Il y a 50 ans Naissait la Banque africaine de développement
Les 50es assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) qui se tiendront à Abidjan, du 25 au 29 mai 2015, seront exceptionnelles cette année. Elles sont les premières qui se tiennent dans la capitale ivoirienne depuis le retour de la banque à son siège historique après 11 ans de délocalisation provisoire à Tunis. Ce grand rassemblement verra l’élection du nouveau président, la Tunisie ayant présenté la candidature officielle de l’ancien ministre des Finances, Jaloul Ayed. Le clou sera sans doute la célébration du 50e anniversaire de la création de cette institution financière pionnière et leader du continent africain. Voyage aux origines de la BAD.
J’ai eu en effet ma période «africaine». Elle commence avec l’indépendance de l’ancien Congo-Belge, devenu par la suite la République du Zaïre puis, après la disparition de Mobutu, la République Démocratique du Congo. La proclamation de l’indépendance du Congo est intervenue en 1960 après des années de troubles. Lumumba est nommé Premier ministre. Le nouvel Etat indépendant veut créer sa Banque centrale et sa propre monnaie.
Il appelle le FMI à l’aide, lequel charge M’ladek, chef du service Afrique, de s’en occuper. Ce dernier, qui nous connaît pour avoir suivi la création en 1958 de la Banque centrale de Tunisie et la sortie du dinar, nous demande d’aider les Congolais en les faisant profiter de notre propre expérience.
J’étais à l’époque directeur général de la Banque centrale et je me trouvais à Monrovia, capitale du Liberia, en compagnie de Béchir Ben Yahmed et de Mathari, participant à un « congrès » des hommes d’affaires africains organisé par Roméo Horton, qui présidait une banque locale, la Banque du Liberia. L’idée de la création d’une banque pour le développement de l’Afrique, qui avait été évoquée pour la première fois à une « conférence des peuples africains » à Tunis en janvier 1960, devait être discutée à ce congrès des hommes d’affaires africains.
L’idée pourrait paraître constituer à l’époque une utopie d’autant plus qu’il n’y avait alors que 10 pays africains indépendants. Mais c’était aussi à l’époque, la montée en puissance du panafricanisme symbolisé par les «héros» de l’indépendance comme Modibo Keïta, Sékou Touré, Kwame Nkrumah au Sud du Sahara, Bourguiba, Mohamed V et Nasser au Nord, montée en puissance qui aboutira à la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), dont le siège sera Addis-Abeba où était déjà installée la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique.
A Monrovia où nous étions donc, nous parvient l’ordre de rejoindre Lumumba en tournée dans la région et de l’accompagner à Léopoldville, devenue après Kinshasa, pour voir ce qu’on peut faire pour l’aider dans ses négociations avec les Belges pour le transfert du privilège d’émission à une Banque centrale congolaise. Lumumba arrive à Monrovia et nous prenons l’avion avec lui pour aller, par étapes, au Congo. Le vieux Tubman alors, président du Liberia, réserve un accueil chaleureux à Lumumba, accueilli en héros de l’indépendance. Contrairement à la situation qu’il connaît aujourd’hui au début du 21e siècle, le Liberia était alors calme et apparemment stable.
Bien entendu, ce sont les Noirs d’origine américaine qui ont les choses en main, les Noirs indigènes étant tenus à l’écart, mais il n’y avait guère de troubles, les institutions et les entreprises fonctionnant normalement.
Conakry, Léopoldville, Genève et Tunis : la gestation
De Monrovia, nous nous dirigeons, toujours dans l’avion de Lumumba, vers Conakry où l’accueil est extraordinaire. Sékou Touré était à la tête du pays. Il était en pleine gloire, auréolé du prestige d’une indépendance «arrachée» à la France et non «octroyée» par celle-ci. De l’aéroport jusqu’au centre-ville, sur plusieurs kilomètres, des jeunes, tout de blanc vêtus, arborant de petits drapeaux, criaient, chantaient et dansaient en l’honneur du grand visiteur qu’ils acclamaient de toutes leurs forces. Nous admirons l’organisation impeccable. Nous prenons contact avec les cadres guinéens dont la plupart disparaîtront dans l’enfer de l’atroce dictature installée par le «père» de l’indépendance, devenu un tyran sanguinaire et la Guinée sombrant avec lui dans la stagnation et l’arriération.
