, Moncef Marzouki alors que lui y était opposé.