Nous arrivons enfin à «Léopoldville» et nous nous retrouvons dans un pays en proie à une profonde anarchie, celle qui succède à une indépendance mal préparée, intervenue de façon aussi tardive que soudaine. Le pays était administré par l’ONU, les cadres congolais étant insuffisants en nombre et en qualification. Les Belges, quand ils sont encore présents, la plupart ayant regagné le pays, ne coopérant que très peu à l’édification de la nouvelle indépendance. Le pauvre Lumumba ne savait pas où donner la tête. Apparemment, il ne s’attendait pas à être propulsé à la tête d’un gouvernement et il n’avait ni la formation ni l’expérience nécessaires pour faire face à ses nouvelles responsabilités. Nous avons remarqué la présence active d’un certain Mobutu qui était partout et dont on n’arrivait pas à identifier la fonction : aide de camp, chef de protocole, chef de cabinet… Il fera assassiner Lumumba dès 1961 et deviendra président du Congo, qu’il conduira à la ruine après avoir aussi installé un régime abracadabrant de dictature personnelle et être devenu le symbole du chef africain totalement pourri qui ne trouvera même pas un pays africain pour mourir… sauf le Maroc de Hassan II à la dernière minute, le roi du Maroc ayant contribué, avec Giscard d’Estaing, à sauver son régime en lui envoyant des troupes.
Après un bref séjour à Léopoldville, nous embarquons pour Genève où devaient se tenir les négociations avec les Belges sur le privilège d’émission sous la présidence d’une délégation du FMI dirigée par M’ladek. Nous devions conseiller et aider la délégation congolaise qui avait à sa tête le fonctionnaire congolais destiné à devenir le futur gouverneur de la Banque centrale du Congo et dont je n’ai plus le nom en mémoire. Son nom en effet ne mérite pas tellement d’être retenu, s’étant montré, au cours de ces négociations, plus belge que les Belges, à notre grand étonnement. Nous nous sommes retrouvés seuls à défendre les intérêts du Congo en utilisant les enseignements de notre propre négociation avec les Français. Les Belges ont probablement fait le nécessaire pour le corrompre, le personnage étant plein d’autoadmiration et de satisfaction et ne dédaignant probablement pas la «belle vie».
Nous avons acquis ainsi, à la faveur de ce premier périple africain, une idée de la situation de l’Afrique, en pleine effervescence et construction, un énorme espoir régnant dans les pays visités, espoir que des dirigeants, qu’on peut sans crainte qualifier de tyrans despotiques, s’acharneront par la suite à décevoir. Ces années d’espoir continueront au moins jusqu’en 1964, constitution de l’OUA, et création de la Banque africaine de développement (BAD).
L’affaire de la BAD sera encore évoquée en novembre 1960 au cours d’un colloque que nous avons organisé à la Banque centrale à Tunis regroupant un certain nombre de banques africaines dont celle du Liberia avec Roméo Horton, devenu un militant défendant activement la création de la BAD. Les travaux techniques effectifs concernant cette institution démarreront le 1er mars 1962 grâce à la prise en charge de ces travaux par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, qui, au cours de sa quatrième session, vote une résolution donnant le coup d’envoi des travaux par la création du fameux «Comité des Neuf» (comprenant neuf pays africains : la Tunisie, le Tanganyika devenu Tanzanie, le Nigeria, le Soudan, le Mali, la Guinée, le Liberia, l’Ethiopie et le Cameroun) dont la mission va durer plus de deux ans jusqu’à l’entrée en vigueur en mars 1964 de l’accord entre pays africains portant création de la Banque africaine de développement.
Le Comité des Neuf
La Tunisie m’a désigné pour la représenter au sein du Comité des Neuf. J’ai donc pu suivre activement les travaux de ce comité jusqu’à l’installation de la Banque et à son démarrage. La mission du Comité des Neuf était double : d’une part promouvoir l’idée de la création de la BAD auprès à la fois des Etats africains, des Etats extérieurs à l’Afrique et des organisations financières régionales et internationales et, d’autre part, mettre au point les statuts de la Banque, son régime juridique, ses organes de direction, ses opérations, ses rapports avec les Etats membres et entreprendre toutes démarches nécessaires à la constitution de la Banque et à son fonctionnement.
Le Comité des Neuf tiendra plusieurs réunions, soit à Addis-Abeba ou Tunis ou d’autres capitales africaines. Des travaux sont entrepris entre les sessions par des experts recrutés par les Nations unies, travaux qui sont examinés par le Comité. D’âpres discussions ont lieu en son sein provenant de l’existence de deux systèmes, le français et l’anglais, dont les données peuvent être différentes. Le projet d’accord et de statuts est enfin élaboré et mis au point et tous les pays africains ont été invités à le discuter au cours d’une conférence tenue à l’échelle ministérielle à Khartoum, au Soudan, du 31 juillet au 4 août 1963. Cette conférence a été précédée d’une réunion d’experts qui a duré deux semaines. J’ai donc été obligé de séjourner à Khartoum pendant trois semaines consécutives pendant la saison la plus chaude. C’était intenable. La climatisation était approximative et on ne mettait le nez dehors qu’avec la tombée de la nuit. Le Soudan était alors dirigé par le « Maréchal » Abboud. D’autres militaires lui succéderont et le Soudan n’avancera guère. Mais la conférence s’est néanmoins bien terminée et à la clôture des travaux, vingt et un pays signeront l’accord.
Ce succès est le résultat du travail méticuleux entrepris par le Comité des Neuf et par le secrétariat de la Commission économique des Nations unies dont le secrétaire exécutif s’appelait alors Gardiner, un Ghanéen qui croyait très sérieusement au projet.
Les membres du Comité des Neuf étaient devenus des militants de la cause de la BAD. Des équipes issues de ce Comité ont visité la plupart des pays africains et une quinzaine de pays industrialisés. Ce qui fait que le scepticisme qui régnait au départ de l’idée en 1960 et 1961 a fini par s’estomper très largement au point que la conférence de Khartoum a pu aboutir dans de bonnes conditions. Mais le travail ne s’est pas terminé avec Khartoum. Il fallait faire procéder à la ratification de l’accord par les Etats signataires. L’entrée en vigueur de cet accord nécessitant la ratification de 12 Etats représentant 65% du capital. Cette condition a été réalisée dès le mois de mars 1964 comme l’a constaté le Comité des Neuf dans sa quatrième réunion du 16 au 21 mars 1964 à Tunis. L’année 1964 sera effectivement l’an I de la Banque africaine de développement. L’Assemblée générale des Etats membres, actionnaires de la Banque, se réunira au cours de cette année à Lagos, capitale du Nigeria. Ces Etats étaient représentés la plupart du temps par leur ministre des Finances. J’étais présent à cette réunion avec Abdelkader Ben Slimane qui faisait partie de la délégation marocaine. Il avait séjourné quelques années à Tunis et représentait le Maroc au Comité consultatif permanent du Maghreb (CCPM), comité d’experts où siégeaient l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, et qui était chargé d’étudier les voies et moyens pour l’instauration d’une communauté économique maghrébine. Il avait réalisé de nombreuses études dans les domaines commercial et industriel sur demande des Etats membres du CCPM. En tant que ministre du Plan, de 1970 à 1974, j’ai représenté la Tunisie à la réunion de ce comité au niveau ministériel et j’ai assisté à la réunion où l’Algérie, représenté par l’arrogant Belaïd Abdesslem, a enterré le CCPM et toute idée de complémentarité maghrébine, n’étant visiblement intéressé que par la prépondérance et la domination de la «République algérienne démocratique et populaire». Je raconterai probablement plus avant le déroulement de cet enterrement.
Et la BAD est née
Pour revenir à Lagos, l’Assemblée générale constitutive de la BAD avait pour objet de désigner le conseil d’administration, le président de la Banque et le siège de celle-ci. Et ce fut une bataille à l’africaine. L’Egypte voulait avoir le siège de la Banque et son président devait être égyptien. Son représentant, répondant au nom d’Ahmed Zendou, gouverneur de la Banque centrale d’Egypte, circulait dans les couloirs de l’hôtel où se tenait la réunion et répétait à qui voulait l’entendre que Nasser, Modibo Keïta et Kwame Nkrumah étaient d’accord pour confier à son pays le siège et la présidence de la Banque. Il refusait en conséquence toute discussion à ce sujet. Devant cet entêtement et cette prétention, il échouera sur toute la ligne et n’aura ni le siège ni la présidence. Ben Slimane et moi avons tenté de discuter avec lui pour avoir une position commune. Peine perdue. A sa réponse en égyptien pur, Ben Slimane lui a tenu un petit discours en berbère marocain devant lequel il est resté ahuri et nous l’avons quitté en éclatant de rire.
Finalement, le siège de la Banque a été fixé à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Le Comité des Neuf avait rencontré des difficultés pour convaincre les pays africains francophones, où l’influence française était encore prépondérante, de se joindre à la création de la BAD. Pour les encourager et les rassurer, on leur avait promis d’installer la Banque dans leur région. Houphouët-Boigny, dont l’avis était décisif, a fini par persuader ses collègues qui ont donc finalement accepté de devenir membres de la Banque dont le siège a été fixé à Abidjan. La promesse du Comité des Neuf a pu donc être tenue.
Quant à la présidence de la Banque, l’esprit de sagesse et de compromis a fini par l’emporter. Il fallait satisfaire l’Afrique «anglophone» et l’Afrique « arabophone » : le candidat soudanais, Maamoun Beheiry répondait à ce besoin. Il était à la fois anglophone et arabophone et il était en plus africain noir. C’était parfait. Beheiry était connu puisqu’il avait présidé le Comité des Neuf et a été apprécié pendant la mission de ce Comité. Il se révèlera moins bon en tant que président de la Banque. L’arrogance lui était montée à la tête, lui aussi. Il était devenu «féodal», tyrannique et intrigant. Il n’a pas réussi à s’entendre avec son Conseil d’administration. Il ne voulait pas que ses membres résident à Abidjan et se mêlent de trop près de la gestion de la Banque. Il s’acharnera pour aboutir à des sessions trimestrielles du Conseil, entre les réunions annuelles du Conseil des gouverneurs. Une querelle personnelle qui ne fera que lui nuire et portera préjudice au démarrage de la Banque. L’installation de celle-ci à Abidjan a été quelque peu pénible. Certains membres du gouvernement ivoirien ne nous facilitaient pas la tâche, notamment pour obtenir rapidement des locaux convenables et pour appliquer correctement la convention sur le siège de la Banque.
J’ai participé aux premières semaines de l’installation en tant que premier vice-président élu. L’atmosphère créée par Beheiry et ses querelles ne me plaisait pas. Le climat d’Abidjan était étouffant et débilitant. On passait du «hammam» de la rue au « frigidaire » de l’hôtel Ivoire. Le racisme était encore vivace. Je décide donc de ne pas occuper un poste permanent à la Banque. Avant de quitter Abidjan où ma femme m’avait tenu compagnie pendant quelques semaines, ayant abouti elle aussi aux mêmes conclusions, j’invite mon collègue Ola Vincent, du Nigeria, vice-président de la Banque également, à l’un des restaurants de la ville, supposé être convenable, tenu par des Français. Ola n’a pas été chassé du restaurant mais presque on lui a fait toutes les misères possibles, pour le servir, ou pour le laisser se servir, de manière éhontée en reprochant visiblement à ces « blancs » de salir leur local par la présence d’un «Noir». Je me suis aperçu à la fin qu’il était le seul Noir dans la salle. J’avais fait moi-même la réservation au téléphone. Ils ne m’ont pas dit que les Noirs étaient interdits et ils étaient certainement loin de se douter que ma femme et moi viendrons avec un Noir. Ola Vincent s’est aperçu de tout le manège et n’a rien dit : il était impassible. J’ai laissé éclater ma colère à la réception au moment du paiement de la facture. Les propriétaires du restaurant ont encaissé sans rien dire. Je ne sais pas s’il existe encore des restaurants «racistes» à Abidjan. Bref, le séjour à Abidjan m’indisposait. J’étais mal vu par les Africains parce que j’étais un « blanc ». Aussi j’ai été soulagé de revenir à Tunis malgré l’intérêt du travail qu’il y avait à faire à la BAD.
Un Tunisien à la tête de la Banque
La Tunisie désignera un autre Tunisien, Abdelwaheb Labidi, pour occuper le poste de premier vice-président. Ce dernier fera du bon travail et se trouvera là lorsque l’affaire Beheiry ayant empiré, le Conseil d’administration obtiendra son remplacement et c’est Labidi qui deviendra normalement président et remplira correctement sa tâche au point de tomber malade d’épuisement à force de voyager en Afrique et dans tous les continents. Il décédera prématurément. Lors de l’installation et durant les quelques semaines que j’ai exercées à la Banque, j’avais recruté un jeune Sénégalais, Babacar N’diaye, qui venait juste de terminer ses études à Paris. Il a été affecté au service financier et fera son chemin. Il succèdera à Labidi comme président de la Banque. J’avais eu la main heureuse. Il fera un premier mandat très convenable. La Banque, ayant bénéficié de l’entrée dans son capital de pays non africains, sera classée triple A pendant le mandat de N’diaye. Puis, devenu trop puissant et abusif, il sera remplacé à la tête de la Banque par un Marocain, ancien représentant du Maroc au FMI, Mohamed El Kabbaj, avant de passer le témoin au Rwandais Donald Kaberuka.
La création de la BAD m’a donc fait connaître l’Afrique. Elle n’était pas «mal partie» à l’époque. L’enthousiasme de l’indépendance était partout éclatant. Les espoirs des peuples étaient immenses. Puis la «balkanisation», un pur produit de la colonisation, a favorisé les ambitions locales et a transformé des «héros» et «pères» de l’indépendance en dictateurs et tyrans, mauvais gouvernants et piètres gestionnaires qui ont fait que l’Afrique est devenue un continent où les guerres, les coups d’Etat et la corruption ont fait des ravages quasi irréversibles. Il faut quand même espérer que l’âge mûr arrivera, que les anciennes puissances coloniales feront l’effort nécessaire pour aider les pays africains à réduire les effets de la colonisation et que les peuples finiront par trouver des dirigeants plus raisonnables. Mais il faut aussi, malheureusement, se rendre compte que ce n’est point là une perspective immédiate.
Mon retour d’Abidjan a correspondu à la fin de mon séjour au secrétariat d’Etat à la Présidence, de mes travaux sur le Conseil d’Etat et de mes cours à la Faculté. Et commencera pour moi la période ENA qui durera jusqu’en juillet 1967, date à laquelle je ferai mon entrée au gouvernement.
Depuis mon retour en Tunisie en septembre 1957, j’ai donc consacré 4 ans à la création et à la direction de la Banque centrale et du dinar et sept ans à l’Administration (Conseil d’Etat, Université, ENA) et à la création de la BAD. J’ai donc «travaillé» durant 11 ans sans relâche. Et je repars pour une nouvelle «aventure» d’un bon quart de siècle dont 10 ans au gouvernement et 15 ans dans l’entreprise (BIAT et GAT). J’évoquerai donc dans les chapitres qui suivront mes dix ans de gouvernement et mes quinze ans d’entreprise.
Mansour Moalla
In De l’Indépendance à la Révolution
Système politique et développement économique en Tunisie
Par Mansour Moalla
Sud Editions, 630 pages, avril 2011, 29 DT
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